Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'est entretenu, hier, avec l'ensemble des dirigeants d'universités publiques.
Dès la rentrée universitaire 2014/2015, il sera possible pour des étudiants inscrits dans les universités publiques de choisir de suivre les cours en restant à la maison. C’est ce que préconise le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Gnamien Konan.
Il est pour cette option principalement pour régler le problème d’insuffisance des infrastructures de formation, notamment, les amphithéâtres. Il a partagé cette vision avec l’ensemble des responsables d’université, hier, au cours d’une rencontre qu’il a eue avec eux, à l’université Félix Houphouët-Boigny.
L’enseignement à distance est une urgence. Le ministre y tient. Il donne un mois aux différentes Unités de formation et de recherche (Ufr) pour communiquer aux présidences d’université et au ministère le taux d’enseignement à distance qu’elles sont prêtes à accepter dès la rentrée universitaire prochaine.
L’enseignement à distance reposera essentiellement sur les Technologies de l’information et de la communication (Tic). Les cours des unités pédagogiques seront numérisés et mis en ligne. De sorte qu’avec une simple clé Wifi, l’étudiant puisse les avoir. Il ne rencontrera le professeur que pour les questions résiduelles.
A cet effet, Gnamien Konan annonce qu’il est prêt à mettre en place la formation nécessaire aux équipes universitaires qui seront chargées de faire le travail de numérisation.Â
Sur la nécessité de passer à  l’enseignement à distance, le ministre se veut sans concession. « L’enseignement à distance est une vraie opportunité pour répondre aux enjeux qualitatifs et quantitatifs », ditil. Et, soutient-il encore, cela va permettre aux enseignants d’avoir plus de temps à consacrer à la recherche et à l’amélioration de leurs cours.
Pour toutes ces raisons, Gnamien Konan estime qu’il n’y a pas de temps à perdre. C’est maintenant que cela doit se faire. Cette innovation qui tombe comme un couperet – le ministre n’avait pas prévenu les présidents et doyens d’Ufr de l’ordre du jour de la réunion – a eu, séance tenante, le soutien d’un ancien enseignant de l’université d’Abidjan. Il s’agit du président de l’Université internationale de Grand-Bassam, Saliou Touré. Invité spécial de la rencontre, il a fait savoir, à la suite du ministre, qu’il partage sa vision « parce que partout, c’est l’enseignement à distance qui est privilégié… dans la mesure où aucun Etat n’aura suffisamment de moyens pour construire suffisamment de laboratoires et les équiper ».
Séminaire sur l’employabilitéÂ
Autre vision que le professeur émérite de mathématique partage avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, c’est le concept de l’employabilité qu’il a érigé en boussole depuis qu’il a pris la tête du ministère. « Monsieur le ministre, vous avez raison d’exiger la professionnalisation de l’enseignement… car l’université doit participer à la vie sociale, économique et scientifique de la nation », lui a-t-il dit.
Hier, le ministre a annoncé l’organisation d’un séminaire, dans un délai d’un mois, sur le sujet pour « bâtir le plan d’action de la mise en oeuvre ». Ce sont des mots très forts qu’a utilisés Gnamien Konan pour expliquer cet autre changement qu’il croit incontournable pour la nation. Il veut que cet objectif soit le point fixe vers lequel tout le monde avance. Ce sera le critère d’évaluation pour tout le monde. Il demande donc aux présidents d’université, doyens et directeurs d’aider à cela en mettant les moyens en place. Car il faut que l’enseignement universitaire permette aux diplômés d’avoir du travail en fonction des compétences acquises.
ALAKAGNI HALA
université Félix Houphouët-Boigny Grand-Bassam Enseignement supérieur monde sociale économique don Abidjan innovation communication étudiants Gnamien Konan jeu information