Démolition du village de 9 kilos : Près de 3000 personnes dorment à la belle étoile
Les villageois refusent de partir
- Source: Soir Info
- Date: mer. 24 fév. 2016
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Ce bidonville bouillant de monde, il y a quelques jours, est devenu un vaste « cimetière » où se coutoient désormais gravas, tôles froissées, plantes perforées de pointes, ordures ménagères, excréments humains, balluchons ... Sur les ruines du village, certains villageois s'affairent encore, ce mardi 23 février 2016, à retirer des décombres, des choses qu'ils pourraient réutiliser. C'est le cas de la famille Kouassi Kouakou qui disposait la plus grande concession du village. A en croire le patriarche, les membres de sa famille sont désarçonnés depuis le vendredi 19 février, où les autorités ivoiriennes ont mis à exécution, leur décision de raser ce village créé en 1933 par un natif de Toumodi. « Nous avons tout perdu dans la démolition de la cour familiale. Nous avons cru à une farce quand des éléments de la police sont venus nous voir pour nous demander de faire sortir nos affaires. Au moment où on s'apprêtait à le faire, les bulldozers avaient déjà entamé le travail. De peur de nous faire tuer, nous avons assisté impunément à la démolition de la cour familiale. Nous n'avons pas pu sauver une seule aiguille. Depuis samedi, nous essayons de dégager, à la main, les gravas pour récupérer les effets qui n'ont pas été trop endommagés », indique le vieil homme tout en écrasant une larme qu'il a vite fait d'essuyer avec sa main gauche. « Personne ne sait où aller. Les 3000 âmes qui vivaient dans ce village dorment désormais à la belle étoile, à la merci des voleurs et autres gangsters d'Abidjan », confie le patriarche. « Comment on peut traiter des êtres humains de la sorte ? » ,vocifère Doumbia Magoura, tout en se retournant dans tous les sens comme si elle s'adonnait à la danse « Adjanou » exécutée par les féticheuses pour conjurer le mauvais sort. Sauf que, à Anono-Baoulé, les mânes n'ont rien pu faire devant les bulldozers qui ont démoli toutes les habitations précaires implantées sur le site du village. « Les enfants ne vont plus à l'école. Nos femmes sont livrées à elles-mêmes. Elles pré (...)
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