Procès des pro-Gbagbo : Yao N'dré, Youssouf Bakayoko, Mangou, Detho Letho, encore au banc des accusés - La défense dénonce l'humiliation infligée à Mme Gbagbo - Les avocats s'insultent à la barre


(Photo d'archives pour illustrer l'article)
  • Source: Linfodrome.com
  • Date: sam. 07 mars 2015
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Hier vendredi 6 mars, la cinquième journée de la phase des réquisitions et plaidoiries dans le procès des 83 pro-Gbagbo, a été un moment « terrible », pour emprunter le mot à Me Djirabou Mathurin. Tant les hommes de droit se sont montrés crus, durs, virulents au point de s'insulter, et ont sorti des vérités jamais dites.

Intervenant en dernière position en sa qualité de doyen des avocats de la Défense, Me Djirabou a reconnu, dans son mot de fin au terme de sa plaidoirie, la culpabilité des hommes de loi dans la crise post-électorale de 2010. « C'est nous les hommes de droit qui sommes responsables de ce qui nous est arrivé », a-t-il endossé. Avant, il a situé la responsabilité de chacun des acteurs du processus électoral et des chefs de l'armée. A la Cour, l'avocat a indiqué que les 83 pro-Gbagbo ne sont pas ceux qui devaient répondre des faits pour lesquels ils sont poursuivis. « Je plaide l'erreur judiciaire. Ils ne sont pas ceux qui devraient comparaître. Où sont les Mangou, Detho Letho, Youssouf Bakayoko ? Les auteurs de tous nos malheurs, ce sont ceux-là », a déclaré Me Djirabou.

S'agissant du président de la Commission électorale indépendante (Cei), il dira : « Youssouf Bakayoko a dit à 23 heures 55 : ''on travaille, il n'est pas encore minuit''. Ce travail a consisté à aller au Golf pour proclamer des résultats ». L'avocat a dénoncé le fait que l'organisateur en chef des élections n'ait pas respecté le code électoral. Quant à Young Ji Choi, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu, Me Djirabou a confié qu'il a agi « comme judas » qui a accepté des pièces d'argent et qui a vendu Jésus. « Il s'est investi des pouvoirs imaginaires et a outrepassé ses prérogatives », a-t-il regretté. Pour autant, il n'a pas dédouané Paul Yao N'dré, président du Conseil constitutionnel d'alors. Selon Me Djirabou, malgré l'acte illégal posé par le président de la Cei, Paul Yao N'dré avait la possibilité de sauver la Côte d'Ivoire du drame. « Yao N'dré aurait pu utiliser l'article 64 et tout le monde serait sauvé. Il aurait pu proclamer l'annulation du scrutin », a-t-il livré. Mais la plus grave erreur relevée par Me Djirabou dans les actes de Yao N'dré, c'est le fait d'avoir fait prêter serment aux deux candidats.

 

La Défense disculpe Gbagbo et Ouattara 

« Gbagbo n'a rien fait, Alassane n'a rien fait. C'est nous les malheurs. Comme Adam et Eve qui ont mangé le fruit interdit, Yao N'dré nous fait porter ce péché », a accusé Me Djirabou. Cependant, il a montré, au regard de la loi ivoirienne et par plusieurs exemples, que l'on n'est président de la République que lorsqu'on a prêté serment devant le Conseil constitutionnel. « Ouattara le savait, c'est pourquoi il a écrit au Conseil constitutionnel. Ouattara n'était pas le président de la République, il était le candidat élu. C'est Gbagbo qui était le président de la République », a-t-il affirmé pour indiquer que le gouvernement Aké N'gbo était un gouvernement légal et légitime. « Le gouvernement Gbagbo est légitime. Ce qui signifie que ces poursuites n'ont pas lieu d'être », a-t-il fait remarquer. Par conséquent, il a demandé que l'ex-Premier ministre, tous les cadres pro-Gbagbo, les généraux Dogbo Blé Brunot et Vagba Faussignaux soient acquittés et relaxés.

Me Djirabou qui a dit la plaidoirie en faveur du Premier ministre Aké N'gbo et du Gal Dogbo Blé, a loué l'intelligentsia de l'un et la bravoure de l'autre. « On lui reproche d'avoir mis sa compétence au profit de la Côte d'Ivoire. Or nous avons besoin de têtes pensantes », a dit Me Djirabou à l'endroit de l'ex-Premier ministre Aké N'gbo. A Dogbo Blé, il dira : « Bravo mon général ! Grâce à vous, n'importe quel président qui vient au pouvoir aura un palais, des institutions en place », a t-il signifié pour saluer la protection de la commune du Plateau par la Garde républicaine commandée par le général lors de la crise post-électoral (...)

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