Présidence des Conseils régionaux : Comment des ministres ont trompé les populations

  • Source: Soir Info
  • Date: sam. 22 juin 2013
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A leur place, ils ont fait installer leurs « lièvres ». Les membres du gouvernement, qui se sont fait élire à la tête des conseils régionaux, ont tous choisi de rester au gouvernement.

Une option qui sonne comme un sale coup fait aux électeurs et qui soulève leur colère. D'ailleurs, ceux-ci crient à la trahison, à une arnaque politique et au mépris à leur encontre, de la part de ces ministres en qui, ils ont pourtant placé leur confiance et qui, en retour, leur envoie un coup de vache à la figure. « Ce n'est ni sérieux, ni normal. C'est une arnaque politique injustifiable qui n'a de fondement que le mépris pour les populations qui leur ont accordé leurs suffrages.

Le chef de l'Etat, Alassane Ouattara, connu pour sa grande rigueur ne doit pas se faire complice ou s'accommoder de cette trahison. Il doit en tirer toutes les conséquences »
, s'emporte Séthou G. Anastasie, une électrice du Tonkpi, qui affirme avoir voté pour Albert Mabri Toikeusse. « Nous l'avons élu en fonction de son programme et de sa compétence. Et puis, c'est une autre personne, qui n'a aucune expérience en terme de mandat électif qui va diriger notre région. Nous condamnons cette façon de faire les choses », s'enrhume, pour sa part, Gonkanou, un habitant du « quartier Thérèse », qui dit avoir, lui aussi, voté pour Mabri Toikeusse, ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement.

En effet, à Man, c'est Wohi Mela, un des cadres de l'Udpci (l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire) qui va diriger le conseil régional, en lieu et place de Mabri. « Je suis membre du Gouvernement et la loi nous commande de faire une option, une fois élu à la tête du conseil régional. J'ai opté pour mon maintien Gouvernement », a déclaré M. Mabri, lors de la cérémonie d'installation du Conseil régional de Tonkpi dans les locaux de la préfecture de Man, le vendredi 14 juin 2013. Un membre de son cabinet explique : « C'est une question de survie du parti. Si ce n'était pas Mabri, l'Udpci aurait perdu face à Blon Blaise ».

Boulimie

A Bouaflé, Adzopé, Yamoussoukro, Bondoukou, Katiola, où des ministres de la République élus ont passé la main à leurs « hommes de main », la situation est identique. Ils ont choisi de rester au gouvernement que d'être Président de Conseil régional. Mais, d'une région à une autre, les raisons varient. Une chose reste tout de même certaine, aucun des ministres n'a choisi de présider, lui-même, le conseil régional pour lequel, il a reçu l'onction des populations. On se demande alors pourquoi ces ministres, conscients de l'incompatibilité de leurs fonctions gouvernementales, avec celles de président de conseil régional, ont fait du genou aux populations pour se faire élire.

Certains poussent le bouchon du cumul tellement loin qu'ils sont, à la fois ministre, titulaire d'un mandat parlementaire, président de conseil régional, maire, adjoint au maire ou vice-président de Conseil régional. Pourtant, ils n'exercent pas toutes ces fonctions, n'ayant pas le don naturel de se dédoubler… Qu'est-ce ce qui, au fond, peut expliquer cette propension de ces ministres à vouloir tous les postes pour eux seuls ? Boulimie du pouvoir, esprit de domination, ou simple volonté de se mettre au service des autres ou alors simple envie de donner du relief à leur carte de visite ?

Bien qu'aucune loi spécifique n'interdise le cumul des fonctions en Côte d'Ivoire, il est tout même inélégan (...)

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