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Interview / ''Affaire Guiagon Parfait'', le père du joueur Guiagon Séa dévoile tous les deals passés et appelle la Première Dame au secours : ''Mon fils est en danger...''
''Lallier prend mon enfant comme son avenir''
''J'ai eu la malchance de tomber sur un arnaqueur''

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Accusé par son fils, Guiagon Parfait, joueur de l'Africa Sports, de l'avoir abandonné, Guiagon Séa réagit. Mieux, il appelle la Première Dame au secours, car pour lui, son fils court un danger.

Dans quel état d’esprit vous vous trouvez face à la situation que vit votre fils?

Je suis meurtri. Je suis sûr à 100%, que ce n’est pas mon fils que je connais, qui est en train de parler. Il a subi une très forte influence. Une influence meurtrière.

 

De la part de qui, selon vous ?

De la part de Michel Lallier qui prend mon enfant comme son avenir. Il a expliqué à plusieurs personnes que mon fils est son avenir. Sinon le problème est simple. Si tu trouves que le père fait des choses qui ne te conviennent pas, tu n’as qu’à lui ramener son enfant. C’est la réaction qui me paraît logique. Je mets cela à l’approbation du monde entier. Quand l’enfant de quelqu’un est avec vous, et qu’il parle de cette manière à son père, vous qui avez l’enfant chez vous, quelle doit être votre réaction ?

 

Quelle doit être la réaction ?

Ce qui me paraît logique, c’est de dire à l’enfant que, quoi qu’il en soit, ce sont les bénédictions de ses parents qui le feront réussir. Mais, j’ai eu la malchance de tomber sur un arnaqueur. S’il y avait un mot plus grand pour le qualifier, je l’utiliserais. Il m’a raconté plein de trucs. Il m’a même dit qu’il a joué au PSG.

 

Comment votre fils est-il arrivé chez lui?

Je n'ai jamais donné mon fils à Lallier. Comme Parfait (Guiagon) l’a dit, nous étions des déplacés de guerre à Abidjan. Et quand on est déplacé de guerre, on n’est pas riche. Et quand on est fils de déplacé de guerre, on doit souffrir. Mais, avant la guerre, je n’étais pas un pauvre type. Je n’aime pas trop en parler. Mais pour ceux qui veulent, qu’ils s’informent à Biankouma. Je devais rentrer au village. Ses frères qui m'ont suivi dans cette aventure, sont à l’Université à Korhogo où je leur donne une bourse de 30 mille francs Cfa par mois. Si Parfait était parti aussi avec moi, aujourd’hui, il n’allait pas avoir ce niveau de langue que j'ai lu. Ce n’est pas par le football seulement qu’on peut réussir. Le football, c’est une affaire de 10 ans. 10 ans au maximum. En 10 ans, si tu as mal géré, c’est fini. Si tu es instruit, tu l’as pour toute la vie. Tous les grands footballeurs que nous avons côtoyés, m’ont dit que le football tient à un tout petit fil. Ils jouent bien, mais il faut qu’ils aillent à l’école d’abord.

 

Il semblerait que vous lui auriez donné un document qui faisait de lui, le tuteur légal de Parfait. Qu’est-ce qui s’est passé réellement ?

C’était un deal. C’est le terme qui convient. Vous avez tous lu l’interview de Parfait dans le journal de l’Africa Sports en son temps, où il a dit qu’à cause de son âge de 16 ans, il ne peut pas aller jouer en Europe. Lallier et Rigo Gervais m’ont approché, pour dire, comme l’enfant a 16 ans, s’il va en Europe, il peut commencer à jouer dans les réserves. Et ça sera une bonne chose pour lui. Nous étions en de très très bons termes. Ils m’ont expliqué, j’ai refusé au départ. Ensuite, j'en ai parlé à Parfait. Je lui ai expliqué ce qu’on m’avait proposé, et j'ai ajouté que je n'ai pas accepté. Mais, lui était déjà avec eux, et il partageait leur proposition. Donc, pour lui faire plaisir, j’ai signé ce papier.

 

Pourquoi n'êtes-vous pas resté sur votre position de départ ?

Comme je l'ai dit, c’est un deal. C’est-à-dire, comment faire en sorte que Parfait puisse aller jouer en Europe avec son âge. Comme Lallier a la nationalité française, il m’a dit que si l’enfant porte son nom, avec l’adoption, il aura automatiquement la nationalité française. Donc, je pensais qu’en faisant le papier, l’enfant devenait automatiquement français, et donc il allait signer le contrat automatiquement. Ils ne m'a rien donné pour que je fasse cela. Je l’ai fait pour la carrière de mon fils.

 

Et aujourd’hui, l’enfant semble vous échapper...

Je m’en rends compte, malheureusement. Et c’est dommage ! C’est vraiment dommage. Non seulement il m’échappe, mais il échappe à toute la famille, à toute la région. Aujourd’hui, à Biankouma, quand l’Africa Sports joue contre l’Asec Mimosas, il y a des inconditionnels supporters de l'Asec qui disent « bien vrai que je suis supporter de l'Asec, aujourd’hui, je suis Parfait. Tout le village, tout le canton a adopté Parfait. Toute la région Yacouba a adopté Parfait. Donc, c’est la ruine pour toute notre région. Ce n’est pas parce qu’on n'a jamais vu des noirs jouer au football. Mais, quand on entend Drogba, c’est parce que tous les Ivoiriens se retrouvent en lui. Quand il joue, tout le monde est content. Le sport est magique. La joie que procure le sport, rien d’autre ne peut la procurer. Mais, Lallier a fait qu’aujourd’hui le peuple Yacouba sera abattu, quand il entendra cela. Le nom Guiagon qui vient du pays Yacouba, ils ne vont plus l’entendre. Et par la faute d’un Lallier qui vient de n’importe où.

 

Que comptez-vous faire pour retrouver votre fils?

Je compte sur Dieu. Parce que je sais que mon fils est sous effet. Je compte sur Dieu. Je vais d’abord casser le papier que je lui ait donné. Parce que c’est un papier truffé d’erreurs. Son papier d’adoption qu’il a fait, est truffé d’erreurs. Et Lallier qui est un menteur, a dit qu’il a donné 4 millions de f Cfa aux juges, pour un papier qui vaut seulement 67.900 frs Cfa. Même si les juges de Côte d’Ivoire étaient corrompus, je ne sais comment, pour un papier qu’on peut faire avec 67.900 f Cfa, ils vont demander 4 millions de f Cfa. L’enfant est avec lui depuis bientôt 1 an, et il dit qu’il a déjà dépensé 40 millions de Fcfa. Où a-t-il obtenu cet argent ? Où travaille-t-il ? En lui donnant le papier d’adoption, je savais pertinemment que je perdais beaucoup. Je le savais, mais c’était la carrière de Parfait qui m’intéressait.

 

Avez-vous saisi les autorités compétentes ?

Oui. C’est fait. Ils sont en train de travailler. Mais, le problème qui se passe aujourd’hui dans notre pays, il faut le prendre de façon générale. Le problème des enfants. Parfait a, aujourd’hui, 17 ans. Il n’est pas encore majeur. Et il est sous effet. On ne doit pas attendre seulement qu’on tue les enfants avant de réagir. Tout le monde sait que cette vidéo-là est en train de tuer la carrière de Parfait. Mais, il est avec des gens inconscients. Comment voulez-vous aujourd’hui, que quelqu’un investisse des milliards dans quelqu’un qui n’a pas la bénédiction des parents. C’est parce qu’ils sont inconscients. Ils sont plus qu’inconscients. Peut-être qu’il faut quelqu’un pour dire entre lui et moi, qui a raison. Est-ce que quelqu’un qui veut le bien d’un enfant, peut accepter que celui-ci tienne de tels propos à l’égard de son papa ?

 

Depuis combien de temps, n’avez-vous pas les nouvelles de Parfait ?

J’ai tout noté ici (il sort un cahier où les dates et les messages sont notés). Le dernier message, c’est à Roger Boli que je l’ai envoyé. L’avant dernier message, c’était le 1er février 2018, et il était adressé à Lallier. Depuis ce 1er février, Lallier a demandé à mon fils de ne plus me parler. Sa mère est meurtrie. Tu peux avoir quelque chose contre ton père. Tu peux le bouder, parce qu’il t’a peut-être fait quelque chose. Mais, et tes frères et sœurs ? Qu’est-ce que eux, ils t’ont fait ? Sa sœur l’appelle sur le téléphone de sa mère, il ne répond à rien de tout cela. Je dis que mon fils est en danger.

 

Quel danger court-il ?

Je demande à la Première Dame, Dominique Ouattara, d'intervenir pour libérer mon enfant. Parce que ce type est psychopate. Il dit à mon fils de ne pas me parler parce que lui a fait 20 ans sans adresser la parole à son père. Mon fils court un danger. Et sa carrière est également en danger. Que la Première Dame intervienne. Que celle qui a créé une organisation qu’on appelle ‘’Save the children’’, vienne sauver mon fils. Moi j'ai donné la lattitude à ces gens là d'avoir tout l'argent du monde qu'ils veulent avec mon fils. Tout le monde dira que je suis fou. Car, un enfant qui a été meilleur joueur du mois, meilleur espoir de Côte d’Ivoire, est promu à un bel avenir. Mais j'ai accepté de signer ce papier pour leur laisser mon enfant. Parce que je reconnais que Rigo Gervais a eu le compas dans l’œil pour détecter mon enfant. Et Lallier nous a aidés. Donc, je leur ait laissé la lattitude d’avoir tout ce qu’ils veulent.

 

Aujourd’hui, regrettez-vous de leur avoir fait confiance ?

Aujourd’hui, il y a plus que du regret. Parfait est en train de raconter qu’ils l’ont pris à Mossikro. Mais, quand la guerre a ruiné tous les biens de ton père, où peux-tu te retrouver? Au départ, nous n'étions pas à Mossikro. Nous habitions plutôt à Andokoi, en face d’Uniwax. Nous étions dans une maison de quatre pièces, que je payais en son temps, à 60 000 mille fCfa. En tant que déplacé de guerre.

 

Quelle était la place de parfait parmi vos enfants ?

Pour nous qui avons beaucoup d’enfants, chaque enfant a une place dans notre cœur. Parfait avait réussi à occuper sa place dans mon cœur. Ce que j'ai fait pour lui, je ne l’ai fait pour aucun de mes enfants. Or, il est le 4e de mes enfants. Après trois garçons. Il y a bien longtemps qu’il a commencé son affaire de football là. Je payais ses académies. Pendant que je payais de façon régulière ses fournitures de l’école, je payais ses paires de magre. Ce n’était pas une obligation pour moi. Car, pour les autres qui vont à l’école, je ne leur payais pas de paire de magre. Ce n’est qu’en 2015 que j’ai arrêté de le faire.

 

N'est-ce pas pour cela qu'il dit que vous n'avez rien fait pour lui ?

Ha non, il ne peut pas dire ça. Puisque quand il était chez Rigo Gervais, je lui envoyais de l’argent. Quand Rigo Gervais a eu des problèmes, on leur envoyait du riz à tout moment. Rigo Gervais payait seulement sa scolarité, le reste c’était moi qui le faisais. Les dépenses de l’école ne se limitent pas seulement aux frais de scolarité. Je ne fais pas ça, pour expliquer ce qu’il a dit. Je sais que ce que j’ai fait pour mon fils n’a pas de prix. Je n’étais pas en train de mettre sur un calepin ce que je faisais pour lui. C'était de l’affection que je lui apportais. C’est à lui seul que j’ai acheté un vélo parmi mes enfants. Entre lui et moi, c’était la complicité totale. C’est pourquoi, je dis aujourd’hui qu’il est en danger. C’est un enfant qui aimait sa maman jusqu’à mourir. Ses frères, ses sœurs, il les aimait tellement. Ce n’est pas possible qu’il puisse parler comme cela s’il n’est pas sous effet.

 

Jusqu’où êtes-vous prêt à lui pardonner ?

Même dans mon état actuel, après tout ce qu’il a fait, je trouve qu’il est sous effet. Je suis toujours prêt à lui pardonner. Malgré qu’il m’ait traité de père incapable, à travers le monde entier. Mais je dis aussi au monde entier, que ses frères qui sont partis à Biankouma avec moi, sont à l’Université aujourd’hui. Le premier est en Master. Quant à sa sœur, elle est dans une école où je paie 250.000 f cfa de scolarité l’année. Donc, il ne faut pas qu’il dise des choses pour me faire passer pour quelqu’un qui ne s’est pas occupé de lui.

 

Vous avez donc les moyens...

J’ai été victime de beaucoup de choses ici à Abidjan. C'est ce qui m’a appauvri et qui a fait que je suis parti à Mossikro. Je suis membre fondateur de l’Anaproci. Je suis membre fondateur du Firca. J’avais de petites retombées dans toutes ces activités. Il ne peut pas nier cela, quand nous étions à Yopougon, j’avais trois véhicules : deux taxis et un ‘’gbaka’’, qui me rapportaient au moins 50.000 f cfa chaque soir. Mais j’ai été victime de détournement. Je voulais payer un terrain à Yopougon, on m’a détourné. Je voulais acheter un véhicule de type Kia, on m’a détourné. Je voulais me rattraper, en achetant le cacao. Après l’achat du cacao à San-Pedro, ma mère est morte, et j’ai tout laissé pour partir. Celui à qui j’ai confié le cacao, l’a vendu et il a disparu avec mon argent. De cette manière, j’ai perdu au moins 7 millions de f Cfa. C’est ce qui a fait que tous mes enfants ont plongé. Il ne faut pas qu’il utilise cela pour raconter des choses. Et quand je suis parti au village, j’avais des biens là-bas q (...)

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