Interview / Bagnon explique les raisons de sa déchéance : « C'est vrai qu'à un moment donné, il m'est arrivé de consommer la drogue mais ce n'est pas ça le problème »
« Je suis très déçu du gouvernement »

  • Source: linfodrome.com
  • Date: mar. 26 déc. 2017
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De passage à notre rédaction sise en Zone 4 Rue Louis Lumière où il nous a fait écouter son nouveau single, Bagnon a bien voulu nous accorder une interview. Dans cet entretien, le Rossignol annonce son retour avec « Tremblement de terre » fait en duo avec Vétcho Lolas. Il évoque également sa déception face à la politique menée par le gouvernement Ouattara non sans manquer de parler de son histoire avec la drogue.

Plus de 7 ans après ta dernière œuvre discographique « Reconnaissance », tu signes enfin ton retour dans les bacs, à quoi doit-on s'attendre ?

Effectivement, je viens de sortir un single qui selon moi doit me repositionner et me relancer sur le marché discographique. Et c'est la raison pour laquelle je suis allé vers un arrangeur qui est frais en la personne de Vétcho Lolas qui a un bon niveau, musicalement et qui est aussi un bon artiste. On s'est donné des idées pour organiser cela.

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Quelles sont les raisons de cette longue absence sur la scène musicale ?

J'ai eu des problèmes, il y a eu la maladie qui m'a fatigué et après tout ça, il fallait se ressaisir et se réorganiser. En tant qu'artiste, ce qui peut te relancer, c'est une œuvre musicale. Vétcho Lolas m'avait d'abord proposé de travailler avec moi, je me suis dit que quand un jeune frère vient vers toi, il faut accepter, il faut le prendre. Surtout qu'il a un bon niveau musical, on a essayé de se donner les idées et  c'est un garçon qui écoute beaucoup. On a travaillé et on a réalisé ça.

 

Pourquoi travailler avec un homme du couper-décaler vu que dans une récente interview tu affirmais que « le couper-décaler est une musique inutile » ?

Quand je dis le couper-décaler est une musique inutile, je pèse mes mots car ça n'a rien à voir avec le niveau qu'a Vétcho Lolas. C'est un chanteur et dans le morceau de notre collaboration, il a chanté réellement. Ce que l'arrangeur peut t'apporter, c'est ce qui est le plus important. Je n'ai rien contre les artistes du couper-décaler mais je parle de la musique qui me déplait.  

 

Ton point de vue sur ces artistes du couper-décaler que tu fustigeais hier a donc changé ?

Cela n'a rien à voir. Ce n'est pas par ce que j'ai travaillé avec Vétcho Lolas que ma manière de voir  les choses va changer. Il n'a pas fait du couper-décaler dans la musique. Il a fait ce que je souhaitais et il a apporté un plus. En somme, ce n'est pas parce que je les bannis ou les déteste. Non, ce sont des artistes et j'aimerais que dans leur musique ils apportent des messages forts, des messages qui éduquent, ce qu'ils ne font pas.  

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On suppose que sur ta dernière œuvre, on peut écouter des messages forts ?    

Bien sûr. Sur ce single, je dénonce et j'essaie d'expliquer la souffrance des artistes ivoiriens car aujourd'hui certains voient des artistes régner et ils pensent que ce sont tous les artistes alors qu'en Côte d'Ivoire il y a plus de 5 000 chanteurs mais combien peuvent taper leurs poitrines pour dire qu'ils vivent de leur art ? Si on doit les compter, je pense qu'ils ne peuvent pas arriver à 30 artistes qui vivent de leur art. La majorité subit les difficultés que les pirates nous infligent. Ceux qui doivent agir comme le Burida et le gouvernement ne font rien alors que ce sont eux qui profitent directement des gains des artistes. Les artistes paient pourtant des impôts. Quand on paie les impôts et qu'on est piraté, on se dit qu'on doit être défendu, ce qui n'est pas le cas. Deuxièment, quand le Burida qui profite directement des revenus des artistes ne joue pas son rôle en défendant les artistes, en luttant efficacement contre la piraterie et en prêtant de l'argent aux artistes pour leur production, ça ne peut pas aller et tout ça, il faut le dire.

 

À l'écoute de l'œuvre, on se rend compte que tu traduis ta déception face à la politique du gouvernement actuel…  

Je suis très deçu du gouvernement parce qu'on parle d'émergence pendant que d'autres pleurent.  

(...)

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