La saison des pluies est une période favorable à la résurgence de la dengue. Dans cet entretien, le Directeur Général de l'Institut national d'hygiène publique (INHP), le Professeur Daniel Kouadio Ekra rappelle le mode de transmission de la maladie et appelle les populations à la préservation d'un environnement sain afin de l'éviter.
Professeur, qu'est-ce que c'est que la dengue et comment la contracte-t-on ?
La dengue est une maladie virale qui est transmise par la piqûre d’un moustique du genre aedes de couleur blanc-noir appelé le moustique tigre. Lorsqu'on contracte cette dengue, on a la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une fatigue extrême qui peut durer quelques jours. Normalement, lorsque vous vous rendez à l'hôpital, on a la possibilité de faire le diagnostic par des tests rapides afin de vous prescrire un traitement pour lutter contre la dengue.
Nous entamons la saison des pluies très bientôt. Quel est l'état des lieux de la lutte contre la dengue aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays ?
Merci d'avoir relevé que la dengue est liée également à la pluie. Depuis une dizaine d'années, il y a en effet une résurgence de cas de dengue à chaque saison des pluies. Pendant cette période, la population doit prendre des dispositions pour éviter que les moustiques se multiplient. Tout ce qui peut contenir des petites collections d'eau, notamment des boîtes de sardines, des pneus usagés, des pots de fleurs… doit être éliminé de notre environnement. C'est à ce prix que nous pouvons éviter que les moustiques se multiplient pour transmettre la dengue.
En Côte d'Ivoire, c’est la ville d'Abidjan qui est le principal foyer des cas de dengue. À l'intérieur, il y a quelques petites villes et même des villages qui ont déjà signalé des cas, où la réponse a été prompte l'année dernière. Cette année, avec la saison des pluies, nous craignons la résurgence des cas de dengue. Et nous invitons la population à respecter les mesures de lutte, notamment l'assainissement de notre environnement.
Votre mot de fin
Nous avons la possibilité de lutter contre ces moustiques avec les insecticides. Mais le premier acte que chacun de nous doit poser, c'est surtout la lutte physique qui consiste à éliminer tout ce qui peut permettre aux moustiques de se développer. L'utilisation des insecticides étant secondaire. L'année dernière, par exemple, nous avons pulvérisé l’ensemble de la ville d'Abidjan. Mais après du fait d'actes d'insalubrité, les larves de moustiques se sont multipliées pour donner des moustiques adultes. Et donc, la maladie a continué à sévir.
Chacun de nous doit s'engager véritablement dans la lutte en éliminant autour de lui tout ce qui peut permettre aux moustiques de se développer. En même temps que nous luttons contre la dengue, nous luttons également contre le paludisme, la fièvre jaune et bien d'autres maladies qui sont transmises par le moustique tigre.
village Côte d'Ivoire environnement don lutte Abidjan INHP dengue CICG fièvre jaune