Samedi 3 janvier 2015, Pascal Affi N'guessan, président sortant et candidat à sa succession, a envoyé de lourdes charges à ses rivaux et livré sa version de la crise qui mine le parti à la rose depuis plusieurs semaines.

Affi avait invité à une rencontre, au siège provisoire du Fpi à la Riviera, par les secrétaires généraux de fédération et les secrétaires nationaux proches de sa ligne. L'ancien Premier ministre s'en est pris singulièrement à la femme coutumière de Laurent Gbagbo, Nady Bamba, accusant cette dernière, en exil, d'être au cœur du complot contre lui. « Comme on est dans une phase de clarification, il ne faut pas que vous oubliiez la dame qu'on appelle Nady Bamba, parce que c'est elle-même le pivot du complot. Les autres ne sont que des instruments. C'est pour cela que ce sont ses journaux qui sont à la pointe du combat contre nous. Parce qu'elle dit: elle attend qu'on me chasse pour rentrer en Côte d'Ivoire. Avec son groupe constitué des Demba Traoré, des Stéphane Kipré…», a dit Affi N'guessan. « Celle-là nous a déjà fait suffisamment de mal», a signifié Affi.

Il s'est amplement expliqué: « Elle (Nady Bamba, ndlr) y est pour beaucoup dans notre chute. Depuis 2008, quand Soro Guillaume est devenu Premier ministre, c'est elle qui a tout fait et Soro Guillaume est devenu le chouchou de Gbagbo. A telle enseigne que face à lui, en 2008, Konaté Sidiki et consorts disaient: ‘'Si Affi fait, on va le mettre en prison''. Ils complotent contre Gbagbo et c'est parce que le président Gbagbo était convaincu que Soro était là pour lui qu'il n'a pas été suffisamment regardant sur la question du désarmement. Il se disait : ‘'puisque les gens qui sont là sont mes hommes, pourquoi devrais-je me préoccuper particulièrement du désarmement? Même s'il n'y a pas de désarmement, les gars de Soro ne vont pas prendre les armes contre nous''' ».

Affi N'guessan a émis l'idée suivant laquelle Nady Bamba chercherait à récupérer le Fpi et le « donner » à Guillaume Soro afin de servir les ambitions présidentialistes de l'actuel chef du parlement. « Aujourd'hui, elle est engagée à fond dans cette affaire. Pourquoi? Pour récupérer le parti et faire la politique avec ? Ou récupérer le parti et le donner à Soro ou à Ouattara ? Nous avons des raisons de nous inquiéter », a avancé Affi N'guessan.

« Certains vivent le syndrome de stress post-traumatique »

Donnant sa lecture de la crise au Fpi, l'ancien chef de gouvernement a trouvé que certains de ses camarades étaient en proie au « stress post-traumatique » après les événements d'avril 2011. « Ils sont dans le traumatisme du 11 avril. Certains vivent ce que les psychologues appellent le syndrome de stress post-traumatique. Ce syndrome conduit parfois au repli sur soi-même, d'autres fois, à des réactions suicidaires. On est dans une logique de vengeance parce qu'on n'accepte pas ce qui s'est passé », a diagnostiqué Affi N'guessan. « Ils sont dans une logique d'affrontement », a jugé le président du Fpi. « Si on reste dans la logique de l'affrontement, on risque d'être anéanti », devait-il renchérir.

Affi a décliné certaines démarches qui avaient été effectuées afin d'éviter que la crise au Fpi ne prenne des proportions… judiciaires. Il a détaillé : « Quand Assoa Adou est venu, ils ont fait venir des parents d'Abengourou pour me convaincre de retirer ma candidature. Je leur ai dit: ‘'Allez-y voir Sangaré. Négociez avec lui pour qu'on obt (...)

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