Mutinerie dans l'armée, primes des militaires... : Le ministre Alain Donwahi explique tout
« Ça va beaucoup mieux maintenant »
«Tout n'est pas en train de s'écrouler »

  • Source: linfodrome.com
  • Date: lun. 20 fév. 2017
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Après les bruits dans les casernes, le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, rassure : « La Côte d'Ivoire a des bases solides »

Dans un entretien accordé à la télévision Sikka et disponible sur la page facebook de son ministère, le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, revient sur la vague de mutineries qui avait secoué les casernes ivoiriennes, les négociations qui ont été menées, et les actions du gouvernement en cours pour tourner la page de ces mouvements d'humeur chez les militaires.

 

Monsieur le ministre, vous avez été reconduit au poste de ministre de la Défense au début du mois de janvier, en pleine crise au niveau des casernes militaires. Comment se porte l'Armée ivoirienne aujourd'hui ?

L'Armée ivoirienne se porte beaucoup mieux qu'il y a quelques semaines. Çà, je peux vous le confirmer. Vous savez, nous étions effectivement en pleine crise, et cette crise a pu être dénouée. Aujourd'hui, le calme est revenu au sein des populations. Les militaires sont retournés en caserne, et surtout ce sont les décisions qui ont été prises par le président de la République qui nous ont permis d'arriver cela.

 

Est-ce que vous sentez que cette Armée est prête pour défendre les intérêts supérieurs de la nation ?

Les changements que nous avons opérés au niveau de la chaîne de commandement ont déjà porté leurs fruits. Il fallait rétablir la chaîne de commandement, la discipline et l'ordre au sein de l'Armée. C'est ce qui a été fait avec la nomination d'un nouveau chef d'Etat-major général des Armées, et dernièrement des changements se sont opérés au niveau de toutes les unités sur l'ensemble du territoire. Alors, il y a une reprise en main qui se fait tout doucement. Les nouveaux chefs ont pu faire des tournées dans les casernes, aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays, pour ramener le calme, parler aux hommes, rétablir le dialogue, parce qu'il était rompu, et rétablir la confiance entre les hommes et leurs chefs. Je pense que nous allons continuer dans ce sens pour ramener cette Armée à ce qu'elle puisse protéger notre population, défendre le pays, et être calme.

 

Dites-nous, que s'est-il réellement passé dans les casernes ivoiriennes, au début de l'année 2017 ?

Il y a eu un vaste mouvement d'humeur sur tout l'ensemble du territoire, des militaires du rang qui ont manifesté d'une mauvaise manière, bien sûr, mais qui ont manifesté, par rapport à un certain nombre de reproches qu'ils faisaient à leur hiérarchie. Ces mouvements d'humeur ont pris une ampleur tragique. Vous savez, quand des hommes en armes tirent en l'air dans les rues, çà peut devenir tragique. Mais, très rapidement, le calme est revenu, nous nous sommes compris, et ça va beaucoup mieux maintenant.

Il a fallu que vous alliez une fois, puis une deuxième fois à Bouaké. Il y a eu beaucoup de rumeurs disant que vous aviez même été gardé en otage. Est-ce que c'était vrai ? Que s'est-il passé ?

J'ai bien insisté sur le fait que je n'étais pas parti en négociation, mais j'étais parti en discussion en famille avec nos hommes pour les écouter, savoir quelles étaient leurs préoccupations et essayer d'y répondre. Bien sûr, beaucoup de rumeurs ont couru puisque nous étions à Bouaké, entourés d'hommes en armes, qui manifestaient en tirant en l'air, et beaucoup de personnes qui nous accompagnaient, notamment des journalistes, ont pris peur effectivement. Mais, vous savez, notre rôle est celui-là : en tant que ministre de la Défense, je dois avoir assez de sérénité pour écouter les hommes et surtout être capable d'apporter des solutions à leurs préoccupations. Le président de la République était tenu informé en permanence de ce qui se passait, et donc a pu donner les orientations dans les discussions que nous avions pour ramener le calme dans le pays, et c'est ce qui s'est passé.

 

Aujourd'hui, le calme semble complètement revenu dans les casernes de l'Armée ivoirienne. Mais, pouvez-vous préciser les réponses concrètes que le gouvernement ivoirien a apporté aux revendications des militaires ? On a entendu beaucoup de chiffres, on a vu beaucoup d'images circuler. Est-ce que vous avez vraiment partagé de l'argent aux militaires ivoiriens ?

Vous savez, les hommes avaient une série de revendications qui portaient sur une vingtaine de points. Bien sûr, nous leur avons dit dès le départ que nous apporterons une réponse aux revendications qui étaient justifiées, et c'est ce que nous avons fait. Les conditions dans lesquelles vivaient nos hommes et les conditions de travail étaient très difficiles. Nous avons pu le constater. Nous sommes un pays qui est sorti d'une crise de plus d'une dizaine d'année, et au sortir de cette crise-là, l'Armée de Côte d'Ivoire était complètement à terre. Non seulement au niveau des infrastructures et des équipements, mais au niveau aussi de sa cohésion. Donc, c'est tout ce travail là qu'il fallait refaire. Mais, il y avait une rupture dans la chaîne de commandement. C'est pourquoi nous avons pris les décisions pour que très rapidement l'ordre revienne, mais surtout, qu'on puisse se pencher sur les conditions de vie de nos hommes. Il y avait des revendications qui touchaient aussi à des primes qui étaient dues. Quand c'était le cas et quand c'est le cas, nous y avons fait face, et ceci démontre aussi la responsabilité des autorités de ce pays à faire face à leurs engagements et surtout à être capables de ramener l'ordre et le calme dans le pays.

 

Sont-ce ces primes qu'on a vu à la télé, les militaires exhibant leur argent.... ?

 Moi, je n'ai pas vu cela. Vous savez, aujourd'hui, les images sont parfois trompeuses. Je ne pense pas que quelqu'un qui a reçu de l'argent va se permettre de l'exhiber. Nous savons comment nos sociétés sont, je ne pense pas que ce soit le cas.

 

Face à tous ces mouvements, des réformes s'imposent comme vous l'aviez dit. A court et à moyen terme, quelles sont les réformes que vous avez déjà lancées ou que vous comptez lancer au niveau de l'Armée ivoirienne ?

Les choses sont très bien structurées au niveau de la réflexion qui a été faite pour la réforme du secteur de la sécurité déjà dès 2011 – 2012. En fait, toute une réforme a été prévue pour tout le secteur de la sécurité. Pas seulement à la Défense, mais tout ce qui touche à la sécurité humaine. Il fallait, pour cela, que les textes législatifs soient prêts. C'est ce qui a été fait en janvier 2016. Nous avons une loi de programmation militaire de 2016 à 2020 qui a été votée, et qui nous permettra de faire cette réforme. Nous voulons faire de notre armée et de nos forces de sécurité, une Armée professionnelle, surtout bien équipée, qui soit capable de se projeter sur les théâtres extérieurs, mais aussi une armée de développement. En d'autres termes, une Armée qui participe au développement de la nation en protégeant ses populations et en étant plus proche d'elles. Toutes les réformes que nous allons mettre en œuvre, aujourd'hui, vont tendre à faire cette armée modèle que nous voulons en 2020. Des r&eacu (...)

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