Faits divers

Un prisonnier sorti de la MACA rompt le silence : « Des camarades sont encore détenus sans jugement » - « Nous ne voulons plus entendre parler de mort, d'exilés et de prisonniers »

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Ibo Thierry Innocent est un ancien prisonnier de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Arrêté le 18 août 2011, après le crise post-électorale, il est resté détenu dans la prison de Yopougon jusqu'au 20 février dernier, date de sa libération. Depuis, il a décidé de prendre son bâton de pèlerin et de jouer sa partition dans l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire. Ci-dessous ses explications.

Quels objectifs visez-vous en mettant en place un mouvement d'anciens détenus de la crise post-électorale?

Notre mouvement est lié à la crise post-électorale. Donc , il peut être interprété comme étant un mouvement politique, mais il n'en est rien. C'est un mouvement apolitique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons entrepris des démarches auprès de la préfecture d'Abidjan pour qu'elle soit reconnue comme une association. Ceci dit, en créant ce mouvement qui regroupe essentiellement des anciens détenus de la crise post-électorale, nous voulons, à notre manière, militer pour le pardon, la réconciliation, la paix et le développement social.

 

Comment comptez-vous vous y prendre face aux rancœurs qui semblent plomber la réconciliation?

Je précise que nous avons choisi comme devise''le pardon, la réconciliation et la paix''. Notre slogan, c'est ''Sans rancune''. Ceci pour dire que nous avons décidé de tourner la page, c'est-à-dire faire table rase du passé. Avant la mise en place de ce mouvement, nous avons d'abord sensibilisé nos camarades sur la nécessité d'aller à la réconciliation. Nos camarades ont adhéré à nos idées. Il n'y a pas mieux placé que les anciens détenus pour parler de pardon, de réconciliation et de paix, car nous savons ce que nous avons enduré durant la crise et pendant notre longue période de détention. Nous envisageons d'organiser une campagne de sensibilisation sur toute l'étendue du territoire national.    

 

Ne craignez-vous pas une stigmatisation, surtout qu'on vous catalogue comme des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, et donc contre le régime actuel?

Évitons les termes comme pro-Gbagbo, pro-Soro, pro-Ouattara, pro-Banny, Pro-Ib,  pro-Affi et autres. Ce sont des termes qui divisent, quand on parle de classification entre les citoyens. L’intérêt de la nation nous recommande d’œuvrer pour la réconciliation et la paix. C'est cela le vrai patriotisme. C'est vrai, la stigmatisation a fait beaucoup de mal à notre pays. Ce n'est pas parce qu'on a été prisonnier (...)

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