Marie Josée Ta Lou, double médaillée d'or aux Jeux africains : « Que l'Etat nous aide à bien préparer les J.O »

  • Source: Notre Voie
  • Date: lun. 28 sept. 2015
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La Fédération ivoirienne d'athlétisme a reçu à déjeuner, vendredi dernier, les athlètes revenus de l'expédition de Brazzaville (Congo) où se sont tenus les Jeux africains.

En marge de cette réception, Notre Voie a rencontré Marie Josée Ta Lou, double médaillée d'or. « C'est la persévérance et la foi en Dieu qui m'ont permis de gagner », a-t-elle soutenu. Notre Voie : Vous avez raté de peu la finale des Mondiaux d'athlétisme. Aux Jeux africains de Brazzaville, vous avez décroché la médaille d'or aux 100 et 200m. Quel sens donnez-vous à cette performance ? Ta Lou : C'est la première fois que je deviens double médaillée d'or. C'est une grâce et une gloire. C'est la persévérance et la foi en Dieu. Je me suis entraînée durement avec mon coach qui a cru en moi pour arriver à ce résultat. Il ne faut pas oublier le soutien de la population. N.V : Comment avez-vous abordé la compétition ? T. L: C'est une compétition que j'ai préparée depuis l'année dernière. Je l'ai donc abordée avec confiance et détermination. N.V : D'où tirez-vous votre force ? T. L : Ma principale force vient de l'encouragement de mon coach. Il m'a fait savoir que je suis excellente et que j'ai la vitesse. Il fallait alors un peu plus d'efforts pour réaliser de bonnes performances. Il m'a préparé mentalement. Par moment, j'ai craqué. Mais il m'a toujours dit: « pense à tes amis, à papa et maman ». Cela me motive beaucoup. N.V : Vous êtes dans le top 10 du monde. Jusqu'où Ta Lou veut aller ? T.L : Je veux aller plus loin. J'en ai la capacité. Il suffit d'avoir les moyens. N.V : C‘est-à-dire… T.L : Les moyens financiers. C'est difficile d'arriver au niveau international sans les moyens. Il faut que l'Etat nous aide à bien préparer les JO. Parce qu'il faut s'entourer de tous les moyens techniques et d'un bon staff médical. Il y a d'autres paramètres qui rentrent en ligne de compte si on veut atteindre le sommet. Avec mes petits moyens et l'aide de mon coach, on a fait ce qu'on pouvait faire cette année. Je dis merci au CNO qui m'a accordé une bourse. Mais cela ne suffit pas. N.V : Qu'est-ce qu'il vous faut concrètement pour aller dans de bonnes conditions aux Jeux olympiques? T.L : J'ai besoin d'au moins 15 millions FCFA parce qu'on doit faire beaucoup de stages et de voyages pour évoluer. On ne doit pas rester dans le même endroit pour préparer une compétition de la dimension des JO. Il faut beaucoup de compétitions pour être en jambes le jour « j ». Cette année, j'ai eu la chance de faire quatre compétitions. Cela m'a permis d'avoir le résultat que vous savez. On a besoin de médicaments, de complément alimentaire, de billets d'avion, d'hébergement de qualité, etc. En réalité, 15 millions, c'est peu. N.V : Si Ta Lou bénéficie de tous ces moyens, à quels résultats peut-on s'attendre aux JO 2016 au Brésil ? T.L : Atteindre le top niveau comme les autres parce que j'ai réalisé que j'ai la possibilité d'inquiéter les plus grandes athlètes. Je dirais que j'ai même inquiété certaines concurrentes aux récents mondiaux d'athlétisme en Chine. Il m'a manqué de moyens financiers pour faire une bonne préparation. Tous ceux qui ont gagné les compétitions aux Mondiaux d'athlétisme se sont déplacés pour au moins un mois de préparation. Je suis pratiquement restée à Dakar alors que certains allaient au Japon, en Chine et aux Etats-Unis, etc. Vous savez, le décalage horaire compte beaucoup. Ça joue beaucoup au niveau mental. N.V : Quel est votre prochain objectif ? T.L : Ce sont les JO 2016. Là-bas, il faut être finaliste. Et si Dieu le veut remporter une médaille. C'est cela l'objectif majeur. Il y aura également les Championnats du monde d'athlétisme et d'autres rendez-vous importants. Mais je le répète, le plus gros challenge, c'est d'être finaliste aux JO 2016 comme je l'ai dit plus haut. N.V : L'opinion publique raconte que vous êtes négligée par la Fédération ivoirienne d'athlétisme. Elle ne vous donnerait pas de moyens et que vous vous débrouillez toute seule. Quelle est la vérité ? T.L : (Rires). On n'est pas négligé par la fédération. C'est l'Etat qui donne les moyens et non la fédération. C'est pareil que lorsque les Eléphants vont à une CAN de football. La coupe qu'ils gagnent là-bas a la même valeur que les médailles que nous gagnons aux Championnats d'Afrique ou aux Mondiaux. L'Etat doit nous aider à préparer les compétitions tels que les JO, les Championnats mondiaux et africains. La fédération ne fait que nous apporter toute son assistance technique . Entretien réalisé par Ephrem Touboui




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