Situation politique / 3 ans après son investiture à Yamoussoukro : les bons et mauvais points du président Alassane Ouattara

  • Source: L'Intelligent d'Abidjan
  • Date: mer. 21 mai 2014
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21 mai 2011 - 21 mai 2014. Cela fait 3 ans, jour pour jour, aujourd'hui, que le président de la République, Alassane Ouattara, a été investi officiellement comme le chef de l'Etat de la Côte d'Ivoire.

A l'aune du bilan de ces trois années de gouvernance au plan de la politique nationale, l'on notera de nombreux acquis en réalisations socio-économiques, en dépit des attentes encore nombreuses des partis politiques de l'opposition.
Au niveau des acquis politiques à mettre à l'actif de l'actuel chef de l'Etat, l'on peut citer l'amorce du dialogue politique avec le Front Populaire Ivoirien au lendemain du dénouement de la violente crise postélectorale de 2011 qui avait agrandi le fossé de la méfiance entre le nouveau pouvoir d'Abidjan et le parti politique de Laurent Gbagbo, transféré lui-même, à la Cour Pénale Internationale (CPI) après 7 mois de détention dans le Nord de la Côte d'Ivoire.
Le régime de Ouattara avait réussi à réunir à la même table la plupart des partis politiques de l'opposition y compris le FPI présidé alors par son président intérimaire Sylvain Miaka Ouretto avec la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) en avril 2012. En dépit des péripéties et des déboires, c'est selon, cette plateforme aura permis à ce jour, de contribuer relativement à l'apaisement du climat politique du pays. Une vague de libération des détenus politiques de la crise postélectorale pour divers chefs d'accusation a été entamé par la justice ivoirienne. Notamment, le 05 août 2013 où, le président statutaire du FPI, Pascal Affi N'Guessan et 13 autres ‘'grosses têtes'' du parti à la rose ont été libérés. « Nous mettons ces sévices et humiliations au compte de notre ‘'engagement'' pour la Côte d'Ivoire. Nous n'avons aucune rancune ni volonté de revanche, parce que cela ne serait pas dans l'intérêt du pays, ni de la réconciliation nationale. Nous sommes engagés dans le processus de réconciliation, et cela exige que nous fassions preuve de dépassement, que nous ayons une capacité de pardon », avait confié Pascal Affi N'Guessan quelques mois après sa sortie de prison à un confrère.
Au-delà de ce geste de décrispation impulsé par le pouvoir d'Abidjan durant ces 3 années de gestion, il faut noter également comme point positif en faveur de la réconciliation, le dégel des avoirs bancaires de 43 personnalités pro-Gbagbo le 03 avril 2014, sur recommandation expresse du procureur de la République. En plus des ces deux gestes forts du président Alassane Ouattara à traduire en réalité sa volonté de créer un ‘'dialogue direct'' entre les acteurs politiques de tout bord et lui, le chef de l'Etat a installé 4 mois après son investiture, soit le 28 septembre 2011 à Yamoussoukro, la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) à l'effet de réconcilier les protagonistes de la crise postélectorale.
Bien que les revendications de l'opposition restent encore nombreuses, les questions d'organisation des prochaines élections, le dégel des avoirs de tous les pro-Gbagbo, le retour de tous les exilés politiques, la libération de tous les détenus politiques y compris Laurent Gbagbo lui-même et son épouse, Charles Blé Goudé, le chemin parcouru en trois ans par le président Ouattara permet de dire que de bons points, sont à mettre à l'actif du chef de l'Etat.
Ces bons points au plan des grands travaux concernent les constructions de ponts : pont Bédié à Abidjan, pont de Jacqueville, pont de Béoumi, des constructions d'autoroutes, l'électrification des villages et hameaux, le doublement de la production de l'énergie par l'agrandissement de la centrale thermique d'Azito, barrage de Soubré, la restauration des universités et la réalisation d'œuvres socio-sanitaires. 

Qu'en est-il des attentes de l'opposition au plan des réformes institutionnelles ? 
Les attentes de l'oppositionLes attentes de l'opposition, principalement du FPI, sont encore nombreuses. Elles prennent notamment en compte la libération de prisonniers politiques, le dégel des comptes et la mise en place de dispositions, pour le retour d'exil des partisans proches de l'ancien régime déchu. Ces griefs ont été souvent évoqués par le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, au cours de ses meetings politiques. Ce fut le cas le dimanche 15 décembre 2013, lors de sa rencontre avec El Hadj Cissé Ibrahim, l'iman central de Bouna, ville où, Pascal Affi N'Guessan avait été détenu pendant 2 ans. « Des Ivoiriens sont en exil. Des Ivoiriens sont en prison. Leurs comptes sont gelés. Ils meurent parce qu'ils ne peuvent pas toucher leur argent pour se faire soigner. Dites à ceux qui ont le pouvoir d'arrêter. Joignez vos voix aux nôtres pour amener le pouvoir à mettre fin aux emprisonnements. Parlez à ceux qui ont les clés des prisons pour les ouvrir », avait-il déclaré.
La dernière vague de dégel de comptes, opérée cette année 2014, a été aussi jugée « insuffisante » par Pascal Affi N'Guessan sur une radio étrangère. Pendant un meeting à la place Inch'Allah de Koumassi, le vendredi 14 février 2014, le président du FPI a également souligné qu'« il est question de savoir si le FPI peut tenir ou non son meeting, quand on sait qu'hier, on nous pourchassait. Nous allons tenir les meetings jusqu'à Abobo pour évacuer la peur de nos militants ».
Le dialogue politique est l'un des points où, le FPI a régulièrement traduit son insatisfaction. A ce niveau, après avoir demandé un médiateur et des Etats généraux de la République, le FPI plaide désormais pour un comité de veille pour le dialogue politique avant sa participation au Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH 2014). Cette dernière exigence du FPI a été révélée par le ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeusse, à la neuvième édition des « Rendez-vous du Gouvernement » du jeudi 8 mai 2014.
La composition de la CEI et la politique de la main tendue qui caractérise le gouvernement Ouattara équilibre tout jugement à apriori sur Ouattara dont le leitmotiv demeure : rassembler la nation.

L. Barro et A. Aguié



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