Ohouochi Clotilde Yapi, ex-ministre et membre de la direction du FPI : « Ils seront bien obligés de libérer Gbagbo »


(Photo DR)
  • Source: L'Inter
  • Date: lun. 14 mars 2016
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Dimanche 06 mars 2016. Veille de la reprise du procès du président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Il est 22h30 lorsque nous nous invitons à la Gare du Nord à Paris (France), lieu de rassemblement des partisans de l'ex-président désireux de faire le déplacement à la Haye (Pays-Bas).

Loin de la mobilisation habituelle (16 cars de 70 places et des véhicules personnels), seulement 3 cars ont été mobilisés.  Assise dans un restaurant sous une lumière douce et ambiance tamisée, nous apercevons l'ex-ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale du régime Fpi, Ohouochi Clotilde Yapi. Prise à l'improviste, elle accepte de se prêter à nos questions.

 

Nous sommes à la veille de la reprise du procès du président Laurent Gbagbo (Dimanche 06 mars 2016) et du ministre Charles Blé Goudé. Comment jugez-vous l'ensemble du procès depuis son ouverture ?

D'abord, j'aimerais marquer mon indignation face à ce procès de la honte.  A dire vrai,  j'ai  une impression de tristesse de voir que le président Gbagbo est à la Haye. J'ai  été le voir, j'ai également rencontré le ministre Charles Blé Goudé. L'impression générale que j'ai de ce procès, c'est qu'il n'est pas  digne de la justice internationale. Et ce, pour plusieurs raisons. La première raison,  c'est qu'on s'est rendu compte en 2013, à l'ouverture du procès, que les preuves que la procureure avait présentées n'étaient pas suffisantes. Il y a eu même une opinion dissidente d'une des juges qui a estimé que les preuves étaient insuffisantes. Dans un tribunal normal, quand les preuves ne sont pas suffisantes, l'accusé est libéré. Mais, dans le cas d'espèce, on a donné de la rallonge à la procureure. On lui a demandé d'aller chercher d'autres preuves, pourtant ces preuves  ne sont pas suffisantes. La seconde raison,  c'est que lors des dernières séances, la Cour pénale internationale (Cpi) elle-même n'offrait  pas un visage sérieux. D'abord par rapport aux témoins dont les noms ont été divulgués. Au niveau de toutes les juridictions, les témoins sont protégés. Mais aussi, par la manière dont ce procès est conduit.  Pour une haute juridiction comme celle-ci, c'est étonnant que des actes d'amateurisme fassent clairement dire que les choses se sont faites dans la précipitation. La troisième raison, c'est que les différents témoins qui se sont succédé à la barre ont porté des accusations graves concernant la Cpi. Il y en a un des témoins qui a dit : « Moi, on m'a demandé de venir ici pour qu'on  puisse me soigner, parce que j'ai été blessé depuis 2011. Je n'ai pas reçu de soin. On ma dit que si je venais témoigner à la Cpi, je serais soigné ». Tous ces éléments ne sont pas dignes d'une justice internationale. Au vu de ces éléments cités, et bien d'autres, je pense que la crédibilité de la Cpi se joue  fortement.

 

Quelle a été votre réaction lorsque des noms de certaines personnalités proches du président Gbagbo  ont été divulgués ?

Vous savez, depuis qu'il y a eu les événements de 2011, plus rien ne m'étonne.  Quand j'entends les noms de certains généraux  comme Mangou, Kassaraté, Brindou, je suis peiné car ce sont des personnalités qui ont côtoyé le président Gbagbo. Aujourd'hui, venir témoigner à charge alors qu'ils ont occupé de hautes fonctions au niveau de l'armée, c'est vraiment dommage. A y voir de près, ils sont aussi responsables. Alors, pourquoi venir témoigner à charge contre Laurent Gbagbo ?

 

Le général Mangou a, quant à lui, justifié son acte...

Pour le général Mangou, je pense plutôt que sa sortie était liée aux commentaires suite à la divulgation de son identité. Normalement, il devait  s'en prendre à la Cpi en portant plainte, car en tant que témoin, son identité n'a pas été protégée.

 

N'avez-vous pas parfois le sentiment de lutter pour une cause perdue d'avance ?

(Rires) Vous savez, dans la vie, les dés ne sont jamais pipés d'avance. Dans l'histoire,  il y a eu le célèbre procès du capitaine Dr (...)

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