Interview - Echecs des Eléphants / Les vérités de Bictogo à Sidy Diallo : « L'échec était programmé depuis 2012 » - « Les clubs sauront prendre leurs responsabilités »


Salif Bictogo, président du Stella club d'Adjamé (Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 02 juil. 2014
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Après l'échec des Eléphants au Mondial 2014, Salif Bictogo, président du Stella club d'Adjamé, par ailleurs président de la conférence des présidents de clubs est monté au créneau lundi pour dire ses vérités au président de la fédération ivoirienne de football Sidy Diallo. «Entre la gestion de l'intendance, la gestion d'une équipe et la gestion des hommes, il y a nettement une différence. Et c'est cela qui nous a conduits à l'échec programmé depuis fin 2012», dénonce-t-il.

Président Bictogo, quels sont vos commentaires sur la participation des Élephants au Mondial au Brésil?

En 2006, on nous attendait. Même si la poule était plus relevée. En 2010, pareil. Mais face à ce qui s'est passé cette année, ça fait plus mal parce que pour le commun des Ivoiriens, la poule n'était pas semblable à celles de 2006 et de 2010. On avait en face la Grèce qui n'était pas un foudre de guerre, même si tactiquement, ils nous ont piégés. Il y avait le Japon et la Colombie, de bonnes équipes mais avec lesquelles on pouvait jouer un match amical, malheureusement, ce qu'on craignait est arrivé. C'est-à-dire l'élimination au premier tour. Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai été l'un de ceux qui ont décrié la venue de Sabri Lamouchi. On lui avait donné sa chance, mais quand on regarde les matchs qu'il a coachés, pour les puristes du sport, on savait qu'on ne pouvait pas dépasser le premier tout.

 

Selon vous qu'est-ce qui a manqué aux Élephants?

C'est tactiquement qu'on a été nul. On l'a constaté depuis longtemps. Vous ne pouvez pas allez jouer une coupe du monde avec 4 ou 5 joueurs qui marchent. Déjà le repli défensif était difficile. Nos passes étaient trop latérales. Donc à partir de ce moment quand vous jouez avec des équipes qui ont de la vitesse et qui tactiquement savent se placer sur le terrain, vous ne pouvez pas faire mieux que ça. Quand on prend match pas match, Drogba était remplaçant, cela ne veut pas dire que lors du deuxième match, il doit être toujours remplaçant. On a fait la même alchimie chaque fois. On ne comprend pas. S'agissant de lancer des jeunes dans une compétition. Le premier jeune qu'on a lancé, pour moi je crois qu'on doit continuer avec lui. Mais on avait l'impression qu'a chaque match, on lançait un jeune pour qu'il ait une sélection en équipe nationale. Comme si cela devrait apporter quelque chose à ce joueur ou s'il y avait quelque chose derrière. Donc tout ça mis ensemble, on ne pouvait pas attendre mieux.

 

L'échec était donc programmé?

Oui, l'échec était programmé depuis notre prestation en 2013. Un coach, par honnêteté intellectuelle, quand vous prenez une équipe qui a joué la finale de la Can et que vous vous arrêtez juste au premier tour, il faut déjà tirer les leçons. Et quand on sort d'une compétition au terme d'un match de barrage au Maroc contre le Sénégal où on a été vraiment malmené, c'est le moins qu'on puisse dire. Et surtout par la grâce de Dieu qu'on réussit à se qualifier pour la Coupe du monde, il se faut s'interroger. Mais comme par miracle, on est resté encore avec lui. On est tous responsable. On a créé les conditions de notre échec. Donc il faut s'en prendre à nous-mêmes.

 

Après la démission de Lamouchi, aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers le président de la fédération. La conférence des présidents de clubs, va-t-elle demander à Sidy Diallo de démissionner?

On n'a même pas à le lui demander. Ce qu'on lui demande d'abord, c'est de faire l'Assemblée générale statutaire qu'on a décidé depuis un an. Parce qu'on a reçu des correspondances à ce niveau. Çà, c'est la 1ère des choses, et puisqu'il a dit qu'il assumait l'échec de son entraîneur, on lui laisse toute la latitude de tirer les conséquences de la phrase qu'il a prononcée, à moins que cela ne soit une phraséologie pour plaire. C'est à lui de tirer les conséquences de l'acte qu'il a posé.

 

A cette AG, en plus du bilan à faire, allez-vous lui demander de démissionner?

Moi, à mon niveau, par honnêteté intellectuelle, il nous a promis la coupe d'Afrique puisqu'on a dit qu'il était formaté pour çà. On a échoué. Il a poussé l'indécence, comme on le dit en Afrique, jusqu'à baisser la tête de notre président en finale. Au 2ème tour de la Can 2013, pareil. On n'est pas allé plus loin. Malgré cela, il y a eu des sommes importantes qui ont été décaissées comme si le football s'arrêtait seulement à la participation à la compétition. Ce que nous déplorons, c'est qu'on se retrouve à avoir un seul responsable de gestion d'équipe nationale que de notre football national. A mon avis, s'il doit assumer, il doit vraiment savoir que c'est lui qui a fait le mauvais choix. Donc qu'il assume son choix. Je crois que la route est toute indiquée. Comme en Afrique, les gens n'aiment pas démissionner, je pense que les présidents ont leur mot à dire.

 

Alors président, comment voyez-vous l'avenir de cette équipe nationale?

Non, il ne faut pas tout balayer de la main. Une équipe de football, n'est pas une génération spontanée. Il faut opérer les changements par petites doses. Il faut laisser le noyau. Ils ne sont pas encore bons pour la retraite. Je crois qu'il faut trouver la bonne personne qui va amener cette équipe à transcender. En 2006, quand on est allé à la Coupe du monde en Allemagne, on avait du jeu. On a été battu par l'Argentine, le Mexique. Les Hollandais nous ont battus avec beaucoup de difficulté. On a gagné notre troisième match. Il y avait de la créativité dans cette équipe. On en voulait. En 2010, dans la poule où nous étions, il y avait quand même le Portugal et le Brésil. On a fait un nul contre le Portugal, on a battu la Corée du Nord. On a perdu contre le Brésil sur un petit détail. Un arbitrage scandaleux français, sinon on passait le tour. On a été éliminé avec 4 points. Alors que 4 points qualifient. Je crois qu'il y avait du jeu. De Henri Michel à Goran Sven-Erickson, il y a eu du jeu. Mais le jeu, on ne l'a pas eu cette année. On avait la possibilité d'aller à ce deuxième tour. On sait que la Grèce traverse une période diffi (...)

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