Faits divers

SOTRA : une nouvelle génération de ''chauffeurs'' est née

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La génération actuelle de conducteurs de la SOTRA n'a pas une bonne réputation.

Peut-on encore dire que les actuels machinistes, conducteurs de bus de la SOTRA, sont des techniciens, des professionnels de la conduite ? Tant leur comportement au volant laisse à désirer.

Il devient difficile de distinguer la conduite des machinistes de la Société des Transports d’Abidjan (SOTRA) et celle des autres conducteurs sur les routes d’Abidjan. Les conducteurs de la société d’État, pris pour modèle autrefois, ont aujourd’hui une attitude sur les routes qui laisse à désirer.

Ils font la course aux autres usagers de la route, disputent les voies, font des tête-à-queue ou queue de poisson à des véhicules, même ceux du transport en commun, tels que les Massa dont les chauffeurs sont réputés mauvais conducteurs. Ces machinistes de la SOTRA roulent à vive allure, sont pressés au point de brûler le feu tricolore. De plus en plus, on les voit commettre des frasques aussi dangereuses pour les usagers de la route, les clients de la SOTRA et pour la société elle même.

Ces techniciens donnent de croire qu’ils ne sortent pas du réputé Institut de Formation des Métiers de Transport de la SOTRA, ou qu’ils n’ont pas assimilé les règles de conduite selon l’esprit de la compagnie, à moins que ce soit la formation en elle-même qui fasse défaut. Ce qui n’est pas si sûr.

Il est vrai que c’est par voie de recrutement que la plupart des conducteurs de la SOTRA sont engagés. Chacun y vient avec son expérience personnelle. Des anciens conducteurs de taxi, de coursiers d’entreprises, etc. qui laissent voir qu'ils ont encore quelques vieux reflexes non domptés. Comme pour corroborer l’expression « chasser le naturel, il revient au galop ».

C’est pourquoi, la formation des machinistes se fait de façon méticuleuse, a indiqué une source très introduite à la SOTRA. Pendant trois mois, ils sont rééduqués, « quand vous êtes recrutés,vous apprenez à conduire comme si vous n’avez jamais conduit de votre vie », nous a fait savoir notre source. Malheureusement !

Trois situations dont nous avons été témoins, parmi tous les nombreux cas dont les Ivoiriens se plaignent, pour relever la mauvaise conduite de cette nouvelle génération de machinistes. Le samedi 16 février 2014, nous avons emprunté un bus de la ligne 21 à l’arrêt de la SODEMI, à Cocody, pour Treichville. Une fois sortie de Cocody, après l’arrêt du lycée technique, et au niveau du carrefour de l’Indénié, plutôt que de monter sur le pont, le machiniste s’est engagé sur la brettelle qui mène normalement vers les sapeurs pompiers.

L’on a cru qu’il a voulu contourner l’embouteillage monstre sur le boulevard lagunaire ce jour–là. Mais que non. En vérité, le conducteur s’était trompé de chemin. Nous nous en sommes rendus compte lorsqu'une des policières qui régulaient la circulation à ce carrefour a invité notre conducteur à aller sur la droite. Mais lui a négocié pour aller tout droit. « Mais, ce n’est pas le chemin », a lancé l’agent de police. Et le machiniste de répondre « je me suis trompé ».

Elle l’aide donc à faire le rond point pour se remettre sur la bonne voie. Ce n'était que partie remise, car ce monsieur nous fera un second numéro pour montrer qu’il ne connaît pas très bien sa ligne. Arrivé au Plateau, en face du siège de la BCEAO, il a dû être interpellé par plusieurs passagers qui voulaient descendre avant qu’il marque un arrêt. Il ne savait pas qu’il y avait un arrêt à cet endroit-là. C’est entre « si, il y a un arrêt » et « non, il n’y a pas d’arrêt ici » des  uns et des autres que le conducteur s’est enfin résolu à s’arrêter, au grand étonnement de plus d'un.

Quelques jours avant, en partance pour un reportage au Plateau, nous avons assisté depuis notre véhicule de liaison à une scène à la fois incroyable et effroyable. C'est qu'à l’arrêt du marché du CCIA, en face de la cathédrale d’Abidjan, un chauffeur de la ligne 22 a failli écraser une dame qui cherchait à monter dans son bus. Le véhicule était stationné et ses portières ouvertes. La dame s'est donc avancée pour y monter.

A peine a t-elle saisi la portière pour grimper dans le bus que, contre toute attente, le conducteur démarre le bus et la traîne. N’eut été le fait que la femme avait fermement tenu la portière, elle tombait, avec le risque de se faire écraser par le bus. Pourtant, c'est par l'entrée à l'avant du véhicule, au niveau du chauffeur, qu'elle a voulu monter. Dire qu'il ne l'avait pas vue serait étonnant, d'autant plus qu'il n'avait pas fermé ses portières. En fait, le chauffeur n'a pas eu le temps de vérifier allant de lanc (...)

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