L'inédit se poursuit pour la Côte d'Ivoire. Après l'exploit des quarts, les Eléphants tiennent le billet des demies. Et de quelle manière ! Face au Cameroun, l'histoire était loin d'être écrite. Et pourtant, l'issue de la partie semblait appartenir aux hommes de Michel Dussuyer. Dominateurs out le long de la première période, les Eléphants péchaient par manque de réalisme. Guiza Djédjé en panne du bon geste (3è et 26è) et N'Guessan Serge (20è) manquant de chance accorde un sursis au Cameroun à bout de fusil. L'euphorie de la première période est éteinte par le faux rythme imprimé par les Lions au retour des vestiaires. Pris dans le jeu physique imposé par les Camerounais, les Ivoiriens lèvent le pied, faisant croire à une baisse de régime fatale. Mais leur jus, c'est aux prolongations qu'ils le feront gouter aux pensionnaires de la tanière.

Entré à la place de Guiza Djédjé, en seconde période, Boua Koffi Davy, après des soucis physiques, se réveille dans l'inattendu. Sur le corner de Serge N'Guessan, l'attaquant de l'AS Tanda s'élève plus haut que tous pour troubler les filets camerounais (0-1, 95è).  Une réalisation réveille les 22 acteurs et surtout les Lions. Cinq minutes plus tard, Ngamaleu adresse une surpuissante frappe à Badra. Bien sur ses appuis, l'autre ambassadeur des Etoiles du Zanzan réalise la parade du match. L'alerte prend cinq autres minutes pour être décodée par les services de Dussuyer. La belligérance est mise en déroute. Plutôt à son aise dans la partie, Zakri adresse un centre au cœur de la tanière surprise de voir le “lutin“ Atcho Djobo surgir de la tête. Une autre fulgurance imparable du “Man of The Match“ qui double la mise en faveur des Eléphants. Mais le coup de génie, c'est du premier passeur de la rencontre qu'il viendra. Sur de sa technique, N'Guessan Serge fait apprécier son flaire et son audace. Lors de la contre-attaque de la 111è, le capitaine ivoirien décoche une fusée depuis le rond-point central pour un but inouï, qui valide définitivement l'humiliation camerounaise (0-3). Un score qui lance des Eléphants, qui se sont certainement forgés des défenses de favoris, dans une compétition où personne ne pariait sur eux. Les demies se conjuguent avec la RD Congo, une autre paire de manche.

Patrick GUITEY