Après deux ans d'existence du Fnj, quel bilan faites-vous aujourd'hui ?

Le Fonds a deux ans d'existence, parce qu'il faut rappeler qu'il a été réactivé le 10 octobre 2012. Nous avons été nommé avec la confiance du ministre de la promotion de la Jeunesse, des sports et des loisirs et du gouvernement en décembre 2012, et le Fnj a commencé ses activités en janvier 2013. Aujourd'hui, on peut dire que la structure a atteint sa vitesse de croisière, parce qu'il n'y a pas eu de temps de répit. Les attentes des jeunes étant énormes, et le président de la République ayant pris des engagements vis-vis des jeunes de Côte d'Ivoire, il appartenait à toutes les composantes de l'administration, notamment le ministère en charge de la Jeunesse, d'aller très vite. Le Fnj, suivant les instructions du gouvernement, s'est mis au travail sans round d'observation et, en une année, nous avons obtenu des résultats. Nous avons créé plus de 5000 emplois formels, à travers 51 entreprises. En 2014, nous sommes en train de multiplier par deux les résultats de 2013. Donc, le Fnj est en pleine croissance et en train de jouer sa partition dans la résolution du problème du chômage en Côte d'Ivoire.

Pourriez-vous rappeler les missions assignées au Fnj ?

Notre mission est de faire la promotion socio-économique de la jeunesse et notre cheval de bataille est l'emploi. Parce que, pour promouvoir la jeunesse et l'amener à prendre toute sa place dans la société, nous pensons que le premier élément à satisfaire est de rendre cette jeunesse autonome. Nous faisons cette promotion en inculquant à la jeunesse, les valeurs qui ont permis à nos pères de construire la Côte d'Ivoire dont nous héritons aujourd'hui. C'est-à-dire les valeurs de civisme, de citoyenneté, de respect des aînés, de la vie humaine et des Institutions. Il faut le dire, les crises que nous avons connues partent de la perte de ces valeurs-là. Les jeunes Ivoiriens se sont regardés en chiens de faïence, ont eu des rôles qu'on ne remettra pas sur la table aujourd'hui. Le Fnj doit jouer un rôle de cohésion sociale à travers nos programmes communautaires, en développant des actions de bénévolat et de volontariat et en amenant les jeunes à se mettre au service des causes nationales.

Comment obtenir le financement de son projet par le Fnj ?

Toutes les activités menées par les jeunes de manière à leur procurer des ressources doivent être formalisées. La Côte d'Ivoire devant atteindre l'émergence à l'horizon 2020, il nous faut sortir de l'informel. Le jeune qui a une idée d'entreprise saisit le fonds, qui l'accompagne jusqu'à la mise en œuvre du projet. Nous recevons donc les projets et les idées de projets des jeunes et les encadrons jusqu'à la réalisation de leur rêve. Ça peut être une entreprise ou des coopératives. En relation avec les collectivités décentralisées sur toute l'étendue du territoire, nous mettons en œuvre des projets collectifs clés en main dans les secteurs les plus viables de l'économie et les plus pourvoyeurs d'emplois, au profit de ces jeunes.

Quels sont les types de projets que vous financez ?

Nous finançons les projets dans tous les secteurs, pourvu que l'activité génère de l'emploi, qu'elle permette le remboursement des prêts. Parce que ce sont des prêts que nous garantissons auprès des banques, afin que cela serve à d'autres jeunes. Nous avons déterminé, de façon non exhaustive, 25 grands secteurs d'activité qui couvrent toute l'activité économique et qui partent de l'agriculture au commerce, en passant par les services et les Tic. Aucun secteur n'est rejeté par le Fnj. Bien entendu, nous encourageons fortement les secteurs dans lesquels la nation a des besoins, notamment le secteur agro-pastoral où les besoins et les potentialités sont énormes. Il s'agit, pour le Fonds, d'orienter de façon massive les jeunes vers ces secteurs là, en faisant d'eux de véritables industriels dans le domaine de l'élevage, de l'agriculture, de la transformation, avec des outils et moyens modernes, et une gestion moderne, à l'image des grosses entreprises dans les pays européens.

Quel est le montant qui peut être alloué à un projet ?

Il n'y a pas de montant plancher, ni de montant plafond. Deux critères essentiels déterminent le financement. Le premier critère concerne la capacité du projet à générer beaucoup d'emplois. Plus le projet en génère, il va sans dire que par le jeu du ratio, le montant de l'enveloppe qui lui est affecté sera consistant. Le deuxième critère concerne la valeur ajoutée que le projet peut apporter. À titre d'exemple, nous voulons faire la promotion de la production de volaille. Mais, c'est évident que les jeunes qui veulent s'orienter vers ce secteur ne savent pas comment mener de façon correcte leur activité. Ce sont ces types de projets qui ajoutent de la valeur qui bénéficient des montants dont nous disposons.

Quand on considère qu'il n'y a que mille projets soumis à ce jour, peut-on dire que le Fonds est vraiment connu et facile d'accès ?

C'est à l'image de toutes les administrations et de toutes les structures. On n'est jamais assez connu. C'est ce qui nous amène à remercier votre journal. Le gouvernement communiquera davantage pour que toutes les structures en faveur de la population, et des jeunes en particulier, soient connues. Les sollicitations du Fnj par les jeunes, bien que nous voulions qu'elles aillent au delà, traduisent la volonté de ces jeunes qui ont envi (...)

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