Procès Gbagbo / Firmin Detoh Letoh : « Je ne voulais pas envoyer mes hommes à l'abattoir »

  • Source: jeuneafrique.com
  • Date: jeu. 09 nov. 2017
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Au deuxième jour de son témoignage au procès de Laurent Gbagbo et de son bras droit Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (CPI), ce mercredi 8 novembre 2017, le général Firmin Detoh Letoh, ex-commandant des Forces terrestres, est revenu sur le bombardement d'un marché et la répression d'une manifestation de femmes favorables à Alassane Ouattara à Abobo, une commune d'Abidjan, ainsi que sur le rôle de Charles Blé Goudé et du commandant Jean-Noël Abéhi.

Le général Firmin Detoh Letoh, pour sa jeuneafrique.com/490723/politique/proces-gbagbo-firmin-detoh-letoh-mangou-a-donne-des-instructions-sans-passer-par-moi/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">deuxième journée d'audience à la Cour pénale internationale, est revenu sur les journées de mars 2011, dans le quartier Abobo, d'Abidjan. Présenté par le général Philippe Mangou, alors chef d'état-major, comme jeuneafrique.com/490337/societe/proces-gbagbo-le-general-firmin-detoh-letoh-ex-commandant-des-forces-a-abobo-a-la-barre-de-la-cpi/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">le responsable direct des forces armées ivoiriennes déployées sur le terrain dans cette zone, le général Firmin Detoh Letoh affirme au contraire avoir pris ses ordres auprès de lui et l'avoir tenu au courant de l'évolution de la situation sur le terrain.

Il est également revenu longuement sur le tir de mortier sur le marché d'Abobo, qui avait fait au moins 25 victimes dans la nuit du 16 au 17 mars 2011,  ainsi que sur la jeuneafrique.com/182140/politique/six-femmes-tu-es-lors-d-un-rassemblement-abobo/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">répression par les forces armées loyales à Laurent Gbagbo de la marche des femmes, le 3 mars.

Voici les moments forts de ce deuxième jour d'audition de ce mercredi 8 novembre :

• Bombardement du marché d'Abobo

 

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« Concernant le tir de mortier sur le marché d'Abobo, dans la nuit du 16 au 17 mars aux environs de 22 heures, j'ai reçu un coup de fil d'un téléphone portable avec un numéro inconnu. Cette personne m'a demandé si j'entendais des coups de feu provenant d'Abobo parce que je n'étais pas très loin d'Abobo. »

« Je suis sorti sur ma terrasse et effectivement, j'entendais des coups de feu. Quand il y a une situation comme celle-là, la première chose à faire, c'est de se référer au chef d'état-major des armées. J'ai donc appelé le général Philippe Mangou, pour l'informer que j'entendais des coups de feu à Abobo. Après cela, j'ai appelé les éléments qui étaient sur le terrain. »

« J'ai appelé ceux qui étaient au niveau du carrefour Samaké (Abobo) et ils m'ont dit qu'ils n'entendaient rien. Ceux qui étaient au rond-point d'Abobo m'ont dit également qu'ils n'entendaient rien. Ceux qui étaient au camp commando d'Abobo m'ont dit qu'ils n'entendaient rien. »

« J'ai rapporté cela au général Mangou, qui m'a dit par la suite qu'il a appelé le commandant Jean-Noël Abéhi [ex-commandant du Groupement d'escadron blindé – GEB, NDLR] qui lui aurait dit qu'il allait à Abobo pour nettoyer à Abobo. Mais le général lui a dit que s'il n'est pas encore arrivé au niveau d'Abobo, qu'il fasse demi-tour. »

« Pour confirmer cette information, je me suis adressé aux éléments qui étaient au niveau de l'université Nangui Abrogoua. Parce qu'eux, ils pouvaient voir des colonnes de véhicules allant en direction d'Abobo. Ces éléments m'ont dit qu'ils auraient vu le commandant Abéhi avec des véhicules du GEB, aller en direction d'Abobo. »

« Mais le lendemain comme tout le monde, j'ai appris que le marché d'Abobo avait été bombardé. »

• Répression de la marche des femmes d'Abobo

 

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« C'était le 3 mars 2011, aux environs de 10 heures ou 11 heures, le général Mangou m'a appelé pour me demander si j'étais au courant d'une marche de femmes à Abobo. Je lui ai répondu par la négative. »

« Je n'avais pas eu de consignes de sa part pour encadrer une quelconque marche à Abobo. Il faut dire que le 3 mars, aucun de nos éléments ne se trouvait sur son poste de contrôle. Ils étaient tous regroupés au camp commando d'Abobo. »

« J'ai demandé au lieutenant-colonel Basile Niamkey qui était sur le terrain, s'il était au courant d'une quelconque marche ou s'il serait parti sécuriser une quelconque marche à Abobo. Il m'a dit non. »

« Mais ce jour-là, il [le lieutenant-colonel Basile Niamkey] devait faire une série de ravitaillements, il est arrivé au niveau de la gendarmerie d'Abobo qui se situe à un carrefour qu'on appelle communément Gagnoa Gare. Il a été pris à partie par des éléments inconnus. Il a riposté. Il s'est retourné au camp commando. Voilà ce qu'il m'a dit. J'ai fait ce compte rendu au chef d'état-major. »

« Basile Niamkey ne m'a pas décrit co (...)

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