Le Daily Mail a récemment accusé la Fondation Didier Drogba d'avoir utilisé une petite partie seulement des 2,1 millions d'euros récoltés à Londres pour des œuvres caritatives en Afrique.
Le footballeur ivoirien, qui attaque le quotidien britannique en diffamation, se défend ce 18 avril 2016 sur RFI. Il assure que sa priorité était de récolter un maximum de fonds et que ses premières réalisations devraient voir le jour très prochainement, grâce à cet argent notamment.
RFI : Qu’est-ce que l’on reproche exactement à votre fondation ? De ne pas avoir reversé tout l’argent levé à Londres pour des œuvres caritatives en Afrique ?
C’est exactement ce qui m’est reproché. Ce qu’ils [les journalistes du Daily Mail, ndlr] ne comprennent pas, ou peut-être que si, c’est le côté complexe de la fondation. Ce côté complexe, c’est qu’on opère en Afrique, qu’on a un siège là-bas. La Fondation a en effet été créée à Abidjan en 2007. On a des statuts et on est reconnu par l’Etat ivoirien. D’un autre côté, on a créé un bureau à Londres, parce qu’on voulait organiser des galas pour récolter des fonds. Ces galas nous permettent d’avoir des revenus. Durant cette période [de collectes], on a quand même effectué des opérations et on a quand même été actifs. […] Et comme je l’ai expliqué dans un communiqué, j’ai aussi des contrats de sponsoring en Afrique.
Ces contrats vous ont donc permis d’avancer les fonds pour la réalisation des projets de votre fondation ?
En 2010, pour inciter les gens à donner, j’ai voulu montrer que je contribuais aussi à l’avancée de ma fondation. Je l’ai fait de ma propre initiative. Personne ne m’a poussé à le faire. Ce projet et la Fondation me tiennent à cœur. J’ai voulu montrer aux gens que c’était quelque chose de très sérieux. Tous nos projets en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays tels que le Sénégal ont été financés à partir de l’Afrique. Donc, pourquoi utiliser l’argent qui est à Londres alors qu’on a déjà des sommes conséquentes qui sont déjà à notre disposition ? Des sommes qui nous permettent d’opérer, de travailler.
Dans le fonctionnement de votre fondation, les fonds levés à Londres servent donc à alimenter la fondation en Afrique mais aussi à organiser de nouvelles collectes d’argent. C’est bien cela ?
Oui, sachant que les galas dont on parle, si on veut y attirer du beau monde, c’est difficile de les organiser à Yopougon [quartier d’Abidjan, ndlr]. Un gala, pour y attirer des personnalités, ça doit être prestigieux et ça nécessite donc un investissement. Je ne comprends pas ce qui m’est reproché. Ce qui m’est reproché, c’est d’avoir dépensé seulement 1% des fonds levés. Mais les gens devraient s’estimer heureux. Car malgré tout l’argent qui reste, on a quand même fait des opérations, on a travaillé.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces réalisations ?
Si ces personnes [les journalistes du Daily Mail, ndlr] étaient venues à mes galas, elles auraient compris ma démarche. A la base, je voulais faire construire cinq cliniques en Côte d’Ivoire. Puis il y a eu le contexte politique qui a freiné ce projet. Cette situation m’a alors poussé à réfléchir à un projet alternatif. A ce moment-là, je me suis dit : « D’ici cinq à dix ans, je vais arrêter de jouer au football. Il va falloir trouver d’autres moyens de lever des fonds. Parce que les sponsors ne vont plus continuer à (...)
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