Les gares de transport d'Abidjan qui desservent les villes de l'intérieur, notamment le pays baoulé, sont pris d'assaut, à quelques jours de Pâques ou “paquinou” chez ce peuple. Et elles sont, du reste, très animées.

C'est le constat que nous avons fait, à Adjamé, le jeudi 2 avril 2015. De fait, il est un peu moins de 12H quand le haut parleur appelle tous ceux qui ont le ticket n° 6, à prendre place à bord du car. Yao K. se jette dans les bras de son copain et pousse un ouf! de soulagement. "Nous sommes arrivés ici, à 5H et c'est maintenant que nous allons avoir la chance de partir. Dieu merci. Grand merci au Seigneur. Mon ami me disait qu'à partir de trois jours avant la Pâques, c'était compliqué d'avoir des moyens de transport. Mais, je ne croyais pas. Avec ce que je viens de voir, je pense que la prochaine fois, on ira, une semaine avant",nous confie-elle, dans le rang qui s'est vite dressé, à la limite de la bousculade.

Pour Christine K, il va falloir encore attendre. Mais pendant combien de temps? Elle ne peut le savoir."Je suis arrivée à 8H. J'habite Koumassi. Je me disais qu 'en venant ici, j'allais vite partir, mais ce n'est pas le cas. Si j'avais su, je serais allée à la gare de mon quartier. Je dois attendre le 16ème car. Si le 6ème car part maintenant à midi, je suis convaincue que nous allons quitter ici vers 19H. Je n'ai pas le choix. Mes parents m'attendent à Bouaké pour la fête surtout que cela fait deux ans que je n'ai pas bougé. A part la faim, je ne m'ennuis pas parce qu'il y a de l'ambiance", relève-t-elle.

En effet, des commerciaux occupent des stands et font de l'animation pour attirer l'attention des potentiels clients sur ce qu'ils vendent, en distillant des musiques en vogue, surtout en pays baoulé. Ceux qui sont touchés n'hésitent pas à exhiber des pas de danse, avant la lettre. Des cris d'approbation se font alors entendre. Selon Yecoula Francis, le chef du département co (...)

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