Samuel Eto'o : « Tenter autre chose à la tête de la CAF n'est pas une mauvaise idée... »


(Photo d'archive)
  • Source: jeuneafrique.com
  • Date: vend. 10 mars 2017
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La parole de Samuel Eto'o est rare. L'ancien international camerounais (118 sélections, 57 buts), poursuit sa carrière à Antalyaspor (Turquie), où il a déjà marqué neuf fois cette saison. Pendant près d'une heure, l'attaquant aux deux CAN, aux trois Ligues des champions et aux 395 buts a répondu aux questions de Jeune Afrique, en abordant de nombreux sujets. Interview fleuve.

Jeune Afrique : Le Cameroun a remporté la CAN 2017 au Gabon, ce qui ne lui était pas arrivé depuis 2002. Et pas grand-monde ne s'attendait vraiment à ce que les Lions indomptables aillent au bout…

Samuel Eto'o :  C'est vrai. Mais je rappelle aussi qu'à chaque fois que le Cameroun n'est pas perturbé par des problèmes internes, il a des résultats. On ne s'attendait pas forcément à un tel parcours, de la part d'une équipe rajeunie, avec des joueurs qui allaient disputer leur première phase finale de CAN. Il y avait des défections, football-cameroun-a-t-pu-gagner-can/">le sélectionneur (Hugo Broos) avait fait des choix forts, et cela a finalement marché. En tant que camerounais, j'ai ressenti une joie immense lors de la finale à Libreville face à l'Égypte (2-1) à laquelle j'ai assisté. Et j'étais également très fier que Fabrice Ondoa et Christian Bassogog, qui ont été formés à Fundesport, l'académie que j'ai créée, aient participé à cette très belle aventure.

Étiez-vous inquiet avant le début de la CAN à cause des défections de plusieurs joueurs et de l'absence de certains cadres (Kameni, Chedjou, Bedimo, Mbia) ?

Il m'est déjà arrivé d'être critique envers certains anciens sélectionneurs du Cameroun. Je dois cette fois-ci dire qu'Hugo Broos a eu le courage de faire certains choix. Il n'est en général jamais évident de ne pas retenir des joueurs qui ont un vécu, mais qui pensent que leur place est un acquis et que la sélection nationale leur appartient. Il a emmené au Gabon des joueurs comme Nicolas Nkoulou ou Vincent Aboubakar, qui faisaient partie des plus expérimentés, et il n'a pas hésité à faire confiance à des éléments plus jeunes. Je tiens d'ailleurs à dire que Nkoulou et Aboubakar ont été exemplaires de professionnalisme. Ils n'étaient pas titulaires, mais ils ont eu un comportement irréprochable, et le Cameroun leur doit beaucoup dans cette victoire.

L'équipe du Cameroun, victorieuse, le dimanche 5 février 2017 à Libreville au Gabon. © Sunday Alamba/AP/SIPA

 

Avez-vous compris que huit joueurs décident de ne pas participer à la CAN ?

Vous savez comme moi que les clubs européens font parfois pression sur les joueurs. Et il est normal que ceux-ci réfléchissent. Ils se disent qu'ils pourraient perdre leur place et se retrouver dans les gradins s'ils décident de participer à la CAN. Personnellement, j'ai vécu cette situation quand j'étais à l'Inter Milan, au moment de la CAN 2010 en Angola. Et j'avais décidé d'y participer. Je pense que ce problème ne se posera plus quand, en Afrique, nous aurons des dirigeants assez forts, et donc des sélections plus fortes, pour ne pas céder aux pressions des clubs, même si ce sont eux qui sont les employeurs des joueurs. Jouer pour son pays, c'est quelque chose d'unique.

"Il faudra être patient avec cette équipe, qui est jeune. Dans deux ans, elle jouera à domicile, et il y aura une énorme pression"

Ce rajeunissement des Lions indomptables laisse présager un avenir intéressant, d'autant plus que votre pays accueillera la prochaine édition, en 2019…

Depuis 2009, on disait qu'il fallait changer des choses, mais personne n'avait pris cette responsabilité. On a refusé de voir certaines choses en face. Aujourd'hui, le Cameroun est de nouveau champion d'Afrique. C'est une formidable base de travail. Le Cameroun peut redevenir une très grande équipe, surtout s'il n'y a pas de problèmes en interne. Mais il faudra être patient avec cette équipe, qui est jeune. Dans deux ans, elle jouera à domicile, et ce sera beaucoup plus difficile qu'au Gabon, car les gens attendront beaucoup d'elle. Il y aura une énorme pression.

Parlons de vous. La rumeur vous a envoyé récemment en Chine

(Rires) On m'annonce un peu partout. Mais je suis sous contrat avec Antalyaspor, et mon avenir, pour l'instant, est en Turquie, où je me sens bien. Pour la suite, on verra plus tard. J'arrive à un âge [Samuel Eto'o a 36 ans ce 10 mars, NDLR] où on est plus attentif au cadre de vie, à la qualité de vie. Quand on est plus jeune, on n'a pas les mêmes exigences qu'à 36. Pour l'instant, je suis en Turquie. J'ai toujours dit que j'aimerais finir ma carrière au Real Majorque, là où tout a vraiment commencé pour moi en Europe. Les dirigeants le savent, et en lisant cette interview, ils sauront que c'est toujours mon souhait.

"J'ai encore envie de jouer quelques années"

Régulièrement, depuis plusieurs années, votre nom est revenu pour un transfert en France : à Lyon, au Paris-SG, à Marseille, à Lille…

C'est vrai. Cela ne s'est jamais fait, alors que j'aime beaucoup la France. Mais on ne sait jamais… J'ai encore envie de jouer quelques années. Je me sens bien. J'ai effectivement failli venir en France. Le Paris-SG, c'est un peu mon club de cœur. J'aurais pu aussi venir à Lyon, après mon départ du FC Barcelone, en 2009. Le président Jean-Michel Aulas, un homme pour lequel j'ai beaucoup de respect, m'avait fait une très belle proposition, mais finalement, j'avais signé à l'Inter Milan.

Vous avez porté le maillot de très grands clubs : le FC Barcelone, l'Inter Milan, Chelsea… Mais aussi au Real Madrid, où vous n'avez pas eu votre chance. Est-ce un regret ?

Non. Je n'ai aucun regret. C'est que cela devait se passer comme ça. Et puis, si j'avais fait carrière au Real, je n'aurais peut-être pas joué à Barcelone, avec qui j'ai gagné deux Ligues des Champions et trois championnats. Cela n'a pas marché au Real, je suis donc parti à Majorque, où (...)

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