Dans le souci de présenter leurs revendications au gouvernement, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique propose une rencontre avec le Premier ministre.
La Coordination nationale des enseignants et chercheurs (Cnec) a annoncé, il y a quelques jours, une grève illimitée à partir d’aujourd’hui. Afin d’amener l’organisation à surseoir à ce mouvement, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Gnamien Konan, a reçu, vendredi en fin d’aprèsmidi, ses responsables dans les universités, instituts de recherche et grandes écoles.
Après des échanges houleux, les deux parties ont convenu de mettre en place un comité restreint pour relire les revendications, les simplifier, les évaluer, afin de les présenter au gouvernement.Â
Le ministre a profité de cette occasion pour dire à l’ensemble des syndicats des grandes écoles et des universités qu’en cas de désaccord, ils doivent respecter la procédure telle que prévue par la loi. Notamment rencontrer leur chef de service, négocier avec le ministre de tutelle, le ministre de la fonction publique et de la Réforme administrative. Et, en dernier recours, rencontrer le Premier ministre avant de déposer un préavis six jours avant le déclenchement de la grève. « J’ai rappelé ceci, non pas dans le but de les menacer, mais de préserver l’essentiel: la formation de la jeunesse qui est la chose la plus importante dans un esprit de dialogue, de partenariat, de famille. Et que nous ayons des universités qui retrouvent leurs places sur l’échiquier africain et mondial… Tout n’est pas parfait, mais le gouvernement travaille à  ce qu’il y ait une réhabilitation intégrale. Il y a toujours de la place pour la négociation… nous espérons trouver des solutions pour satisfaire nos enseignants du supérieur dont nous avons tant besoin », a déclaré Gnamien Konan à la presse.
A l’issue de la rencontre, Johnson Kouassi Zamina, porte-parole de la Cnec, a invité les enseignants du supérieur, les chercheurs des instituts et grandes écoles à  être très nombreux, cet après-midi, à l’Assemblée générale extraordinaire qui aura lieu à 14h, à l’amphi Lorougnon Guédé. Il a aussi informé ses pairs qu’une autre rencontre est prévue, jeudi prochain, avec le ministre Gnamien Konan à  son cabinet. C’est elle qui les situera sur la conduite à  tenir pour que la Cnec puisse rencontrer le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan.
Johnson Kouassi est revenu sur les cinq revendications non négociables. A savoir le paiement des arriérés de salaire au titre de la grille particulière de 2009. L’application des nouveaux taux horaires signés par le ministre Cissé Ibrahima Bacongo (ndlr : dont aucune trace n’est disponible). La revalorisation de la prime de recherche qui devrait être payée trimestriellement. La fourniture ininterrompue d’électricité sur le périmètre de l’université. L’équipement des salles de Tp et des laboratoires en matériel didactique. « Notre aspiration n’est pas d’avoir de l’argent uniquement. L’argent découle du travail effectué. Le travail que nous effectuons n’est pas à  la hauteur de nos aspirations parce que les conditions ne sont pas réunies. Qu’est-ce qu’un médecin s’il ne fait que la théorie et pas la pratique ? », a interrogé Johnson Kouassi Zamina.
La délégation de la Cnec était conduite par le Pr Louis Edouard Séttié, président de son conseil syndical. Il a fait savoir à Gnamien Konan que Johnson Kouassi est le porte-parole du comité ad hoc chargé de diriger leur structure jusqu’au prochain congrès. Par conséquent, tout autre personne qui tenterait de parler en son nom est un imposteur, a-t-il dit, faisant allusion à l’audience que le ministre a accordée, la semaine dernière, à Ouattara Mamadou qui a été destitué et qui n’a donc pas le droit de parler en leur nom.
Gnamien Konan a indiqué, à  ce propos, qu’il ne lui revenait pas de juger de la légitimité des groupes constitués. Cependant, en tant que ministre de tutelle, sa porte est ouverte à toute personne ou organisation désireuse d’échanger avec lui sur les stratégies à mettre en place pour rendre la vie à l’université agréable.
MARIE-ADÈLE DJIDJÉ
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