Discours du Porte-parole des chefs de Gagnoa devant Ouattara / Le collectif des cadres crie sa colère : « C'est une déclaration infamante » - « Il s'agissait bien d'une forfaiture »


(Photo d'archives pour illustrer l'article)
  • Source: Soir Info
  • Date: mar. 06 oct. 2015
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Le 28 septembre 2015, le département de Gagnoa a accueilli Monsieur Alassane Ouattara dans le cadre des visites d'État qu'il a entreprises depuis quelques mois à l'intérieur du pays. Dans son allocution au cours de la séance de travail avec le chef de l'État, Monsieur Gadji Dagbo Joseph, parlant au nom du Conseil des Chefs de village (Cvg) du département, a fait la déclaration dont l'extrait suivant : (…).

I- Notre analyse

Cette déclaration revêt plusieurs enjeux que l'on peut situer au niveau historique, social et politique.

Au niveau historique

La déclaration de Monsieur Gadji Dagbo Joseph se situe dans une tradition d'instrumentalisation de l'ethnicité par le pouvoir politique depuis l'ère du parti unique. La diabolisation du peuple Bhété en général, et du peuple Bhété de Gagnoa en particulier, a toujours été, à la fois, le moyen et le résultat de cette instrumentalisation à laquelle, sans discernement aucun, certains fils de Gagnoa se sont livrés au préjudice de leurs propres frères et sœurs. Il suffit d'en rappeler quelques manifestations :

  • 1963-1964 : lors des « faux complots d'Houphouët-Boigny », une campagne de délation active, à défaut de déclarations publiques, avait méthodiquement œuvré à sacrifier des dignes fils et filles du département, les sacrifiant à l'autel de la consolidation d'un régime fébrile et en déficit de confiance en lui-même ;
  • 1982-1983 : Cette phase concernait déjà directement Laurent Gbagbo, alors  enseignant à l'université d'Abidjan.  En effet, suite à une grève déclenchée par le Synares alors dirigé par Pierre Kipré, pour protester  contre l'interdiction des causeries-débats que devaient animer Zadi Zaourou et Laurent Gbagbo, agissant en leur nom propre et enqualité d'universitaires, l'Etat-Pdci avait publiquement accusé tous les intellectuels bhété de vouloir déstabiliser le régime d'Houphouët-Boigny. Le régime orchestra un acte de contrition publique de tous les hauts cadres et dignitaires de l'armée, originaires de toutes les régions bhété. Au terme de cet acte, le peuple Bhété était invité à renier son fils, Laurent Gbagbo, vilipendé et objet d'ostracisme ;  
  • 2013 : à l'occasion de la visite de Monsieur Alassane Ouattara à Gagnoa pour l'inauguration d'un centre hospitalier construit sous la présidence de Laurent Gbagbo, d'abord, celle de Monsieur Soro Guillaume en 2013,ensuite pour saluer ses beaux-parents, les tentatives d'auto flagellation et de culpabilisation du peuple Bhété en général, avaient échoué devant la vigilance et la réaction prompte et appropriée du Collectif des cadres. La déclaration de Monsieur Gadji Dagbo Joseph lors de la récente visite d'État de Monsieur Alassane Ouattara dans le département de Gagnoa, est donc l'aboutissement, au forceps, d'une longue entreprise d'aveux planifiée à des fins et avec des conséquences qui ne peuvent être passées sous silence. 

 

Au niveau social

En demandant « pardon à la Nation, aux Ivoiriens »au nom des «  parents de tous ceux qui, originaires de Gagnoa, ont de près ou de loin, par action ou par omission, semé la désolation, la peine, la souffrance dans notre pays », Monsieur Gadji Dagbo Joseph revendique publiquement et solennellement la responsabilité de graves événements qui ont fait de la Côte d'Ivoire, un pays supplicié, et des Bhété un peuple martyr présentépar le sieur Gadji Joseph comme le bourreau des Ivoiriens. Cet anathème gratuit et injuste vise à créer chez les Bhété de Gagnoa, le « syndrome » du bourreau amnésique contraint au repentir, et à développer dans l'opinion nationale et internationale, vis-à-vis du Bhété, un complexe du bourreau collectif

Par ailleurs, d'un strict point de vue culturel, la métaphore du « canari cassé » non seulement n'existe pas dans le patrimoine linguistique des représentations du « bonheur » en pays Bhété, mais encore, reste absolument sans objet dan (...)

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