L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, affirme que l'option de la « violence envisagée par la Cedeao » lui paraît être « la pire des solutions à cette crise ».
M. Gbagbo qui « condamne » la prise de pouvoir par les armes au Niger, estime toutefois que « les mesures de rétorsion inédites prises contre le peuple nigérien, dont certaines jurent avec le droit international privé ou public, sont inacceptables », dans une déclaration.
« Le recours à la violence envisagé par la Cedeao me paraît être la pire des solutions à cette crise. S’il est constant, dans la culture africaine, d’aider à éteindre le feu qui consume la case du voisin, la sagesse recommande de ne pas y asperger un liquide inflammable au risque d’aggraver l’incendie », conseille-t-il.
La Cédéao et l’Uemoa ont imposé au Niger des sanctions économiques et financières ainsi que la fermeture des frontières des pays membres au pays à la suite du coup d’Etat opéré par le général Abdourahamane Tchiani qui a renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.
Les chefs d’état-major de la Cedeao ont défini vendredi un plan d’intervention militaire en vue de rétablir l’autorité constitutionnelle. Pour une opérationnalité de ce plan, les chefs d’Etats de l’organisation se réunissent jeudi à Abuja pour examiner ce projet.
Sanctions et recours à la guerre
L’ancien président ivoirien « dénonce ces mesures en ce qu’elles ne font aggraver la situation de précarité du Niger. (Car), la dépendance des pays de l’hinterland aux ports des pays côtiers ne peut constituer une arme politique contre eux. Autrement nous mettrons en péril la solidarité entre les peuples frères de la Cedeao ».
« Je dénonce par-dessus tout le recours à la guerre pour résorber cette crise », déclare M. Gbagbo pour qui « le peuple nigérien comprendrait difficilement que les pays frères de l’espace CEDEAO aient pu lever une armée pour venir combattre l’armée nationale de leur pays alors que celle-ci fait face au terrorisme depuis une décennie, sans le concours direct d’aucune armée de la sous-région ».
Cela risque de constituer un fâcheux précédent dans l’histoire de notre organisation sous régionale, avertit le président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, dans cette déclaration.
« Dans une perspective plus large, je suggère à la CEDEAO de prendre prétexte de la crise du Niger pour mener une réflexion approfondie sur les causes de la multiplication des coups d’Etat dans l’espace CEDEAO », propose-t-il.
Il estime que la prolifération des coups d’Etat dans l’espace commun, souvent adoubés par les populations, nous contraint à cet exercice. Vouloir interpréter la situation nigérienne différemment des précédentes situations en Guinée, au Mali, au Burkina Faso est manifestement une fuite en avant.
Posture face aux coups d’Etat
Dans chacun des quatre cas (Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger) l’armée a renversé un président réputé être élu démocr (...)
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