Gabon / Ali Bongo : ''J'ai coupé le cordon avec la ''Françafrique''
''Je leur ai dit : ça suffit !''
''Dites aux Ivoiriens que nous restons des frères''


Ali Bongo Ondimba : « C'est un conflit générationnel qui m'oppose aux anciens collaborateurs de mon père »
  • Source: L'Inter
  • Date: vend. 23 sept. 2016
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Le jeudi 8 septembre 2016, une semaine après la proclamation des résultats de la présidentielle qui l'ont donné vainqueur, Ali Bongo Ondimba a entretenu des journalistes sur la crise qui secoue son pays.

Pendant une heure, le numéro 1 gabonais a fait des révélations inédites sur les raisons profondes de cette crise et les mains intérieures et extérieures qui la sous-tendent. Sa volonté d'en finir avec certaines pratiques de la Françafrique, comme le lui a recommandé son père, feu l'ex-président Omar Bongo, est incontestablement, selon lui, l'une des principales raisons des tirs groupés dont il est la cible depuis 2009, l'année où il a accédé au pouvoir.  

Ce n'était pas une interview questions/réponses. Le président Ali Bongo Ondimba a bien voulu entretenir des journalistes venus couvrir la présidentielle du 27 août sur un certain nombre de sujets, dont principalement l'offensive que mènent contre lui les ex-caciques du Parti démocratique gabonais (Pdg), la formation politique créée par son père, et des nostalgiques de la Françafrique.

La rencontre a eu pour cadre le ''Palais du bord de mer'', encore appelé le Palais de la Rénovation. C'est le siège de la présidence de la République à Libreville, un imposant édifice de marbre blanc, planté au bord de l'océan. « Le président les reçoit dans le salon marocain », susurre un des conseillers du chef de l'État à un autre qui voulait savoir où allait se dérouler l'entretien.

Il était 19 heures à Libreville, 18 heures Gmt. Ce vaste palais devait en effet disposer d'une multitude de salons où le locataire des lieux reçoit ses invités. Le salon mérite bien son nom, car le décor est typiquement marocain. Les murs et les colonnes sont tapissés de carrelage en céramique, un magnifique ensemble de formes géométriques. En costume sombre à rayures, le président est assis dans un fauteuil, les yeux rivés sur l'écran qui montrait les images d'une chaîne de télévision française qui diffusait à profusion des informations sur les événements du Gabon. L'abondante chevelure frisée du début de règne en 2009 a fait place à une calvitie avancée. Mais l'homme affichait la grande forme et une sérénité qui poussent l'un des invités à lui en demander le secret. Le chef de l'Etat se saisit de la télécommande et coupe le son du poste téléviseur, avant de lui répondre : « Vous n'allez peut-être pas me croire, mais les situations difficiles ne m'empêchent nullement de dormir. Quels que soient les problèmes, je dors normalement, je ne perds rien de mes heures de sommeil. Je ne prends aucun somnifère pour trouver le sommeil », affirme Ali Bongo, qui dit remercier Dieu de lui faire cette grâce.

Le président, qui était entouré de certains de ses proches, indexe l'un d'eux, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By Nzé : « Il me fait trop travailler ces temps-ci. Vous allez voir qu'après vous, il va faire entrer d'autres ». Ce jeune ministre est l'un des plus fidèles compagnons d'Ali Bongo. Il est en effet celui qui coordonne l'équipe de communication du candidat-président, en cette période électorale. Il a imposé au chef un agenda surbooké : audiences, interviews, visites de sites saccagés, visites aux victimes des violences, rencontres avec les militants du Pdg. Cet '' homme orchestre'' ne se donne lui-même aucun répit.   A peine a-t-il fini un point de presse dans la matinée du jeudi 1erseptembre à Libreville, sur les violences du mercredi 31 août, jour de la proclamation des résultats de la présidentielle, qu'on le retrouve, quelques heures plus tard, à des milliers de kilomètres de la capitale gabonaise, à Paris, sur le plateau d'une chaîne de télé française. Aussitôt après, il reprend l'avion pour le Gabon.

Après cette petite plaisanterie avec son ministre, le président Ali Bongo entame une longue explication sur ce qui l'oppose aujourd'hui, d'une part ''aux anciens caciques du Pdg'' devenus ses pires adversaires, et d'autre part, à ses adversaires extérieurs qui sont, selon ses propres termes, des ''nostalgiques de la Françafrique''. Ali Bongo parle surtout de l'avocat français Robert Bourgi, proche de Jean Ping, et du journaliste-écrivain français Pierre Péan, auteur d'un livre qui lui dénie son origine gabonaise. Ces deux hommes ont été hyper actifs sur les chaînes de radios et de télévisions étrangères pendant cette campagne présidentielle et après la proclamation des résultats. Ils ont entrepris un vrai travail de sape contre le régime Ali Bongo. Cette hargne des deux Français contre le président sortant a poussé celui-ci à avoir cette réaction : «Voyez-vous, Ping s'est clairement affiché comme le candidat de l'étranger ». 

 

On m'en veut parce que je veux changer un système

« J'ai deux problèmes avec l'opposition gabonaise, du moins avec les principaux opposants que sont Jean Ping, Casimir Oyé Mba et Guy-Nzouba Ndama, et d'autres. C'est, d'une part, un conflit générationnel. Ce sont des caciques du pouvoir de mon défunt père qui n'ont pas du tout supporté que je mette fin à certains privilèges dont ils voulaient toujours continuer de bénéficier », soutient le président.

Il fait remarquer que ces opposants radicaux sont tous des septuagénaires, donc d'une autre génération que la jeune équipe qui l'entoure actuellement. Le président montre son ministre de la Communication et quelques uns de ses conseillers : « C'est un conflit entre deux générations : celle de mon père, et celle que je représente », affirme Ali Bongo, qui rappelle que quand son père l'avait appelé auprès de lui en 1984, à la (...)

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