Reportage / Mama Gnaliépa... : 3 ans après, ce que deviennent les employés de Gbagbo - Leurs confidences sur l'ex-couple présidentiel

  • Source: L'Inter
  • Date: jeu. 13 fév. 2014
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La chute brutale de Laurent Gbagbo en 2011 a sonné le désespoir chez bien de ses proches. En particulier chez ceux qui partageaient le train quotidien de l'ex-couple présidentiel au palais de Mama ou celui de sa mère, maman Gado Marguerite à Gnaliépa.

Deux villages de la sous préfecture de Ouragahio diamétralement opposés. Les employés des résidences Gbagbo car c'est d'eux qu'il s'agit sont la plupart encore à leurs postes.  Contrairement aux années antérieures ou l'ex-chef de l'Etat étaient aux affaires, ils sont depuis 03 ans amenés à compter sur leurs propres forces pour subvenir aux besoins de leur famille puisque jusque là sans salaire. Malgré ce fait, les employés des Gbagbo ne font pas pitié ou ne donnent pas cette occasion à leurs visiteurs très sélectionnés.

En réalité, ils n'en n'ont pas beaucoup car par le passé, ils étaient très occupés par leurs taches quotidiennes. Les visites, les réceptions ne manquaient pas à la maison. Les Gbagbo recevaient tout le monde chez eux. Les visiteurs, il y a avait de toutes les qualités, de toutes les couleurs. L'ex président de la République qui prenait plaisir à retourner de temps à autre au village, accordait également des audiences.

A Mama, les travailleurs du palais présidentiel n'ont que ses moments en souvenir. Comme leurs « patrons », ils ont aussi tout perdu pendant la crise post électorale qui les a contraints à prendre la fuite pour se refugier en brousse. A leur retour chez eux, situé dans l'enceinte de la résidence de l'ex chef de l'Etat, les pilleurs s'étaient fait remarquer en emportant tous les biens à leur passage.

Le quotidien des employés

Aujourd'hui, le gouverneur vit dans le dénuement avec son épouse et ses enfants. Il tient bon grâce à ses nouvelles occupations champêtres. « Lui et sa famille sont retranchés dans leur coin. Ils n'étaient pas habitués à se promener dans le village puisqu'ils faisaient tout au palais. Gbagbo les mettaient à l'aise. C'est un coup dur pour eux. Ils traversent des moments difficiles. Le fait d'habiter dans la résidence leur rappelle beaucoup de choses. Je suis sur qu'ils en souffrent. D'autres se moquent d'eux parce qu'ils les trouvaient méchants au temps du vieux.

Mais le village dans sa grande majorité les admire. Sans salaires, ils sont encore là. Si c'était le cas de d'autres, ils seraient déjà partis. » nous a renseigné un jeune du village. A nos derniers échanges avec le couple employés, rien de méchant n'a filtré de leurs propos à l'endroit de leurs employeurs. Au contraire, ils n'ont qu'un souhait à la bouche que ceux-ci reviennent chez eux. En dehors des travailleurs trouvés sur place, les autres ont gagné en temps. Le plus célèbre d'entre eux, surnommé Bébéto ne chôme pas. Il s'est investi à fond dans ses champs.

Selon certaines indiscrétions, il est régulièrement attaché à ses activités qui lui réussissent. Il se raconte même qu'il aurait construit au village. Malheureusement, toutes nos démarches pour le rencontrer n'ont pu aboutir. « Il va tôt le matin au champ pour ne revenir que tard la nuit. Il y passe tout la journée là-bas. Il n'a pas le temps. » a fait remarquer un interlocuteur. Cela ne nous a pas empêché de nous rendre à son domicile. Effectivement,  les propriétaires n'étant pas présents, ce sont les animaux domestiques qui imposaient leur dictat. A une dizaine de kilomètres de Mama se trouve à Gnaliépa, la résidence de la mère de Gbagbo, la vieille Gado Marguerite.

Chez la mère de Gbagbo

Cette habitation à la différence de celle de son fils ressemble à un domaine hanté. A vue d'œil, des couches de peinture ont été passées. « Les travaux ont été faits grâce au ministre Hamed Bakayoko. Cela a couté 42 millions. Ils ont changé toutes les bonnes portes pour mettre des fausses. Elles se démontent seules. Depuis que les ouvriers sont partis toutes les clés sont foutues et les portes commencent à se démonter. Ca fait pitié de voir la maison de la mère du président de la république.

Aujourd'hui quand je vois la cour sans la présence des propriétaires je coule des larmes. » Nous a confié, un proche de la famille. Bien évidemment, tout n'est pas rose pour les employés de la vieille. « La vieille en plus de ceux qui étaient auprès d'elle était recherchée.  Nous avons fui pour rentrer en brousse. Elle est partie en exil mais pour nous qui sommes restés ce n'est pas une trahison. Si on allait avec elle on allait la surcharger.

Quand Gbagbo a été arrêté, nous étions dans la forêt. Nous étions entre la vie et la mort. Nous avons tout perdu, l'espoir était perdu. Nous sommes obligés de faire avec. Quand nous avons perdu le pouvoir et qu'on allait au champ c'était n'importe quoi. C'était les railleries. Mais aujourd'hui, ils sont confondus. On ne peut pas accuser quelqu'un. Ces gens qui venaient nous voir de temps à autre ou voir le chef de l'Etat, ils ont des problèmes parce que leurs salaires ont été bloqués.

Les rapports avec le pouvoir

Si ce n'était pas le cas je ne sais pas qui on allait appeler pour nous venir en aide et qui allait refuser. C'est le pouvoir en place qui devait en principe nous aider comme l'a fait Gbagbo en son temps avec les employés d'Houphouët ou ses proches, ses parents… Quand Soro est venu nous étions à la résidence, il a souhaité visiter la cour, nous l'avons accueilli dans la cour lorsque nous sommes arrivés à la terrasse de la vieille il m'a demandé d'allumer la lumière je lui ai rétorqué qu'il n'y a pas de lumière. Il a visité le salon. Il nous a demandé si on nous envoyait de quo (...)

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