Procès en assises : Un garde du corps de Gbagbo livre des secrets sur Ouattara, Kufuor et Sirleaf - Un incident évité de justesse


(Photo d'archives pour illustrer l'article)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 18 fév. 2015
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Quatre nouveaux accusés étaient à la barre hier lundi, dans le cadre du procès en assises des pro-Gbagbo. Parmi eux, Djekouri Aimé, garde du corps de l'ex-chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo.

Il est poursuivi pour ''atteinte à la défense nationale'', ''attentat ou complot contre l'autorité de l'État'', ''constitution de bandes armées'', ''direction ou participation à une bande armée'', ''participation à un mouvement insurrectionnel'', ''trouble à l'ordre public'', ''coalition de fonctionnaires'', ''rébellion'', ''usurpation de fonction'', ''tribalisme'' et ''xénophobie''. Habillé d'un jean bleu et d'un tee-shirt kaki, l'accusé dit ne pas se reconnaître dans les faits à lui reprochés. Il justifie sa posture par la distinction qu'il a reçue et qui ne fait pas de lui un individu quelconque.

Le prévenu a été décoré, en effet, dans l'ordre du mérite ivoirien depuis le 7 août 2006. «Je ne suis pas n'importe qui. J'ai une histoire», répétait-il à plusieurs reprises à l'endroit du juge. Son histoire commence, selon lui, dans les boîtes de nuit avant d'être membre de la garde rapprochée de l'actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, au moment où il était président du Rdr en 1998. «J'ai sauvé sa vie en 1998 quand Bédié a lancé un mandat d'arrêt international contre lui. Nous avons fait bloc autour de sa personne pour ne pas que sa vie soit en danger», a relaté, à la surprise générale, le prévenu entre deux gorgées d'eau.

L'ancien Premier ministre Alassane Ouattara devenu opposant, par la suite, était en effet inculpé pour ''faux et usage de faux'' concernant ses pièces d'identité. Il avait appris qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé par un juge d'instruction du tribunal d'Abidjan. «Quand il quittait le pays, il nous a remis, chacun de nous, la somme de 20.000 Fcfa», a poursuivi Djekouri, appelant l'actuel Grande Chancelière à son aide. «Henriette Diabaté me connaît. Elle doit même me faire Commandeur de l'ordre national pour ce que j'ai fait pour Ouattara», souhaite-t-il devant la Cour. Il a, par la suite, rejoint, après le départ de Ouattara, la garde rapprochée de Laurent Gbagbo, alors Secrétaire général du Fpi. C'est avec Laurent Gbagbo qu'il gravit les échelons dans le service de sécurité présidentielle. Il devient fonctionnaire détaché à la Présidence. Lors de la célébration du 159ème anniversaire de l'indépendance du Liberia, selon lui, il pose un acte qu'il n'est pas prêt d'oublier. «J'ai sauvé la vie de trois chefs d'Etat, à savoir Laurent Gbagbo, John Kufuor et Ellen Sirleaf», explique-t-il au juge.

Les présidents Ellen Sirleaf (Liberia), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire) et John Kufuor (Ghana) ont échappé à la mort à Monrovia, quand un violent incendie s'est déclaré entre les 3e et 4e étages du palais présidentiel alors que les trois chefs d'Etat y étaient installés, précisément au 6e étage. Les chefs d'Etat et leurs suites ont été rapidement évacués. Quant au palais présidentiel, il est, pour l'essentiel, parti en fumée. «C'est la reconnaissance des lieux qui a fait que j'ai sauvé leur vie», ajoute-t-il très fier.

Arrêté le 11 avril 2011 en même temps que son patron, Djekouri Aimé a rejeté les accusations de xénophobie et de tribalisme, de participation à un mouvement insurrectionnel, de trouble à l'ordre public. «Le 29 mars 2011, je suis allé à la résidence du chef de l'Etat pour prendre ma prime et mon salaire pour me soigner, parce que j'était malade. A mon arrivée au travail, les choses se sont imposées à moi. C'est le 31 mars que les Français ont commencé à bombarder la résidence. J'étais avec le président au sous-sol. C'est quand on m'a arrêté que Laurent Gbagbo a été arrêté», a-t-il conté, avant de rejoindre le box des accusés où était également assis Me Bahi Patrice Drepeuba, également membre de la garde rapprochée de Laurent Gbagbo, expert en arts martiaux et ex-président de la Fédération ivoirienne de karaté et disciplines associées (Fidka).

 

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