Régime de retraite en Côte d'Ivoire : Ces vérités qui donnent froid dans le dos
« Les cotisations des fonctionnaires en activités servent à payer les pensions des fonctionnaires retraités »

  • Source: linfodrome.com
  • Date: mer. 09 nov. 2016
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Les fonctionnaires de Côte d'Ivoire ont entamé depuis mardi un arrêt de travail de 72 heures pour réclamer entre autres le paiement intégral du stock des arriérés relatifs aux mesures de revalorisation de 2009, le retrait des dispositions de l'ordonnance 2012-303 du 4 avril 2012 portant organisation des régimes des pensions gérées par l'IPS(CGRAE), l'arrêt des violations des libertés syndicales dans l'administration publique sont entre autres les revendications de la plateforme. Mais voyons ensemble l'ordonnance 2012-303 du 4 avril 2012 portant organisation des régimes des pensions gérées par l'IPS(CGRAE).

Ce qu'il faut comprendre, c'est que la CGRAE ressemble en fait à un vaste système dans lequel les cotisations des fonctionnaires en activités servent à payer les pensions des fonctionnaires retraités. En attendant que les cotisations de la prochaine génération de fonctionnaires servent à payer la pension de celle actuellement en fonction. Et ainsi de suite… Et comme tout système pyramidal, pour que ça marche il faut que les cotisations perçues par la CGRAE sur les salaires des agents en fonction puissent couvrir les pensions à reverser aux fonctionnaires en cessation d'activité. Et c'est là que ça commence à coincer.

Le système de retraite était facile à gérer dans les années 60, 70 et 80 vu que les fonctionnaires étaient moins nombreux et surtout jeunes donc loin de la retraite. Les problèmes commencent à partir des grandes vagues de retraite du milieu des années 90 et ne feront que s'accroître. En 2010 les cotisations se chiffraient à 75 milliards alors que les prestations s'élevaient à 125 milliards, soit un déficit de 50 milliards de FCFA financé par le PIB.

Les solutions trouvées ont été d'une part de faire passer l'âge de la retraite de 55 à 57 ans puis à 60 ans pour les fonctionnaires des grades D à A3, et à 60 puis 65 ans pour ceux du grade A4 à A7… Et d'autre part d'augmenter le taux de cotisation qui est passé de 18% (6% pour l'agent et 12% à la charge de l'Etat) à 25% (8,33% à la charge de l'agent et 16,67% pour l'Etat). Conséquences : moins de départ à la retraite dans l'immédiat et donc moins de retraités à payer et par conséquent moins de fonctionnaires à recruter ; et augmentation des recettes…

Mais cette solution ne pouvait résoudre le problème que temporairement vu que 5 ans plus tard les fonctionnaires devant précédemment aller à la retraite à 55 ans atteignent les 60 ans désormais requis et frappent donc massivement à la porte de sortie. Ajoutez à cela le décrochage puis le reclassement des agents du secteur éducation-formation, les 200 points ajoutés à l'indice des enseignants du primaire et le déblocage de tous les salaires intervenu en 2015 (toutes mesures qui ont grevé encore plus les charges de l'état) et vous avez fini de prendre la mesure de la catastrophe qui pointe à l'horizon.

Faut-il augmenter encore l'âge de la retraite au risque de voir notre fonction publique se transformer en hospice pour vieillards ? (Quand on sait que beaucoup ont parfois 10 ans de plus que ce qu'ils veulent bien reconnaître…). Faut-il continuer à épuiser les fruits de la croissance de notre PIB dans le financement d'un système de retraite trop cher ?


Un audit a révélé qu'en l'état actuel de l'évolution de notre système de retraite, les cotisations qui étaient de 75 milliards en 2010 passeront à 206 milliards en 2057. Tandis que les prestations qui étaient de 125 milliards en 2010 passeront à 473 milliards toujours en 2057. Le déficit de 50 milliards de 2010 passera donc à 267 milliards en 2057 ! (...)

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