Affrontements intercommunautaires à Bouna : 77 morts, 4000 déplacés, un millier de refugiés et plusieurs disparus


(Photo d'archives)
  • Source: Notre Voie
  • Date: lun. 25 avr. 2016
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Le collectif des victimes des miliciens dozos Lobi dans la région du Bounkani (CVMDLB) a organisé, samedi dernier, au Cirej de Cocody (Abidjan), une conférence de presse. L'objectif était de dire sa part de vérité sur le conflit ethnique armé qui s'est déroulé à Bouna du 24 au 28 mars, de demander que justice soit rendue ainsi que le dédommagement des victimes. Ouattara Mohamed Junior, président du collectif, a indiqué avoir porté plainte contre X au tribunal de Bouna, au nom de toutes les victimes, pour qu'une enquête élargie soit diligentée et permette d'identifier les commanditaires de l'attaque perpétrée par des dozos Lobi contre les populations Peulhs, Malinkés et Koulangos. A en croire Ouattara Mohamed Junior, la liste provisoire des victimes décédées (fournie à la presse) contient 77 noms.

Sur cette liste figurent 66 Peulhs et 11 Ivoiriens, notamment des Koulangos et des Malinkés. Il dénombre également une centaine de disparus, 4000 déplacés et plus d'un millier de réfugiés au Burkina Faso et au Ghana. « Il n'y a aucun cas de décès chez les Lobi », a souligné le président du CMDLB. Après avoir insisté sur le fait qu'il n'y a pas de conflit entre les Lobis, qui sont des agriculteurs, et les Peulhs, qui sont des éleveurs, Ouattara Mohamed Junior s'est lancé dans des révélations. « Dans ce massacre prémédité, les Peulhs ne sont que des dommages collatéraux des miliciens dozos Lobis. » Selon le président du collectif, des Lobis auraient pour ambition d'« exterminer les Koulangos et leurs alliés » pour s'emparer du royaume de Bouna, détenu par les Koulangos qui sont les propriétaires terriens de Bouna. « Nous sommes face à un problème de conquête territoriale et un problème d'état civil qui risquerait d'embraser tout le district du Zanzan et une partie du Burkina Faso, si l'on n'y prend garde », prévient-il. Pour éviter donc que la situation ne s'aggrave car l'accalmie constatée n'est que de façade, il faut « désarmer tous les dozos et tous les Lobis dans le Bounkani, sécuriser les frontières avec le Burkina Faso et le Ghana, puis respecter l'autorité de sa majesté Djarakoroni 2, roi du Bounkani », indique le président du CVMDLB.

Herman Bléoué




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