Interview / Ramsès de Kimon : ''Il faut privatiser le MASA''


Ramsès de Kimon est retourné sur la scène musicale ivoirienne après près de 20 ans d'absence.
  • Source: Linfodrome.ci
  • Date: lun. 10 mars 2014
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De retour en Côte d'Ivoire dans le cadre du Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA), Ramsès de Kimon a donné une interview avant de monter sur scène, le samedi 8 mars 2014.

Bonjour l'artiste, depuis on ne vous voit plus. Où vous cachez-vous ?

Je ne suis pas caché. Je vis dans l'État de West Virginia, dans une ville qu'on appelle Morgantown, à 1h30 de Pittsburg, en Pennsylvanie.

Et toujours dans la musique ?

Toujours. On meurt avec la musique.

Le reggae ?

Of course ! (bien sûr !)

Et vous produisez des spectacles !

Oui oui ! J'ai fait beaucoup de concerts. Mais ces derniers temps le rythme a un peu baissé à cause de mes activités. Sinon, aux États-Unis, j'ai joué un peu partout. Je n'ai pas fait trop de bruits autour de cela parce que j'ai un objectif que je poursuivais. Il fallait arriver au top et les bruits intermédiaires n'étaient pas nécessaires. J'ai joué à New York, dans le Colorado et à Washington D.C. J'ai fait une tournée dans quinze États, mais c'était dans les années 2000

Quel boulot faites-vous alors ?

J'ai fait un master en informatique, information system management. Je suis consultant pour l'installation d'application pour des clients.

Kimon a donc relégué la musique au second plan ?

Non ! Je n'ai pas relégué la musique. Dans la vie, on fait les choses à 100%. C'est-à-dire que pour faire la musique dans de bonnes conditions, il faut les moyens. Surtout, à ce niveau où je suis arrivé. Donc, s'il n'y pas de moyens, pas la peine de faire de petites choses. Je prends mon temps pour faire les choses proprement. Pour dire vrai, la musique ne m'a pas rapporté financièrement autant d'argent. Elle m'a permis de me positionner, mais je ne suis pas devenu riche par la musique.

Vous êtes dans le cadre du Masa, que dites-vous de l'organisation ?

Il faut l'améliorer au fur et à mesure, c'est une œuvre humaine, elle doit être perfectionnée. Il faut professionnaliser le Masa et les responsables doivent prendre le temps de l'organiser. Aux États-Unis, il y a des festivals de reggae ou de rock, mais ce sont des Institutions et les gens travaillent 24h/24h, douze mois sur douze. Quand l'édition 2014 est achevée, le lendemain on entame l'organisation de la saison 2015. On attend pas trois mois avant de commencer. Quand c'est bureaucratique avec la présence du gouvernement dans l'organisation, c'est difficile. Les moyens n'arrivent pas à temps. Je crois qu'il faudrait privatiser le Masa pour que les gens payés pour cela puissent travailler efficacement. Ils se concentreront pour régler les petits détails pour un offrir une organisation bien réussie.

Qu'apportez-vous aux Ivoiriens après près de 20 ans d'absence ?

Je viens avec moi-même d'abord, mon expression et ma personne. Depuis que j'ai commencé à jouer à l'Orchestre de l'Université d'Abidjan (OUA), il n'y a que mon album qui comporte le titre Dji dji nandjui qui est sorti en C.D, mais il n'a pas été vendu sur le marché ivoirien en C.D. J'ai attendu mon retour sur scène pour offrir aux Ivoiriens mes trois albums en C.D. Le premier est celui qui compile tous les succès avec l'OUA. Le second est celui sur lequel se trouvent ''Vérité'' et ''Dji dji nandjui'' que j'ai enregistré en Angleterre. Et le troisième que j'ai enregistré en Jamaïque et aux États-Unis est ''le peuple''. Aujourd'hui, nous voulons tout faire mais je ne connais pas le marché de la distribution, avec le trop plein de piraterie qui a lieu. J'ai entendu dire que le ministre de la Culture a fait faire des kiosques où seront débauchés les jeunes qui s'adonnaient à la vente de C.D piratés. C'est une très bonne chose qui nous encourage. Parce que nous ne pouvons pas dépenser des millions pour rentrer en studio et venir se faire pirater. Ça n'encourage plus. La musique se trouve sur internet, vous n'avez qu'à cliquer pour l'acheter et faire le téléchargement, c'est tout. Moi, je ne peux pas me fatiguer, dépenser des millions pour aller en Jamaïque, payer des frais de duos avec des stars jamaïcaines comme Beenie man, Sizzla et venir à Abidjan pour me faire pirater. Ce n'est pas la peine. Donc, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas produire mais c'est il faut comprendre que de cela qu'on vit. La piraterie (...)

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