RGPH, situation sécuritaire : Ça ne va pas à l'Ouest


(Photo d'archives)
  • Source: Linfodrome.com
  • Date: lun. 05 mai 2014
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''Fortunes diverses dans une même nasse''. C'est ainsi qu'on pourrait décrire l'opération de Recensement général de la population et de l'habitat (Rgph) dans plusieurs localités de l'ouest ivoirien. Car, si de façon générale le recensement peine à être mis efficacement en œuvre dans cette région, les raisons de cette lenteur varient en fonction des localités.

A Duékoué, ce sont les agents commis à l'exécution de cette opération qui sont mis en cause par certains habitants de la ville. « Le recensement ne marche pas vraiment bien ici. Ce qui est plus désolant dans l'affaire, c'est que ce sont les agents recenseurs eux-mêmes qui demandent à leurs parents de boycotter. J'en connais plusieurs ici à Duékoué qui se comportent ainsi. Quand on va se plaindre ou agir, ils diront que c'est parce que nous ne sommes pas du même bord politique », confie Adama, le lundi 27 avril 2014, entre deux bouffées de cigarette.

Adossé au siège de la radio locale qui abrite également le foyer des jeunes de la cité du Guémon, ce membre de la jeunesse communale de Duékoué espère que les choses vont rentrer rapidement dans l'ordre, car pour lui, « cette opération est trop importante pour le pays  pour subir un tel sort ». Près de là, nous rencontrons, attablés dans un maquis, autour de plusieurs bouteilles de bière, Guéi. C et Koukou. Ils devisent bruyamment. Quand nous leur parlons de recensement, ils ne manquent pas de fustiger les autorités ivoiriennes. S'ils promettent, la main sur le cœur, de ne rien à voir avec le Front Populaire ivoirien (Fpi), ces deux agents de l'administration ne sont pas loin de partager les mêmes opinions que le parti d'Affi N'Guessan.

« Pour un sujet aussi important, le gouvernement aurait dû s'entendre avec l'opposition dont les militants sont aussi des Ivoiriens. On a l'impression que c'est un bras de fer. Nous les regardons », déclare M. Guéi. A quelques kilomètres au sud de Duékoué, se trouve Guiglo, chef-lieu de la région du Cavally. Nous y rencontrons deux jours plus tard, Koné Messamba, préfet de Guiglo. L'homme qui est connu pour avoir eu des propos parfois durs à l'encontre de ceux qui boycottent l'opération, s'est voulu rassurant sur le déroulement du Rgph 2014 dans sa circonscription. « Le recensement se passe bien ici. Au début, les choses ont commencé timidement. J'ai dû expliquer aux uns et aux autres, la nécessité de se faire recenser puisque c'est une question de développement. Je l'ai dit à plusieurs chefs de village. Chacun a sa stratégie pour faire comprendre les choses dans sa localité. J'ai la mienne, je n'en dirais pas plus », explique l'ex-chef de guerre.

A Taï, la situation est différente de celle décrite par Koné Messamba à Guiglo. La bourgade située au cœur de la forêt dense, ne vit pas vraiment au rythme du Rgph 2014. Laurent. K, fils de la localité et agent recenseur, est convaincu que les difficultés liées à cette opération, sont le fait des cadres de la région. Vêtu de sa chasuble orange, badge d'identification au cou, il n'a pas mâché ses mots pour critiquer ceux-ci. «  Les choses se passent très mal quand on va sur le terrain. Le pire est que ce sont nos intellectuels qui sont les plus durs avec nous. Ce matin, un directeur d'école m'a mis à la porte. Si ceux qui sont censés parler à nos parents se comportent ainsi, que peut-on espérer ? », S'est-il plaint.

Le couteau entre les dents

Plus au sud, se trouve la ville de Grabo où nous arrivons le jeudi 29 mai 2014. La localité est située à quelques encablures du Liberia. Les téléphones portables qui captent les réseaux du pays de Georges Weah, l'attestent bien. Ici, ce qui inquiète, c'est la situation sécuritaire. « Avec ce qu'on a vécu, on se méfie de tout ici. C'est ce qui explique la réticence des gens à se faire recenser », indique (...)

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