La police, la douane, le musée d'Abidjan et le Marco cités : Voici la ''brouteuse'' qui perturbe le Belge Camille J

  • Source: L'Intelligent d'Abidjan
  • Date: vend. 22 mai 2015
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Suite à un courriel reçu et qui aurait pu passer inaperçu tant nous en recevons des dizaines identiques, nous avons entrepris des investigations après avoir pris un certain nombre de précautions.

L'histoire commence par ce récit de Camille. J : « J'ai une petite amie française, Mlle Doriane Daviau et sa fille de 6 ans qui sont actuellement en détention préventive à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Elle est accusée de ‘'vol d'objet de collection d'un musée''. Je me permets de vous contacter tout d'abord pour vous exposer la véritable situation mais aussi et surtout pour dénoncer les abus, certainement fréquents dans le pays, avec les agissements de la police envers les touristes étrangers. Je doute fort que d'une part, j'aurais une réponse et d'autre part, que vous pourrez en faire un article et le publier. J'espère également que vous prendrez la version des faits de la concernée ainsi que celle du commissaire de police qui a pris de telles décisions. Les faits remontent au 11 mai 2015, date de son retour pour la France où elle décide d'acheter un modeste cadeau à m'offrir. C'est alors qu'elle s'adresse à un marchand ambulant. Après achat, elle glisse dans ses bagages le cadeau en question. Son avion faisant escale au Maroc, elle est interpellée par la police de l'aéroport au Maroc car le cadeau, est, dit-on, une pièce volée d'un musée de Côte d'Ivoire. Après un long interrogatoire et une détention préventive de 3 à 4 jours, au Maroc, il lui est communiqué qu'elle sera transférée en Côte d'Ivoire pour être également entendue par la police ivoirienne. Dès son arrivée à Abidjan, elle est aussitôt mise en détention préventive. Le Commissaire de police lui a d'emblée annoncé qu'elle risquait une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison, ou alors, qu'elle devait s'acquitter de 3000 euros. Bien entendu mademoiselle Daviau n'ayant pas cette somme et n'étant pas coupable a échangé de sa possible libération avec le commissaire en question. C'est alors que le commissaire a accepté de réduire la somme à 2500Euros : soit 500 euros pour sa libération, et 2000 euros pour qu'elle puisse récupérer son passeport et son billet d'avion. Seulement chose fort étrange, mademoiselle Daviau a très bien décrit l'emplacement et le physique du marchand mais la police n'a même pas pris la peine de se déplacer, une preuve de plus que se sont bien sur les touristes que l'on s'acharne !! Bien entendu mademoiselle Daviau s'est adressée à son Ambassade qui ne trouve rien d'autre que d'affirmer que ‘'des cas de ce genre, il y en a des dizaines par jour''. Je me pose beaucoup de questions à présent ; où va cet argent ? Le commissaire doit, je pense, frauduleusement se faire de jolis pactoles par jour ! Existe-t-il une justice en Côte d'Ivoire, vers qui mademoiselle Daviau peut-elle se tourner pour régler son problème ? » .

Dans un autre courriel Claude J. écrit : «La Côte d'Ivoire est un pays magnifique où des touristes auraient envie de se rendre mais une fois sur place, l'on se rend très vite compte que la corruption gangrène toute la société ivoirienne. Face à cette situation récurrente, je déconseillerai fortement la destination Côte d'Ivoire aux touristes qui sont des proies faciles dans une jungle où il leur sera difficile de se retrouver. Quand je pense qu'ici en Belgique, les Africains sont accueillis à bras ouverts, avec des quartiers entiers qui leurs sont réservés, je me demande bien où va le monde ? ».

Muni de ces informations, afrikipresse.fr met le cap sur la police et les douanes à l'aéroport d'Abidjan.

La Police et les Douanes ivoiriennes parlent d'arnaque

Là-bas Touré Lanzéni, Commissaire de police de l'aéroport international Félix Houphouët Boigny d'Abidjan Port-Bouët, assure que c'est une affaire qui relève de la pure arnaque.

« Nous sommes habitués à écouter ce genre d'histoires. D'abord, c'est impossible de détenir quelqu'un dans nos locaux au-delà de 48 heures. Même les grands trafiquants de drogue que nous arrêtons ne font pas plus de 48 heures ici. À plus forte raison une dame avec un enfant de 6 ans qui aurait avec elle, un objet de musée volé. Et au sein de nos services ici, nous travaillons avec un français, lui-même n'allait pas accepter cela. Nous n'avons arrêté personne de ce nom. C'est une arnaque. Cette information est, je pense, le fait d'une personne ou d'un groupe de personnes dans le but d'escroquer ceux qui sont de l'autre côté (en Europe : Ndlr). Parce qu'après, ils vous parleront de tel ou tel montant en dollars, ou en Euro à débourser », explique l'officier de Police.

Même son de cloche du côté du Lieutenant des Douanes de l'aéroport, Yéo Yacouba qui a bien voulu nous recevoir dans son bureau.

« Voilà 4 ans que je suis affecté ici, à l'aéroport, et je n'ai jamais eu écho d'une telle affaire. Nous sommes chargés comme vous le savez, de vérifier tout ce qui rentre et sort du territoire national. Concernant les objets d'arts, nous vérifions leur authenticité et les papiers afférant à ces objets. Quant au masque par exemple, dans un premier temps, c'est l'affaire des Eaux & Forêts, bien avant que nous intervenions, pour vérifier si l'objet est volé ou pas. Vous savez, il arrive même que des faussaires font des papiers avec le logo des Douanes pour arnaquer des personnes qui viennent après, vers nous. Et c'est plus tard que ces personnes se rendent compte de la supercherie », témoigne-t-il.

Kassy Silvie Memel, sous directrice du Musée des Civilisations de Côte d'Ivoire jointe par la suite, au téléphone ne cache pas sa surprise face à cette histoire.

« Je ne suis au courant de rien ! Je ne sais pas si une personne a été arrêtée. Si c'est le cas, c'est peut être l'un des objets volés en 2011, lors de la crise mais aujourd'hui, rien n'a été volé. Je ne suis donc au courant de rien », dit-elle.

Apparemment de bonne foi, notre interlocuteur écrit : « Merci beaucoup pour vos informations et toutes mes excuses pour le dérangement je sais à quoi m'en tenir ».

Pourtant le lendemain, il revient à la charge : « Je m'excuse d'insister mais votre journaliste a lui aussi été trompé, il a justement interrogé les personnes, (ils sont 5 en tout, voilà pourquoi la demande de 2500 euros), qui détiennent madame Daviau. Elle est retenue dans un local fermé à clé et ils font très attention pour quelle ne soie vue de personne en prétextant que c'est dans son intérêt que cela ne remonte pas au chef ».

Il continue : « Voici copie du dernier mail que j'ai reçu d'elle, sa petite fille n'est plus avec elle, elle a pu la confier à la dame dont vous avez l'adresse ci- dessous et que vous pouvez interroger ainsi que la petite. J'espère que cette fois si vous allez me prendre au sérieux et que suivant les dires de la dame en question et de la petite c'est en force qu'il faudra débarquer et fouiller les locaux de la douane de l'aéroport. En espérant bientôt de bonnes nouvelles de votre part. Je vous remercie ».

Le mail de la dame avec les fautes qui s'expliquent selon Camille. J par le fait qu'elle est d'origine italienne : « je suis retenir pas la police et de la maniéré que tu es entrain de procéder ça risque d'aller loin si sa rentre dans l'oreille du grande chef, j'étais dire simplement de m'aider pour les 300 euros afin que la dame puisse complété les 200 euros pour que je puisse être libéré si jamais tu dois verser la somme a quelqu'un ses pas au policier parce qu'ils ont besoin d'argent complété voila pourquoi je souhaite que tu verse l'argent chez la gérante.

Lorsque les 500 euros seront payer tu auras les papiers tout te serrer envoyer tu dis tu veux les papiers tu l'aura, mais je veux que tu m'envoie les 300 euros voilà je te laisse les coordonnées de la dame.

Je peux bien te donner les coordonnées de la police, mais je l'ai faire pas confiance raison pour laquelle je veux que tu le fasses sur le nom de la gérante.

Nom: d......
prenomme: Prisca
Pays : cote d'ivoire
Ville marcory
rue 12
code postale 00225 ».

Nous avons échangé au téléphone avec Camille J qui semblait bien sûr de son fait. Afrikipresse.fr publie un article avec la photo de la dame et de sa fille, qui seraient détenues par la police ivoirienne. Cela devrait tirer les choses au clair.




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