Présidentielle 2015, CPI, CDVR / Tapé Do livre des secrets : « Ce qu'il faut pour libérer Gbagbo » - « Banny ne pouvait pas réconcilier les Ivoiriens » - Son avis sur les ''irréductibles'' du PDCI et la crise au FPI


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 01 juil. 2015
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Ancien président de la Bourse café-cacao (Bcc), Tapé Do Lucien a décidé de rompre le silence.

Le natif de Brokoua (S/P d'Issia), qui a troqué son fameux Panama contre un chapeau en cuir, n'a pas eu sa langue dans sa poche. Avec le franc-parler qu'on lui connaît, il a abordé, dans cet entretien, plusieurs sujets dont le dernier rassemblement des producteurs à Daoukro, l'élection présidentielle d'octobre prochain, le cas Gbagbo, le crise au Fpi et la réconciliation nationale. Entretien.

 

Récemment, de nombreux planteurs, dont vous-même, étiez à Daoukro pour soutenir les actions du président Ouattara. Quel sens donnez-vous à cette initiative?

Effectivement, cette sortie dans le village du président Konan Bédié fait suite à la réunion de Grand-Bassam, tenue il y a pratiquement un ou deux ans. Nous nous sommes rendus pour jeter les bases d'un éventuel soutien au président Alassane Ouattara lors de la prochaine élection présidentielle. Cela n'est pas nouveau en Côte d'Ivoire. Dans le passé, nous avons soutenu le président Laurent Gbagbo, non pas parce qu'il est Fpi, mais parce qu'il défendait les planteurs que nous sommes. C'est dans ce même esprit que nous avons décidé de soutenir le président Ouattara. Ce n'est pas parce qu'il est Rdr. Mais, nous le soutenons parce qu'il a décidé de faire comme le président Laurent Gbagbo, en sécurisant les activités des producteurs.

 

Comment ce soutien au président Ouattara va se traduire sur le terrain?

A Daoukro, nous avons dit au président Bédié que les bases de notre soutien ont déjà été jetées à Grand-Bassam. C'est ainsi que le président du Pdci, l'auteur de l'appel Daoukro, a eu le privilège de nous envoyer en mission. Il s'agira pour nous de parcourir toutes les régions productrices de café-cacao et d'autres produits, bien sûr, pour expliquer aux producteurs que le bon choix, lors de la présidentielle de 2015, n'est autre que le président Alassane Ouattara. C'est lui seul qui peut actuellement venir au secours des planteurs que nous sommes. Un comité sera même installé pour mener campagne dans toutes les contrées du pays, le moment venu. Nous avons souffert pendant la crise. Toutes nos plantations ont été détruites. Alassane Ouattara est le seul qui puisse nous apporter un réconfort. Ceux qui disent autre chose, c'est qu'ils n'ont rien perdu dans cette guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens. La campagne n'a pas encore commencé. Mais, nous avons décidé d'aller partout pour expliquer notre choix.

 

Comment pouvez-vous réussir votre mission quand on sait que Essy Amara est désigné comme le candidat des planteurs?

Nous ne faisons pas la fine bouche. On jugera aux résultats. Nous ne sous-estimons personne, mais chacun, dans son camp, fera le travail. Il y a un proverbe Bété qui dit que dans une cour de l'école, quand on sonne la cloche, chacun entre dans sa classe. Donc, le moment venu, chacun fera son travail. Pour notre part, nous expliquerons aux producteurs d'arrêter de soutenir les partis politiques, mais soutenons celui qui peut réellement faire avancer le monde agricole par des actions et des propositions. Je ne dis pas qu'Essy Amara, Banny et autres ne peuvent pas avoir des électeurs, mais, nous, nous cherchons la victoire. Et, la victoire sera du côté d'Alassane Ouattara. Il gagnera au premier tour.

 

Avec tout ce remue-ménage chez les producteurs, ne peut-on pas dire que le monde agricole est politisé?

Je dis non. Les producteurs ont toujours travaillé avec les présidents qui se sont succédé à la tête ce pays. C'était le cas avec Houphouët-Boigny, Konan Bédié, plus récemment avec Laurent Gbagbo. Aujourd'hui, nous avons décidé d'être avec le président Alassane Ouattara. C'est tout. Ce n'est pas faire de la politique. Si être aux côtés du président en exercice, c'est faire de la politique, alors nous faisons la politique. Mais, il ne faut pas que les gens voient cela comme ça. Nous étions aux côtés du président Gbagbo. Il nous a même remis la filière, disait-on. Nous sommes restés avec lui. Nous l'avons supporté jusqu'à ce qu'il parte. Aujourd'hui, si quelqu'un d'autre décide de faire le bonheur des paysans, nous ne pouvons qu'être heureux. On ira jusqu'au bout avec Ouattara pour gagner les élections. Et après, on va s'asseoir avec lui pour expliquer les problèmes inhérents à notre corporation.

 

D'aucuns disent que Tapé Do et autres soutiennent le président Ouattara parce qu'ils ont peur de retourner en prison. Qu'en dites-vous?

On ne peut pas empêcher quelqu'un de dire ce qu'il pense. Nous sommes actuellement libres grâce au président Ouattara. Nous avons travaillé avec Gbagbo, et c'est lui Gbagbo qui nous a mis en prison. C'est pour cela même qu'on est contre lui. Mais, comme Gbagbo n'est pas candidat, nous avons décidé de soutenir un autre. Nous soutenons Ouattara, parce que nous voulons donner la liberté aux producteurs. Si nous voulons récupérer la filière, il est nécessaire de donner la victoire au président Ouattara. Dire que Tapé Do soutient Ouattara parce qu'il a peur de retourner en prison est injuste. Je dois beaucoup de respect au président Alassane. Lors de sa campagne en 2010 à Issia, il a promis de me libérer s'il est élu. Je ne le connais même pas. J'avais été condamné à 20 ans de prison. Ouattara a tenu sa promesse. C'est un homme de parole. Moi, en tant que producteur, chef du village et chef de canton, je vais œuvrer pour la victoire du président Ouattara. Après, nous allons lui demander de faire tout pour libérer le président Gbagbo. Voilà notre position.

 

Vous êtes un pro-Gbagbo. Aujourd'hui ceux qui sont au pouvoir malmènent vos alliés d'hier dont nombreux sont encore détenus dans des prisons. Quels commentaires faites-vous?

L'aveugle, quand il se lève le matin et qu'il lave sa figure, ce n'est pas pour voir clair, mais c'est pour rendre propre sa figure. S'il y a des gens qui ne peuvent pas changer dans ce monde, moi je suis désolé. Me qualifier de pro-Gbagbo, c'est trop dire. Je suis un militant du Pdci-Rda. Je suis un secrétaire de section du Pdci à Issia. Je suis membre du Bureau politique. J'ai été président de la Bourse du café cacao. Le président Gbagbo m'a toujours voué une grande considération. Mais, je ne suis pas Fpi. Il ne m'a jamais forcé d'appartenir à son parti. D'ailleurs, il ne pouvait pas me convaincre sur ce sujet. Je n'ai jamais trahi Gbagbo parce que je n'ai jamais été militant du Fpi. Les gens peuvent dire ce qu'ils pensent à mon sujet. C'est pourquoi, moi je dis que la seule faute que Dieu ait commise, c'est de permettre à l'homme de dire ce qu'il pense.

 

Que pensez-vous des différentes incarcérations des cadres du Fpi?

Je pense que c'est le jeu politique. Je suis sûr qu'avec l'environnement qui a prévalu après les élections présidentielles de 2010, si Gbagbo même était au pouvoir, il allait mettre certains cadres du Rdr en prison pour avoir la paix. Le Rdr veut un environnement apaisé afin de mettre en place sa politique du ''Vivre ensemble''. Donc, celui qui veut le gêner dans son entreprise, il ne fait que subir la rigueur de la loi. C'est tout. Aujourd'hui, certains cadres du Fpi sont en prison parce qu'il refusent de dialoguer avec le pouvoir. Mais, je suis s&u (...)

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