Le ministre Gnamien Konan a rencontré, mardi, l'ensemble des enseignants - chercheurs et le personnel administratif et technique du département.

L'amphithéâtre A du District de l’Ufhb a abrité, hier, une rencontre d’échanges entre le ministre de tutelle et toutes les couches professionnelles de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

Une réunion au cours de laquelle, les porte-parole des enseignants, le Dr Konandri Virginie et du personnel administratif, Diomanadé Hamed, ont, tour à tour, brossé un tableau peu réluisant des conditions de travail à l’Ufhb.

Dans son discours, Konandri Virginie a salué la réhabilitation de l’université, qui présente un bien meilleur visage et a désormais fière allure.

Avant de dénoncer l’insuffisance criante de salles de travaux dirigés, de laboratoires et d’amphithéâtres. Notamment à l’Ufr des Sciences médicales où il n’y a pas de laboratoire d’anatomie. « Notre université souffre d’un manque d’équipement en matériel didactique, les bibliothèques et autres salles de documentation sont, pour la plupart non opérationnelles (…). Nous n’avons pas de ligne téléphonique, de connexion Internet et Intranet, de salles multimédia… », a déploré l’universitaire.

Qui s’est, en outre, interrogée sur la capacité de son institution à répondre aux exigences du système Lmd, quand au moins 60% des enseignants n’ont pas de bureau. Et qu’il n’existe aucune politique cohérente de financement de la recherche.

Répondant aux préoccupations des porte-parole de l’Ufhb, Gnamien Konan, a d’emblée, insisté sur le caractère sacré de l’université. Un temple du savoir qui forme les élites d’une nation.

Selon lui, l’institution universitaire s’est, à un moment donné, détournée de cette noble mission pour produire « des monstres qui ont plongé la Côte d’Ivoire dans la crise ».

« Si nous arrivons à créer un environnement apaisé sur le campus, nous aurons fait un pas de géant dans le processus de redressement de notre université », a argué le représentant du gouvernement.

Qui se dit convaincu que la question de l’employabilité des étudiants en fin de formation est au coeur du débat sur les problèmes à l’université. « Votre institution ne doit plus former des chômeurs en masse. Assurez-vous que tous ceux que vous formez sont compétitifs sur le marché du travail », a recommandé Gnamien Konan à Bakayoko Ly-Ramata, présidente de l’Ufhb.

Avant de lui enjoindre de bouter hors de l’université tous ceux qui s’y adonnent à la politique. « Plus de politique dans nos universités. Sortez les leaders politiques de vos rangs » a lancé le ministre. Avant de confier à la première responsable de l’Ufhb tout le pouvoir de décider des mesures à prendre pour la bonne marche et la sécurité de son institution.

GERMAIN GABO