Stane Blegbo parle de son projet Djoli et relève l'impact qu'elle aura sur la population

Stane Blegbo, cofondateur de Djoli, a été sacré super lauréat du Prix Pierre Castel 2025 au niveau panafricain, après son sacre national. Cette distinction, assortie d’une enveloppe de 35 000 euros (plus de 23 millions de F Cfa), lui a été décernée, le jeudi 18 septembre 2025, lors d'une cérémonie panafricaine de remise dudit Prix au Plateau. Dans cette interview, il parle de la plate-forme et ses ambitions.

?Journaliste : Vous venez d’être déclaré super laurPrix panafricain du Prix Pierre Castel 2025. Comment vous sentez-vous ?

?Stane Blegbo : Je me sens très honoré. Ce prix a une portée régionale et internationale, c’est une immense fierté pour toutes nos équipes. Chez Djoli, nous travaillons d'arrache-pied pour permettre aux producteurs de vivre dignement de leur travail, tout en garantissant aux professionnels de la restauration les meilleurs produits au meilleur prix et en temps voulu.

?Vous attendiez-vous à cette victoire ?

?Oui, bien sûr. Djoli est une entreprise ivoirienne, et le concours se tenait en Côte d’Ivoire. En tant que directeur des opérations, il n'était pas question de venir pour simplement participer. Nous nous sommes préparés pour gagner, et je suis donc honoré, mais pas surpris.

?Djoli a combien d’années d’existence ?

?Djoli, c’est deux ans d’opérations en Côte d’Ivoire.

?Quel est votre modèle d’affaires ?

?Djoli est une plateforme intelligente qui connecte directement les agriculteurs et producteurs de l’intérieur du pays aux professionnels d’Abidjan. Grâce à la donnée et à l’intelligence artificielle, nous aidons les producteurs à mieux commercialiser leurs produits. En parallèle, notre plateforme d’approvisionnement assure la livraison quotidienne de fruits et légumes frais aux professionnels de la restauration à Abidjan.

?Quel usage allez-vous faire de ces 35 000 euros et comment voyez-vous Djoli dans les prochaines années ?

?Ces fonds nous donneront la possibilité d’apporter notre technologie à d’autres producteurs et professionnels dans d’autres pays. D’ici trois à cinq ans, nous souhaitons dépasser les frontières et adresser les problématiques qui sont communes à la plupart des capitales africaines. Dans ces villes, il est souvent difficile de nourrir la population et de permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Je rêve de voir Djoli s’étendre au-delà des limites du fleuve Congo.

?En tant qu’entrepreneur, vous êtes un exemple pour la jeunesse africaine. Quel conseil donneriez-vous aux futurs entrepreneurs ?

?Comme on le dit chez nous en Côte d’Ivoire, il faut du cardio ! On parle souvent de résilience, mais ici, on dit qu’il faut avoir le cardio. Il est crucial de comprendre que l’entrepreneuriat consiste à répondre à une demande, à un besoin. Il ne s’agit pas seulement d’avoir une idée, mais de l’exécuter avec excellence. Mon conseil est le suivant : identifiez les problèmes les plus pressants de vos clients, ceux pour lesquels ils sont prêts à payer, et offrez des solutions viables et durables.

?La longévité de nombreuses PME est souvent estimée à moins de cinq ans. Qu’en pensez-vous ?

?C’est la loi de l’entreprise, partout dans le monde. Seuls les meilleurs parviennent à dépasser cette période critique. La clé, c’est de trouver une solution concrète à un problème de marché. Ce n’est pas qu’une simple idée, c’est une réponse à un marché en pleine croissance dans nos économies africaines.

?Avec ce sacre, vous intégrez aujourd’hui une nouvelle famille…

?Nous sommes très honorés. Nous avons rejoint une nouvelle famille, la famille des bâtisseurs africains, grâce à des partenaires comme Pierre Castel ou Solibra. Ils nous ouvrent désormais les portes d’autres capitales africaines où ils sont déjà présents. Je les remercie pour leur confiance, et c’est à nous maintenant de jouer notre rôle