Ce que pensent les parlementaires français de la situation en Côte d'Ivoire


Philippe Cochet, président de la mission, présente le rapport sur la Côte d'Ivoire à l'Assemblée nationale française, le 15 février 2017.
  • Source: jeuneafrique.com
  • Date: sam. 18 fév. 2017
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Très détaillé, le rapport de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française sur la Côte d'Ivoire, dont la version finale a été publiée ce vendredi, dresse un état des lieux nuancé de l'évolution du pays, six ans après la fin de la crise post-électorale.

Une sécurité retrouvée mais encore fragile

Fondant notamment leur analyse sur des renseignements de la direction du renseignement militaire (DRM), les parlementaires français écrivent que la situation sécuritaire s'est globalement améliorée dans le pays, qui semble en voie de normalisation. Reste cependant quelques « zones de fragilité » comme la frontière avec le Liberia que des mercenaires « continueraient aujourd'hui à traverser pour conduire des attaques armées », ou le nord-est de la Côte d'Ivoire où « persiste jeuneafrique.com/313437/politique/22-morts-dans-des-affrontements-intercommunautaires-sanglants-dans-le-nord-est/">un vieux conflit entre agriculteurs lobi et pasteurs transhumants de l'ethnie peule ».

Par ailleurs, si le processus de DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) a « permis d'obtenir des résultats concrets […] plusieurs réserves peuvent être formulées », notamment le fait que « le processus d'identification initiale des hommes à démobiliser a été confié aux commandants de zone qui auraient gonflé leurs effectifs ».

Le principal écueil sécuritaire noté est sans surprise l'état de l'armée ivoirienne après les récentes mutineries. Ces événements « sont venus rappeler la grande fragilité de l'édifice sécuritaire et l'urgence de le consolider pour garantir la stabilité du pays. »

 

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« Le manque de professionnalisme et de loyauté des soldats […] qui tiendraient à l'influence persistante des anciens com'zones dans le dispositif sécuritaire ivoirien […] apparaît problématique », poursuivent les députés pour qui les « indemnisations décidées ont constitué un signal de faiblesse de la part du gouvernement et risquent de mettre en péril l'équilibre financier de la loi de programmation militaire ».

RDR-PDCI : stabilité et « fêlures »

Pour les députés, « le rétablissement de la sécurité sur le territoire ivoirien n'aurait pas été envisageable sans une stabilisation politique et institutionnelle ». « Conduite sous la direction du président Alassane Ouattara, cette stabilisation repose sur l'alliance des deux grandes forces politiques qui sont le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) ». Leur rapport précise tout de même que jeuneafrique.com/386097/politique/legislatives-cote-divoire-carte-resultats-region-region/">cette alliance a été « fragilisée » lors des élections législatives qui prend acte que le groupe parlementaire RHDP ne verra finalement pas le jour.

 

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La stratégie des nombreux indépendants élus − même si une bonne moitié à regagner son parti d'origine − « pourrait avoir un effet sur son avenir », estime également le texte qui précise que  « pour l'heure, le pouvoir repose essentiellement entre les mains des présidents Bédié et Ouattara et de leurs proches. Or, cette situation génère des frustrations croissantes au sein du camp majoritaire ».

De plus, cette alliance  agit comme un « rouleau compresseur hégémonique ». Les députés déplorent la quasi absence de l'opposition notamment à l'Assemblée nationale, « un facteur de fragilisation du pouvoir », selon eux.

Des scrutins à parfaire

S'ils sont jugés « dans l'ensemble pacifiques et crédibles », les scrutins de la présidentielle de 2015, le référendum et les législatives de 2016 ont été caractérisés par la « faible participation globale des Ivoiriens ». »Cela s'explique par une abstention assez élevée mais aussi par une liste électorale jugée encore incomplète au regard du dynamisme démographique ivoirien », analysent les députés.

Et de poursuivre : « L'abstention importante résulte en partie d'un désintérêt global des Ivoiriens à l'égard de la vie politique. Son niveau particulièrement élevé dans les régions qui soutenaient (...)

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