Selon un groupe d'officiers avec qui nous avons longuement échangé au pied de la Tour C, à la cité administrative au Plateau, mercredi 14 septembre 2016, qui abrite l'Inspection générale de la Police nationale (Igpn), le sentiment d'indignation est profond.

Mais,   bien que le « moral soit  atteint », ce groupe d'officiers, qui a vanté «  les qualités managériales » de leur patron,  Hamed Bakayoko, comme étant le « meilleur  ministre de la sécurité que la Côte d'Ivoire n'ait jamais connu », a réitéré son engagement à servir loyalement l'État de Côte d'Ivoire.

« Notre engagement à servir notre pays n'est nullement émoussé… Depuis l'arrivée du ministre Hamed Bakayoko, il y a une nette amélioration, notamment dans des décisions prises concernant, par exemple, les changements de corps ou d'échelon… Les effets financiers sont immédiats, ce qui n'était pas le cas par le passé. En plus, les décisions sont signées aux dates indiquées, avec effet financier immédiat.  Les conditions de travail se sont améliorées, parce que la quasi-totalité des services de Police ont été équipés, les droits de l'Homme sont respectés et la Police a acquis une grande  respectabilité », ont soutenu ces officiers supérieurs dont des commissaires et des capitaines.

Il n'empêche. En s'ouvrant à la presse, il s'agit pour ceux-ci de « rappeler  aux autorités les responsabilités qui sont les leurs » toujours dans l'optique  d'une bonne marche du service,  avancent-ils.  Selon eux, dix principaux facteurs sont en ce moment source de gros  malaise qui trouble la quiétude morale et  psychique  des policiers ivoiriens. L'élément catalyseur de ce malaise dont ils disent ne pas « connaître les causes obscures », c'est « le blocage de la mise en application  des conclusions de la Reforme du secteur de la sécurité (Rss) depuis 2013 ». Cette reforme, à en croire nos interlocuteurs, se présente pourtant  «  comme la chose la plus  attendue à la Police, et en laquelle tous les policiers ivoiriens, tous grades confondus, fondent beaucoup d'espoir ». Cette Rss découle de la volonté  du ministre Hamed Bakayoko de doter la Côte d'Ivoire d'une Police « citoyenne et républicaine», sur « la base de la loi de programmation policière ». « On ne comprend donc pas ce qui bloque la mise en marche de la  Rss », s'interrogent-ils avec une pointe d'amertume.

La Rss, dont les travaux ont été inspirés et pilotés par les Bailleurs de fonds, avec en première ligne l'Union européenne (Ue), met un accent particulier sur les conditions d'existence des policiers ivoiriens. La Rss aborde et clarifie les questions liées à la retraite…  65 ans pour les officiers généraux, officiers supérieurs, notamment les  commissaires, et 60 ans pour les officiers et sous-officiers. Ce qui n'est pas encore effectif.  La sempiternelle et inextricable  question des baux administratifs, le statut civil des policiers, et bien sûr le traitement salarial sont également au cœur de la Rss. Une autre « pomme » de colère, c'est la suppression des primes depuis la fin de la crise en 2011. 

Mauvaise humeur...

Cette question  est aussi au centre de la mauvaise humeur  des policiers. Selon eux, cette suppression  n'a pas entraîné «  une augmentation des salaires des policiers », rappelant que sous les régimes du Pdci et du  Fpi « les salaires des policiers ont été revalorisés de plus de 50 % ».

Les conditions de vie des policiers restent aussi une autre source de malaise dans leurs rangs.  «  Nous avons le sentiment que le cabinet du ministre semble (...)

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