Le préfet d’Agboville, Bako Privat, a annoncé vendredi l'interdiction du transport sur la tête des cercueils contenant des cadavres, pour être conduit au cimetière, un rituel destiné à désigner les présumés auteurs de la mort du défunt par des attaques mystiques, qui conduit régulièrement à des troubles à l'ordre public.

« J’ai décidé, à partir d’aujourd’hui, je ne veux plus voir les cercueils sur les têtes dans les villages », a averti M. Bako, lors d’une séance publique d’information, vendredi à la salle des fêtes de la ville.

«Ces pratiques ne sont pas bonnes et je ne veux plus les voir », a déclaré le préfet de la région de l’Agnéby-Tiassa, encadré par les responsables de l’administration judiciaire, invitant les populations locales à confectionner "des charrettes dans chaque village pour aller au cimetière".

Bako Privat a regretté le fait que de plus en plus, la pratique du transport des cercueils sur la tête soit récurrente dans les villages du département.

« Si on ne fait pas attention, l’ordre public sera troublé avec les porteurs qui retournent au village, pour désigner quelqu‘un qui est par la suite lynché et parfois tué », a fait observer le préfet.
Il a indiqué avoir été informé que le retour du cercueil au village peut parfois être interprété comme un « au revoir » du mort, selon certaines sources.

« Et même si c’est tel ou tel qui a tué, portez plainte », a recommandé le préfet. 

Il a averti qu’en cas de troubles dans les villages, il ferait arrêter le chef de village et le chef de famille.

Le 31 janvier, un vieil homme a été lynché et tué dans le village d’Ehouéguié, à 12 km d’Agboville, après avoir été identifié par des porteurs de cercueil comme l'auteur de la mort d'une personne. Cinq personnes ont été arrêtées et conduites à la gendarmerie.

(AIP)
Dd/akn/tm