Kramo Kouassi (Porte-parole d'Essy Amara) : « ...il n'est pas possible que l'appel de Daoukro passe au congrès » - « Voici ce qui fera la différence entre Ouattara et Essy » - « On a plus que les moyens de notre politique »


« Déjà, si le ministre Essy Amara réussit à gagner la réconciliation, à reconstituer le tissu social, à « performer » la cohésion sociale, ce sera beaucoup », affirme Kramo Kouassi.
  • Source: Soir Info
  • Date: sam. 14 fév. 2015
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C'est sa première interview après qu'il a été nommé Porte-parole et chef de cabinet d'Essy Amara.

Député de Bocanda issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Kramo Kouassi s'est toujours affiché aux côtés de Kouadio Konan Bertin dit KKB comme un farouche partisan de la candidature de sa formation politique à la présidentielle de 2015. S'il n'a pas changé de position, il a décidé d'officier désormais auprès de l'ancien président intérimaire de l'Union africaine (Ua), Essy Amara. Il explique les raisons d'un tel choix. Interview.

 

Qu'est-ce qui vous a amené à accepter d'être le Porte-parole et le chef de cabinet d'Essy Amara ?

Kramo Kouassi : Avant de répondre à votre question, je profite de l'occasion que vous me donnez pour dire un grand merci au ministre d'État, Essy Amara, de m'avoir fait confiance en me confiant ces responsabilités que beaucoup considèrent comme stratégiques par rapport à l'activité qui va être menée. Je voudrais lui exprimer ma reconnaissance, lui dire que je suis conscient de la charge qui m'attend et l'assurer que je ne ménagerai aucun effort pour lui donner satisfaction.

 

Pourquoi avez-vous accepté cette nomination ?

J'ai accepté la nomination parce que je partage le projet du ministre d'État, Essy Amara. 2015 est une année particulière pour notre pays, la Côte d'Ivoire, une année de choix. La Côte d'Ivoire traverse une grave crise depuis des années et nous tous, nous le savons. En 2010, une coalition a porté au pouvoir le président de la République actuel. Le Pdci-Rda y a participé. En 2015, l'opportunité est donnée aux Ivoiriens de faire un autre choix. Et, je suis heureux que le ministre d'État, Essy Amara, ancien ministre des Affaires étrangères du président Félix Houphouët-Boigny, ancien ministre d'État, ministre des Affaires étrangères du président Henri Konan Bédié, ancien président intérimaire de l'Union africaine (Ua), sponsorisé par l'ancien président Laurent Gbagbo, soit candidat. Aujourd'hui où la Côte d'Ivoire a besoin que ses fils et ses filles se retrouvent, je suis heureux que cet homme puisse encore accepter de prêter sa personne pour aider à catalyser la réconciliation entre les Ivoiriens. Bien sûr, quand une telle personnalité porte son choix sur votre modeste personne pour l'aider, autant que faire se peut, à conduire cette mission, ça ne peut être qu'avec joie et exaltation que vous acceptez. J'ai donc accepté cette nomination parce que j'estime que Essy Amara est une chance pour la Côte d'Ivoire en 2015. Il est un bon catalyseur de la réconciliation nationale dont le pays a grand besoin aujourd'hui.

 

Outre la réconciliation, qu'est-ce que votre candidat peut apporter à la Côte d'Ivoire ?

Déjà, si le ministre Essy Amara réussit à gagner la réconciliation, à reconstituer le tissu social, à « performer » la cohésion sociale, ce sera beaucoup. Maintenant, bien sûr qu'au-delà de ça, il a un programme de société qu'il va présenter à la Côte d'Ivoire. Programme de société sur lequel, nous espérons que les Ivoiriens vont se fonder pour instruire leur choix. Bien entendu, le présent échange n'est pas le lieu pour exposer le projet de société du ministre d' État, Essy Amara. Nous allons nous retrouver à d'autres occasions et nous exposerons vraiment en long et en large les propositions que le candidat Essy Amara fait aux Ivoiriens.

 

Pour vous, Alassane Ouattara ne peut-il pas apporter cette réconciliation aux Ivoiriens ?

Écoutez, je n'ai pas à répondre à cette question. Je vous la renvoie. Le président Alassane Ouattara est au pouvoir depuis 5 ans, et vous et moi savons les acquis que nous avons eus en ce qui concerne la réconciliation. Mais je fais une observation de simple bon sens. Il n'est pas possible que de deux protagonistes qui en sont violemment venus aux mains, celui qui est sorti « vainqueur » de la confrontation arrive à réaliser la réconciliation avec l'autre. La réconciliation ne devient possible que si une tierce personne qui n'a pas pris part au conflit, s'engage à rapprocher les deux positions.

 

Est-ce la raison pour laquelle vous êtes opposé à l'appel de Daoukro qui demande à tous les militants du Pdci, et au-delà, à ceux du Rhdp de soutenir la candidature unique d'Alassane Ouattara à la présidentielle de 2015?

C'est une des raisons, mais elle n'est pas la seule. Il est constant que le président Alassane Ouatara est aussi le président du Rdr qui est un des protagonistes de la crise qu'a traversée notre Pays. Il n'échappe à personne que cet état de chose n'est pas étranger aux difficultés qu'il a à rapprocher le camp du président Gbagbo. Tous les observateurs de la vie politique de notre pays analysent que le Pdci-Rda, compte tenu de son poids historique, de sa philosophie de non-violence et de dialogue et des positions sages qu'il a su prendre au plus fort de la crise, a une grande responsabilité dans la reconstruction de notre pays. On ne peut pas comprendre qu'alors que la Côte d'Ivoire entière attend que le parti fondé par Félix Houphouët-Boigny se manifeste pour que le pays guérisse de ses divisions mortifères, que le Pdci-Rda renonce à l'élection présidentielle de 2015 pour s'accrocher à une hypothétique et inexplicable alternance en 2020. Au-delà des raisons liées à la crise, il est absolument inacceptable que le parti le mieux implanté en Côte d'Ivoire, c'est-à-dire le Pdci-Rda, ne prenne pas part à l'élection reine dans notre démocratie, qu'est l'élection présidentielle. Et le fait qu'apparemment le Pdci-Rda cogère le pouvoir ne saurait justifier cela. Car, de telles alliances ont toujours existé en démocratie sans que cela emporte aliénation d'un parti membre. Les exemples foisonnent.

 

Quels sont ces exemples ?

En Grande Bretagne actuellement, la coalition au pouvoir est composée du parti conservateur de David Cameron et des démocrates libéraux de Nick Clegg. L'un est Premier ministre, et l'autre Vice premier ministre. Mais quand viendra le temps des élections, chaque parti ira faire campagne de son côté. C'est le cas en Allemagne entre le Cdu d'Angela Merkel et le Csu. En France, c'est la pratique. Le parti socialiste est en alliance avec beaucoup de partis de la gauche française qui auront leurs candidats à l'élection présidentielle. En Afrique, Abdoulaye Wade était ministre d'Etat dans le gouvernement du président Diouf, mais cela ne l'a pas empêché de battre ce dernier aux élections présidentielles. Donc, il n'y a aucune raison qui milite en faveur d'un renoncement d'un parti aussi sérieux et organisé qu'est le Pdci-Rda. Au contraire, tout l'invite à y aller parce qu'il lui faut jauger ses forces et qu'il n'y a pas d'autres occasions que le premier tour de la présidentielle.

 

Qu'est-ce que vous attendez du congrès que le Pdci prévoit d'organiser le 28 février 2015?

Au 12ème congrès du Pdci-Rda, les militants ont exigé la présence d'un des leurs sur la liste des candidats à la présidentielle. Je vous fais observer que l'ambition d'un parti étant la conquête et l'exercice du pouvoir, quand un parti aussi grand et aussi sérieux que le Pdci-Rda va à son congrès, il n'a pas à préciser dans ses résolutions qu'il exige un candidat. A la limite, c'est une tautologie, c'est une exagération. Mais les militants, pour s'assurer -parce qu'ils ont flairé qu'il était possible qu'on abuse d'eux-, ont pris des garanties. Ils ont dit même si ça ne doit pas se dire, nous allons faire cette faute. Nous allons exiger un candidat. Malgré cette précaution, le président Bédié appelle à ce que le parti n'ait pas de candidat. Pour essayer de respecter les formes, un an après la tenue du 12ème congrès et sans qu'aucun élément nouveau n'intervienne, on va encore convoquer le parti en congrès extraordinaire. Et, on va lui demander de (...)

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