Présidentielles 2015, crise au FPI / Serges Koffi, ex-leader de la FESCI : « Certains ont trahi Gbagbo avant Affi »


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: sam. 04 juil. 2015
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Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire, de 2005 à 2008, puis président de la Coalition nationale pour la résistance en Côte d'Ivoire (Conareci), Serge Koffi a rejoint l'Union des nouvelles générations (Ung) de Stéphane Kipré, où il a officiellement fait ses classes politiques.

Porte-parole de cette formation politique jusqu'au 1er juin dernier, l'ancien leader de la galaxie patriotique, en exil au Canada, a rendu sa démission à traverrs un courrier remis à son président. Dans cet entretien, Serge Koffi explique sa décision, et aborde toutes les questions sur l'actualité politique de l'heure!

 

Pourquoi avez-vous décidé de quitter l'Ung de Stéphane Kipré?

Je suis parti de l'Ung parce que les objectifs avoués ont été atteints, comme je l'ai mentionné dans ma lettre de démission que j'ai adressé à Stéphane Kipré, le responsable de cette organisation, le 01er juin 2015. Les objectifs étaient principalement d'implanter son parti.

 

Qu'est ce qui n'a pas marché entre le président de l'Ung, qui vient de vous promouvoir à un poste de vice président, en plus de celui de porte-parole que vous occupiez?

Stéphane Kipré m'a sollicité en avril 2008, soit 3 mois après mon départ de la Fesci (Fédération estudiantine de Côte d'Ivoire, ndlr). J'ai accepté de l'aider dans sa tâche en juin 2008, après avis de la Première dame Simone Gbagbo. Cette nomination tardive, en août 2014, au poste de vice-président dont vous parlez, et que j'ai d'ailleurs décliné, est la nette matérialisation des craintes qui ont toujours hanté l'esprit de mon ami Stéphane. Dans le fonds, les rapports avec Stéphane ne sont pas des rapports qui peuvent concourir à l'évolution de nos activités politiques. J ai moi-même été à la tête d'organisations, et je pense que le minimum est d'éviter à ses collaborateurs, des humiliations. Je n'en dirai pas plus pour l'instant, mais j'estime qu'il y a plusieurs manières de dire a quelqu'un que ta mission est terminée. Je crois avoir bien saisi son langage, et j'ai déposé ma démission. Cela dit, mon départ n'a rien de conflit idéologique. Nous soutenons tous Gbagbo, même si c'est pour des raisons différentes, nous sommes tous pour sa libération, nous pensons unanimement que l'otage Gbagbo demeure le pilier par lequel la Côte d'Ivoire doit se réconcilier.

 

Que fait Serge Koffi au Canada? Est-il exilé?

Je profite de l'exil que l'oppression politique de M. Ouattara nous a imposé pour terminer mes études. Je suis élève en Génie électrique option Énergies renouvelables.

 

A quand le retour au pays?

Quand tous les prisonniers politiques, les otages de M. Ouattara, seront libérés. A commencer par le président Gbagbo jusqu'au dernier otage lambda qui se meurt a petit feu, loin de nos regards, chaque jour que Dieu fait. Vous demandez qu'on rentre et pendant ce temps on continue les arrestations. La plus récente reste celle des camarades Zagol Alain Durand, Cissé Mariame Marie-France et leurs camarades.

 

Quelle lecture faites-vous de la situation socio-politique en Côte d'Ivoire?

Une lecture assez sombre pour plusieurs raisons. Le peuple est davantage pauvre et affamé. Au lieu de s'attaquer a ce fléau social sérieux, on le justifie par le fait que l'argent ne circule pas parce qu'il travaille. Quelle théorie économique étrange! N'est-ce pas quand l'argent travaille justement qu'il circule? C'est d'ailleurs pour contraindre l'argent à circuler et réduire la paupérisation que les banques injectent les épargnes dans les investissements. Seul l'expert Ouattara peut expliquer sa nouvelle théorie économique. A côté de cela, l'école ivoirienne est paralysée, le système de santé qui garantit la mort pour tous, les détournements de deniers publics qui restent sans sanctions, etc. Pour cacher toute cette incapacité de gérer les affaires publiques, on matraque médiatiquement le peuple avec des histoires de croissance économique. On justifie cela par certaines réalisations publiques en réalité basées sur le surendettement. Tous ceux qui osent dénoncer ce désastre sont jetés en prison. En un mot, la situation socio-politique de notre pays est inquiétante.

 

A quelques mois des élections présidentielles, comment entrevoyez-vous l'horizon?

M. Ouattara veut envoyer les Ivoiriens à de nouvelles élections générales sans tirer les leçons des élections précédentes. Il avait crée les conditions d'une fracture sociale en attribuant son inéligibilité à son appartenance ethnique, régionale et religieuse. La suite, on la connaît. Les élections de 2010 vont déboucher sur une crise sociale aiguë après la longue rébellion qu'il a financée, et qui a fait des milliers de morts. Sans chercher à réconcilier les Ivoiriens d'abord, M Ouattara veut les envoyer à de nouvelles élections en 2015, cette fois-ci, avec une autre bombe sociale qui a aussi la même composition politique que la première: Le concept du rattrapage ethnique dans lequel il ne présente que son clan ethnique, régional et religieux, détenteur exclusif du pouvoir qui, par conséquent doit tout faire pour le garder. Pour y arriver, il crée une Commission électorale sur mesure qui le rend vainqueur d'avance et dont le seul rôle est de lui accorder un score qui sera publi&e (...)

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