Faits divers

Assinie : De folles rumeurs secouent la localité - Les populations terrées chez elles - Les autorités coutumières en colère

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Les autorités sont sur le pied de guerre pour faire disparaître les rumeurs infondées sur Assinie-Mafia.

Assinie-Mafia, est une localité située à environ 70 km à l'Est d'Abidjan. Elle est connue pour son cadre reposant et idyllique qui attire de hauts cadres et opérateurs économiques. C'est cette localité internationalement connue qui est secouée, depuis plusieurs mois, par de folles rumeurs faisant état de crimes rituels ou d'assassinats odieux. Pour en savoir davantage, nous y avons séjourné du samedi 17 au dimanche 18 janvier 2015.

Samedi 17 janvier 2015, Amah Kassi est en conversation avec l’une de ses collègues commerçantes, non loin de la sous-préfecture d’Assinie-Mafia. Lorsque nous nous présentons à elles, après des hésitations, elles décident de se confier à nous. « Beaucoup de rumeurs courent ici (Assinie-Mafia, ndlr) faisant état de l’enlèvement et de la décapitation de personnes surtout de femmes. Cela nous inquiète », explique Amah qui ajoute qu’elle s’apprête à rentrer à la maison avant la tombée de la nuit, compte tenu de la psychose que cela a créé dans la localité.

Il en va de même pour Mme Gnanzon et Mlle Kina Bénié Viviane qui s’expliquent mal les raisons de ces rumeurs. « On nous dit que celui-ci est mort et celui-là a disparu, sans apporter de véritable preuve. Nous voulons la vérité sur cette affaire. Que ces meurtriers ou colporteurs de rumeurs soient identifiés afin que tout soit tiré au clair », martelle Mme Gnanzou qui soutient que les habitants ne restent plus dehors longtemps comme par le passé. En effet, ces rumeurs de crimes rituels circulant depuis des mois, ont été « véritablement prises au sérieux » à la suite de deux faits majeurs. Il s’agit du cas du jeune Akegnan dit « Libanais » qui a décidé d’accompagner A.F. dans ses courses à Assouindé (environs 34 km) pour l’achat de pavés pour son chantier, le 30 décembre 2014. Bien avant, « Libanais » et A.F. ont fait un tour au domicile du dernier cité pour s’acquitter d’une dette de l’achat d’un porc. Sur place, « Libanais » s’est fait servir un peu de liqueur comme dans la pure tradition Akan. A.F. qui ne voulait pas effectuer cette course seul, s’est fait accompagner par un ami lui aussi en voiture. C’est ainsi qu’ils prennent la route d’Assouindé. Mais dans les environs de la destination finale, « Libanais » veut se soulager. A.F. lui dit de patienter compte tenu du déploiement des forces de l’ordre en cette période de fête mais surtout parce que le stationnement est interdit au carrefour de Moamé. Une fois ces « obstacles » franchis, « Libanais » part rapidement se soulager. Mais il met tellement de temps que A.F. décide de poursuivre son chemin à Assouindé qui est à quelques centaines de mètres de là, tout en espérant le récupérer au retour. Mais à son retour, point de « Libanais ». Toutefois, il prend attache avec un certain Karim, chef de gare chargé de transport sur l’axe Assouindé-Assinie à qui il donne des consignes afin que « Libanais » soit transporté à ses frais s’il refaisait surface. Bien avant, il a fait un tour dans la localité de Mockey pour voir s’il ne se trouvait pas dans un maquis.

A la surprise de A.F. et de plusieurs habitants, le samedi 3 janvier 2015, la rumeur envahit Assinie-Mafia annonçant que dans la nuit du 31 décembre à minuit, A.F. a saoulé « Libanais » et, en communiquant par téléphone, il a laissé entendre au cours du voyage « je viens d’avoir un  », faisant allusion aux kidnappeurs. Depuis le quartier Pango où la rumeur est partie, les populations sont sous le choc sauf la famille de « Libanais », car, entre-temps, le « miraculé » est réapparu avec sa version des faits.

Selon des sources proches de sa famille, confirmées par le concerné, il a dit avoir usé de ruses pour s’éjecter de la voiture en vitesse d’A.F. pour échapper à celui-ci. Mais nulle part, il n’a de blessures sérieuses encore moins d'égratignures. Choqué par cette nouvelle, A.F. porte plainte au commissariat d’Assinie-Mafia, le lundi 5 janvier 2015, après avoir accompagné sa fille, élève à Yamoussoukro.

De retour, le mercredi 7 janvier 2015, l’affaire est ressortie du tiroir du commissariat de Police. Après explications des uns et des autres, « Libanais » est gardé à vue et ses parents négocient pour le retrait de la plainte afin de régler l’affaire dans la tradition. Convoqué par la royauté, toutes les deux parties se retrouvent, au siège de ladite royauté

 

La colère des autorités coutumières

En présence des dignitaires, « Libanais » reconnaît son tort. Mais le mal est déjà fait. Il lui est infligé une lourde amende de cinq béliers et d’une caisse de liqueurs afin de laver la souillure et l’opprobre jetés non seulement sur des personnes, mais aussi les rumeurs dont il serait à l’origine. Mieux, entouré d’Attobra Grégoire (notable), Nanan Nangban Ano (chef de terre et intérimair (...)

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