“Le plus gros problème des universités publiques reste le déficit dʼenseignants. Si des solutions durables ne sont pas rapidement trouvées, le système de lʼenseignement supérieur va droit dans le mur. Cʼest pourquoi, je vous exhorte à donner dos à la violence qui ne peut résoudre vos problèmes. Faites de vos études une priorité". Ces propos, le ministre de lʼEnseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Gnamien Konan, les a tenus jeudi dernier à lʼamphi C de lʼuniversité Alassane Ouattara.

Cʼétait à lʼoccasion dʼune rencontre initiée par lʼIntersyndicale et le conseil étudiant pour lui rendre hommage et sʼexcuser après les incidents survenus le 12 mars dernier dans lʼenceinte de cet établissement dʼenseignement supérieur.

Le ministre Gnamien Konan a regretté sa « prise dʼotage » par les étudiants. Alors quʼil était venu échanger avec les enseignants grévistes pour obtenir la levée de la grève. Toutefois, il leur réaffirmé sa volonté de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui se posent à lʼenseignement supérieur. « (…) Je ne suis pas fâché. Je suis et je demeure avec vous. Je suis venu vous demander pardon pour tout ce que vous attendez du gouvernement et que vous nʼavez pas encore obtenu. Je suis à la recherche de solutions durables pour les problèmes de lʼuniversité », a-t-il rassuré.

Quant aux étudiants, ils se sont agenouillés devant Gnamien Konan pour lui demander pardon. Les leaders syndicaux Diabaté Drissa, Konaté Moussa et Konan Koffi Angelin ont tous marqué la volonté commune de fermer cette parenthèse malheureuse non sans revenir sur les problèmes qui minent lʼespace universitaire. Ils ont, entre autres, souhaité la reprise des travaux de réhabilitation du campus 1, le règlement de la question des bassins dʼépuration du campus 2 et de la cité forestière, le problème de transport et le paiement des dernières vagues de bourse.

Le président de lʼuniversité Alassane Ouattara, Pr Poamé Lazare, a relevé que cette cérémonie est la volonté manifeste des étudiants de conjurer à jamais la violence et de sʼadonner résolument aux études. « Ils ont décidé de vous demander pardon, ils ont trébuché un jour, ils ont fait un faux pas et nous vous demandons pardon et vous prions dʼaccepter ce pardon, Monsieur le ministre », a indiqué le DG du CROU.

Notons quʼen bon père, le président de lʼassociation des chefs de communauté, Lama Bamba, a lui aussi demandé pardon au ministre « par rapport à la récente attitude de ses enfants. »

CS