Interview exclusive / Après leur visite au chef de l'état à Kong, Gbizie Lambert (Pdt du Conseil des chefs de village de Gagnoa) : « Pourquoi nous avons invité Soro Guillaume à Gagnoa » - « Ce que nous avons dit au président Ouattara et à ses parents »

  • Source: L'Inter
  • Date: vend. 12 juil. 2013
  • Visites: 2675
  • Commentaires: 0
Après leur soutien au chef de l'État, Alassane Ouattara, lors de sa visite d'État au nord, précisément dans son village à Kong, Gbizié Lambert, l'administrateur des services financiers à la retraite, chef du village de Tchedjelet, dans le département de Gagnoa, par ailleurs président du Conseil des chefs de village du département de Gagnoa (CVG), n'a pas échappé aux critiques des populations et de certains de ses collègues. A travers l'interview suivante, le chef Gbizie Lambert est sorti de son silence pour expliquer le sens de sa démarche.

Chef, depuis le 11 avril 2011, votre organisation est très active sur le terrain et mène plusieurs offensives dont le but est de rechercher des solutions pacifiques à la crise. Où en êtes-vous avec vos initiatives ?

Tout chef de village a pour mission première d'aplanir les différends qui naissent du fait de la cohabitation de ses administrés. Nous sommes chargés de régler les conflits de toutes sortes, comme c'est le cas chez nous avec les conflits liés au foncier rural. Il y a eu la crise, nous avons tous souffert.

Nous avons pensé qu'il fallait poser des actes pour aider à la réconciliation tant au niveau local que national. C'est ainsi que notre association que j'ai l'honneur de conduire a rendu visite au Premier ministre Charles Konan Banny, qui venait d'être nommé président de la Commission, dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) par le président de la République. Nous étions à ses cotés pour offrir notre médiation, notre appui à cette institution. Donc, depuis cette période nous posons des actes allant dans ce sens là.

Quelles sont les avancées notables que vous avez pu enregistrer à Gagnoa ?

A cette période là, le président Gbagbo venait d'être arrêté, le pouvoir venait de basculer. On était l'objet de beaucoup de brimades, nous avons dormis en brousse, l'insécurité était totale et on ne savait plus qui faisait quoi. Donc, nous nous sommes rendus à Yamoussoukro, nous avons demandé à Banny de calmer le jeu. Après notre retour, il y a eu quelques avancées.

Les exactions ont diminué, la sécurité a commencé à reprendre ses droits. Les gens sont sortis. Dans mon village, j'ai réuni les villageois et invité l'honorable Abel Djohoré Gbakayoro, le commandant des FRCI, Diomandé Vassézé qui nous a donné des assurances. Par la suite, mes parents sont sortis de leur cachette. Dans d'autres villages, nous avons mené des campagnes de sensibilisation. Ils ont eu confiance, la paix est revenue.

Êtes-vous satisfait de la situation actuelle ?

Bon…. Oui il y a eu beaucoup d'amélioration par rapport à la situation première.La visibilité est nettement mieux. A un moment donné, on était envahi par les Dozos. Sur les routes, on les apercevait. Dans certains villages, c'est eux qui réglaient les problèmes du foncier. C'était agaçant. Maintenant, il y a l'accalmie et on ne les voit plus. Celui qui devait leur parler, leur a parlé, ils ont compris.

Dites nous quel est l'état d'esprit de vos populations dans les villages ?

Il faut le dire, notre association, le conseil des chefs de village du département de Gagnoa, couvre 165 villages, 15 cantons, 08 sous préfectures. Nous sommes chef-lieu de la région du Goh, et chef-lieu du district Goh – Djiboua. La plupart d'entre nous sont fonctionnaires de l'État de Côte d'Ivoire, mais continuons de travailler de manière bénévole au service de nos populations. '

Dans chaque zone, nous avons des représentants. Des conflits sont toujours en suspend, mais on les gère progressivement. C'est vrai que la sécurité ne peut pas être garantie à 100 pour 100, mais on fait avec. Le peuple Bété par excellence est très hospitalier. Depuis belle lurette, nous vivons en bonne et intelligente cohabitation avec nos frères venus d'ailleurs. Entre les dents et la langue, il y a souvent des soucis. Donc entre nous et nos frères, le gros problème provient du foncier. D'abord entre nous habitants de même village, nous nous battons pour des lopins de terre, à plus forte raison, avec nos frères venus des autres localités ou d'autres contrées. Mais il y a une amélioration dans les rapports qui concourent à la cohésion sociale.

Récemment vous étiez aux cotés du président Ouattara lors de sa visite d'État dans le nord du pays. Quel est le sens de ce déplacement des parents de Gbagbo, préc (...)

Lire la suite sur L'Inter


région du Goh village Côte d'Ivoire sociale service marche don local État Gbagbo Alassane Ouattara Banny jeu FRCI Gagnoa Yamoussoukro Bété réconciliation fonctionnaires Gbaka



Educarriere sur Facebook