Vivrier, transport, services.../ Changements des prix du carburant : quel impact sur le coût de la vie ?


(Photo d'archives)
  • Source: Nord-Sud
  • Date: sam. 07 mars 2015
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Le prix du carburant à la pompe connaît des variations, notamment des baisses régulières depuis quelques mois. Mais l'impact attendu de ces mesures n'est pas toujours réel sur le coût de la vie.

Un mois après la baisse du prix du carburant à la pompe, qui a vu le litre du l'essence super passer de 690 à 665 FCfa, soit une baisse de 25 F, et celui du gasoil de 590 à 580 F, soit 10 F de réduction, les prix viennent cette fois-ci de connaître une hausse. Cela, après les différentes hausses enregistrées en juillet et octobre 2014 où les tarifs étaient respectivement passés de 740 à 755F et de 735 à 750F, soit une hausse de 15F. Le coût du gasoil, lui, n'avait connu aucun changement. Ainsi à la date du 2 mars 2015, le litre du super passe de 665 à 675F, soit une hausse de 10F et celui du gasoil de 580 à 596F, soit 16 F de plus. En effet, outre la baisse enregistrée en février dernier, déjà en septembre, décembre 2014 et janvier 2015, l'on enregistrait également une baisse du prix des produits pétroliers. Dans ce sens, les prix du super étaient passés respectivement de 755 à 735F, soit une baisse de 20F. De 750 à 740F soit une baisse de 10F et de 739 à 690F soit 49F de moins.

Cette baisse obéit au principe de l'ajustement automatique des produits pétroliers, et du rétablissement de l'équilibre financier du marché du butane en vue de sécuriser l'approvisionnement du pays en produits pétroliers.

Ces ajustements, surtout la baisse, devraient pouvoir être bénéfiques pour les populations dans la mesure où sur six changements énumérés plus haut, l'on enregistre quatre diminutions de prix à la pompe. Et la conséquence attendue était une réduction du coût de la vie, puisque le quotidien du citoyen est essentiellement lié au prix du carburant (transport urbain et interurbain, transport de produits vivriers et autres denrées de grande consommation…). En effet, pour Claudine Kouamé, fonctionnaire, la baisse des prix devrait avoir un effet notable sur le transport. « Cela devait soulager les usagers. Les tarifs devaient baisser », estime-t-elle.

Hormis, les transporteurs, elle indique que les acteurs du vivrier peuvent également, en pareille circonstance contribuer à réduire le coût de la vie. « Ils profitent de la baisse du prix du carburant puisqu'ils dépensent moins pour sortir leurs produits des zones de production », souligne-t-elle. « Nous sommes confrontés à la cherté du transport et voici que des occasions se présentent régulièrement pour réduire les prix », renchérit Albert Sawadogo. Pour lui, les fluctuations des hydrocarbures doivent nécessairement se sentir sur le panier de la ménagère qui est très déterminant. Parce que, dit-il, quoi qu'on dise, le prix du transport depuis très longtemps n'a pas connu de baisse en Côte d'Ivoire. « On assiste depuis quelques jours à une hausse du carburant, soit 10F sur le super et 16F sur le gasoil. Cela ne doit pas changer la donne. Mieux, quand il y a une diminution du prix, cela doit se répercuter sur le coût de la vie », soutient-il. Ajoutant que le transport et les produits de grande consommation ne doivent pas être pris à la légère.

Cependant, même si Marceline Vanié, présidente de la Coopérative de la gestion du vivrier de Côte d'Ivoire (Cogesvi), félicite le gouvernement pour l'application de ces ajustements, elle précise que cela reste insuffisant pour que les prix des produits vivriers connaissent une baisse sur le marché. « En plus de payer le pesage et le péage sur l'autoroute, le racket n'a toujours pas baissé. Tout cela alourdit nos charges. Il faut noter également que les planteurs se plaignent de la cherté des intrants », justifie-t-elle.

Le président de l'Union des fédérations des syndicats de chauffeurs de Cocody (Ufesco), Raymond Soumahoro, estime pour sa part que la baisse ne peut pas avoir d'impact sur le quotidien des Ivoiriens. Pour lui, une baisse qui est souvent dans une proportion de 35F seulement, est insignifiante pour qu'ils réduisent leurs tarifs. « Il faut que la diminution soit beaucoup plus satisfaisante. Aujourd'hui, avec le cours du baril sur le plan mondial, on peut payer le gasoil à Abidjan à moins de 500F », confie-t-il. C'est à partir de ce moment, assure M. Soumahoro, que cela va rejaillir sur la population. « On reconnaît les efforts de l'Etat, mais c'est insuffisant. On a toujours souhaité un cadre de concertation entre les acteurs du transport, la société civile et le gouvernement de sorte qu'on puisse discuter de cette question. Mais depuis lors, rien n'a été fait dans ce sens », déplore-t-il.


Fatou Sylla




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