La prostitution en haute mer sévit dans des bateaux clandestins : Des homosexuels et des mineures recrutés
Un passeur fait de graves révélations
Les regrets d'une des prostituées rescapées


Entre remords et regrets, Ami, la prostituée rescapée scrute l'horizon, en espérant se défaire un jour de ses ''démons'' intérieurs (Ph : DT )
  • Source: Soir Info
  • Date: lun. 18 avr. 2016
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La prostitution en haute mer se pratique toujours en Côte d'Ivoire. Suite au drame qui s'est produit, le 26 septembre 2010, au large de Vridi, quartier situé dans la commune de Port-Bouët, les autorités ivoiriennes ont pris des dispositions sécuritaires au niveau du Canal de Vridi.

Malgré cela, ce commerce  a repris du poil de la bête. Récupéré par des trafiquants malveillants, c'est dans des navires clandestins qu'il fait désormais florès. Incursion dans l'univers de l'organisation ''mafieuse'' à la tête de ce ''juteux'' business.

Qui n'a pas connu l'histoire tragique de ces cinq filles qui, au risque de leur vie, allaient sur les bateaux accostés au large de Vridi-Canal, pour monnayer leurs charmes aux marins et autres matelots occidentaux et asiatiques. Une histoire qui a fait les choux gras de certains journaux ivoiriens. De ce trafic a découlé l'affaire ''Prostitution en haute mer'' où  trois de ces jeunes filles, dans la fleur de l'âge, ont péri dans les profondeurs abyssales d'une mer très agitée en cette période de l'année. Six ans après cet accident tragique, nous sommes retourné à Petit-Bassam. Dans ce sous-quartier de Port-Bouët où sévissent drogue, sexe et alcool, l'objectif était de connaître les tenants et aboutissants de ce commerce du sexe. Un commerce qui, depuis quelques années, a été récupéré par des trafiquants de tout acabit dont de gros bonnets de la drogue, propriétaires de plusieurs fumoirs, disséminés dans des faubourgs situés en bordure des plages de Port-Bouët. Il s'agit d'une organisation aux relents mafieux minutieusement structurée, chapeautée par un parrain appelé communément ''Babatchê'' qui envoie en mission des proxénètes, chargés du recrutement des candidates à la prostitution en haute mer. Pratiquement invisibles, ces proxénètes, sur instruction du ''Big boss'', veillent au grain, du début jusqu'à l'embarcation. Le modus operandi  est simple. Des jeunes désœuvrés des quartiers périphériques comme Petit- Bassam ou Vridi-Ako, réputés pour cette pratique, sont recrutés. Une connivence avec les proxénètes qui les amène à vanter auprès de jeunes filles, les mérites d'une expédition sur ces bateaux. De multiples belles histoires à l'allure de contes de fée, telles que celle relative à une fille qui serait revenue d'une de ces escapades, très riche, sont ressassées à l'envi. Une histoire qui ne relèverait que d'une légende qui laisse croire que cette coquette somme aurait permis à la jeune fille de se réaliser, et de sortir sa famille de la précarité. Un intermédiaire rencontré sur une de ces plages a décidé de lever un coin du voile sur les rouages du métier. « En tant qu'intermédiaires, nous devons avoir une bonne capacité de persuasion. Généralement, ce sont des filles qui aiment le gain facile. Donc, lorsqu'on leur fait des promesses mirobolantes, elles finissent par se laisser ''pêcher'' », fait-il savoir, sous le couvert de l'anonymat. Avant d'expliquer:« Sur  les 400 dollars (200 mille FCfa) qu'on leur verse, chacune des filles est astreinte à payer 50 mille au ''Babatchê'', 15  mille à l'intermédiaire et 35 mille au passeur ». Ensuite, notre interlocuteur nous présente à l'un de ceux qui ont pour rôle de conduire les nouvelles recrues dans des pirogues ou autres pinasses. « Je suis à l'origine un pêcheur. Mais lorsque la pêche ne marche pas, je suis obligé de transporter les filles pour les emmener dans les bateaux des Blancs. Nous étions beaucoup ici. Mais comme les risques sont grands, d'autres ont abandonné. Sinon, c'est comme ça, on fait pour se ''défendre'' (pour joindre les deux bouts:Ndlr) », confie A.A., un passeur très connu à Petit-Bassam,  qui fait des révélations sur ce trafic: « C'est la nuit que tout se passe. Nous transportons les filles jusqu'au bateau. C'est un ''way'' (une affaire) qui intéresse de plus en plus de filles. L'année dernière, plus de 300 filles sont passées par ici. Ce qui est bizarre, c'est que ces derniers temps, il y avait plusieurs garçons parmi elles. Certains sont efféminés d'autres pas. C'est pour les clients blancs qui aiment les pédés (homosexuels). Ils sont de plus en plus nombreux et dépassent des fois les filles ». Après ces échanges, nous décidons d'aller sur les traces des deux prostituées rescapées du drame survenu, il y a 6 ans, au large de Vridi.

 

Ce que sont devenues les deux prostituées rescapées

Un détour à leurs habitations respectives, ne donne à voir que visage de bois. Renseignements pris, Ami et Maman, ce sont leurs prénoms, auraient quitté le village de Petit-Bassam, depuis quelques années. « Elles étaient devenues la risée au quartier. On les accusait d'avoir tué leurs camarades », confie G. Kodor, un vendeur de cigarettes. Bien avant, une dame assise dans l'un de ces innombrables cabarets où l'alcool frelaté est roi, laissait entendre que ce souvenir douloureux continue de hanter tout le village. Puis dans ses explications ponctuées de grands gestes de la main, elle s'insurge contre ce commerce : «Rien a changé. Les choses continuent toujours. Ce qui est déplorable, les proxénètes sont de plus en plus organisés ». Nous ne tarderons pas à mettre un terme à cet intermède. Sur information d'une source bien introduite, nous prenons la direction de Pôpôrôpô, un autre sous-quartier de Vridi. L'objectif est toujours le même: savoir ce que sont devenues les deux prostituées rescapées. Nous sommes convaincus que le périple ne sera pas facile. Juste avant de héler un taxi communal en direction de Pôpôrôpô, nous passons quelques coups de fil. Une trentaine de minutes après, nous voilà à Pôpôrôpô où nous at (...)

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