Le Nonce Apostolique et doyen du corps diplomatique, Monseigneur (Mgr) Joseph Spiteri, n'est pas allé avec le dos de la cuillère quand il présentait les vœux du groupe qu'il représentait, au président Alassane Ouattara. « La Côte d'Ivoire n'a pas besoin des chefs de guerre mais de chefs d'entreprises, des chefs d'initiatives sociales. La réconciliation va de paire avec la justice, les réparations dues aux victimes quel que soit leur bord », a asséné Mgr Spiteri. Pour lui, il faut que les victimes des différentes crises que le pays a connues soient logées à la même enseigne. Non sans critiquer une catégorisation des victimes de la crise ivoirienne. « Le sang des victimes ne change pas selon la couleur de leurs partis politiques, mais c'est toujours rouge. La garantie effective de la dignité humaine, la sauvegarde des droits fondamentaux dépendent du respect absolu de la loi pour tous », a soutenu le doyen du corps diplomatique en Côte d'Ivoire. Il s'est également penché sur la situation des prisonniers dits de la crise postélectorale. « La justice impartiale et équitable doit être expédiée avec une certaine vitesse », a-t-il invité.

Et Mgr Joseph Spiteri d'encourager le gouvernement à organiser des élections présidentielles « libres, transparentes, crédibles et inclusives dans un climat apaisé ». En outre, il a salué la reprise du dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition, invitant la Commission électorale indépendante (Cei) à accomplir sa mission « légale mais fondamentale en faveur de la démocratie ». Il a aussi fustigé l'opposition significative dont le parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (Fpi) est le chef de file. « Nous réitérons notre appui à toutes les forces politiques de la Côte d'Ivoire, particulièrement l'opposition, en les invitant à opter pour la voie des urnes, lieu privilégié d'expression des aspirations démocratiques d'un peuple. La politique de la chaise vide ne sert ni les partis politiques ni le pays ni la population », a déclaré le Nonce Apostolique. Il a également prié pour que la réconciliation nationale soit effective dans le pays.

Et pour y arriver, il a invité le président de la République, garant de la paix et de la stabilité, à poursuivre ses efforts en vue d'une paix durable. Il s'est réjoui du travail de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), de celui de l'Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr) des ex-combattants. « Nous souhaitons que de nouvelles initiatives puissent être mises en place pour consolider la paix et la fraternité », a-t-il indiqué, tout en saluant les efforts du gouvernement au plan économique.

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