« Sauvez-nous ! Nous mourons de soif !». C'est le cri de cœur des populations d'Akékoi, un quartier de la commune d'Abobo, au nord d'Abidjan.
Cet appel de détresse, elles l'a lancé le 11 avril 2014 quand nous avons sillonné cette localité. Le visiteur qui traverse ce quartier a l'attention vite attirée par les attroupements d'hommes et de femmes, toutes générations confondues, dans les « oasis », à la recherche d'eau. Ces points d'eau disséminés dans ce quartier sont des sources d'approvisionnement en eau. « Je ne me rappelle même plus le jour où j'ai pris un bain sous un robinet. L'eau ne coule plus des robinets, dans nos maisons depuis de long mois », a laissé entendre Élisabeth Kacou, qui habite le secteur Akeikoi extension. Cette dame, la cinquantaine révolue ne s'est pas fait prier pour exposer la galère que vivent les habitants de ce quartier. « Je me lave avec une quantité d'eau équivalente au contenu de deux de grandes boîtes de tomate. Pour une femme que je suis, c'est tout vous dire sur notre souffrance quotidienne », a-t-elle fait observer.
Gobou Clément, un riverain, n'a pas dit le contraire. Il a expliqué que cette situation a conduit de nombreuses personnes à installer des « sous compteurs ». « La pression de l'eau étant faible, les habitants ont posé des robinets prêts des compteurs de la Sodeci, dans le secret espoir d'avoir de l'eau. Mais, cela non plus, n'est pas toujours payant », a-t-il mis en évidence. Quant à Mme Zoro, elle a soutenu que les robinets dans les maisons ne donnent que du vent. « Avant, l'eau venait à domicile mais, il fallait se réveiller à 2h ou 3h du matin pour la recueillir. Maintenant quand vous ouvrez votre robinet, c'est le vent que vous recevez », a-t-elle expliqué.
Même son de cloche à Akeikoi secteur église Saint Marc. Les populations, comme si elles s'étaient passées le mot, décrive la situation de façon identique, ou presque. Il faut faire la queue, des heures durant ; faire le guet ou se priver de sommeil toute la nuit en attendant son tour pour acheter l'eau. Autant de complaintes reprises en chœur. Anne Marie T., mère d'un nourrisson d'environ trois mois a rendu un témoignage émouvant. « À la maternité, on demande à chaque femme en travail qui arrive, (...)
Lire la suite sur Soir Info
compteur don Abidjan local femmes Zoro Abobo Sodeci

