Dossier / Côte d'Ivoire : Des femmes voilées ''envahissent '' Abidjan
Des Ivoiriens se prononcent


Des femmes totalement voilées sont visibles dans les rues d’Abidjan comme ici à Marcory.
  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 03 déc. 2015
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Les symboles de la pratique de la religion musulmane sont de plus en plus visibles dans les rues d'Abidjan. Il s'agit surtout du port du voile intégral, appelé bourqa ou le Jilbab. Si certaines femmes le portent à moitié, d'autres en revanche n'hésitent pas à le porter de manière intégrale. Nous avons fait un tour dans plusieurs communes. Quelques dames s'expliquent.

Grand carrefour de Koumassi (Abidjan-sud), ce mardi 27 octobre 2015, la circulation est clairsemée deux jours après l'élection présidentielle. Ceux qui ont bravé la peur de l'attente des résultats vaquent à leurs occupations. Parmi eux se trouve une dame reconnaissable par un ventre arrondi qui laisse croire à une grossesse de plusieurs mois. Elle est toute de noir vêtue, y compris des chaussettes de même couleur. Son enfant d'à peine trois ans, est dans cette même «combinaison». Après l'avoir observée pendant quelques minutes, nous profitons de l'achat de beignets pour l'accoster. Dans un bambara approximatif, nous lui demandons d'abord de nous excuser en nous consacrant un peu de temps, et ensuite, nous lui demandons pourquoi elle porte cette combinaison alors que certaines membres de sa communauté ne le font pas. «Chacun a sa vision de la religion. Chez nous, ce n'est pas interdit. Au contraire, c'est un signe de soumission à travers ce signe extérieur. Je respecte les préceptes», nous lance-t-elle, avant de nous quitter précipitamment en tirant sa fillette. Nous attendons plus de 70 minutes avant d'apercevoir deux jeunes dames d'une trentaine d'années. L'une est intégralement voilée et l'autre a laissé juste le pont du nez en horizontal, laissant entrevoir ses yeux scintillants au regard accueillant. «Nous nous sentons à l'aise dans cette tenue. Nous sommes même appréciées sur notre lieu de prière. Personne ne nous a demandé quoi que ce soit, à part vous. C'est la première fois», réagit celle qui dit s'appeler Aïcha Dramane. Trois jours après, nous revenons dans les environs. Les instants qui suivent notre arrivée peu après 11h , une dame d'une quarantaine d'années, surgit du côté de l'hôpital général en compagnie d'une fillette. Elle hèle un taxi communal pour se rendre au quartier Houphouët-Boigny, sous le regard de personnes curieuses de la voir avec «sa combinaison noire de Ninja». Nous mettons le cap sur la commune de Port-Bouët. En face du centre pilote, trois femmes totalement voilées jusqu'aux pieds, traversent la rue adjacente sans se soucier des regards inquisiteurs. Elles prennent ensuite la direction de la mosquée située à une centaine de mètres de là. A Treichville, à la gare routière, c'est une «colonie» de cinq femmes toutes de noir vêtues intégralement, que nous observons, qui longe la rue 38 jusqu'à l'interception de la rue 21 avenue 21. Là derrière la pharmacie, elles s'engouffrent dans le petit marché jouxtant l'immeuble. Ces dames, tout au long de leur chemin, attirent de curieux regards.

 

Forte concentration à Abobo et Yopougon

Si à Koumassi, à Treichville et à Port-Bouët, on rencontre les femmes voilées intégralement, la population des dames avec la bourqa semble plus élevée à Yopougon et à Abobo. Au quartier Port-Bouët 2 de Yopougon, ce choix vestimentaire est signe de dévotion. «C'est l'emblème de ma religion et je ne saurai me défaire. Cela vous gêne-t-il?», nous interroge la dame vêtue en Jilbab, qui couvre également tout son corps sans laisser apparaître le visage. Son niveau de langue et sa voix sereine, nous amènent à dire que c'est une jeune fille d'une vingtaine d'années qui possède un bagage intellectuel. À la sortie de ce quartier, et en prenant la direction du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon, nous croisons deux autres femmes en Jilbab, en pleine salutation d'usage en à point finir. Nous n (...)

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