Trafic d'enfants : Comment les réseaux opèrent


(Photo d'archives)
  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 08 oct. 2015
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Des villes de Sikasso, Koutiala, Ségou, Balandougouba, Bougouni, Zangasso, Ziéna, Sinkolo, Tiéré , Katana Gnienom… (Mali), en passant par la ville de Korhogo, au Nord de la Côte d'Ivoire, vers les plantations des villes ivoiriennes de Guiembé, Dikodougou, Mankano, Séguéla, Vavoua, le trafic et l'exploitation des enfants ont pris de l'allant depuis quelque temps.

Ainsi, des réseaux se sont installé entre ces localités des deux pays, pour convoyer ces mineurs dont l'âge varie entre 9 et 16 ans pour les filles, et 12 et 21 ans pour les garçons. Ces gamins sont destinés aux travaux domestiques en ce qui concerne les filles, et aux travaux agricoles et de surveillance du bétail d'animaux (bœufs, moutons, cabris) pour les garçons, notamment dans les plantations de coton, riz, anacarde… Ces réseaux sont bien organisés pour échapper aux contrôles des forces de sécurité des frontières terrestres des deux pays, devenues poreuses. Ils empruntent nuitamment les pistes à travers des taxis-brousse avec leurs ‘'produits' (enfants) et les livrent aux employeurs, au petit matin, sans laisser de traces. Les causes de ce trafic des enfants sont principalement la pauvreté. Les acteurs des réseaux fixent des salaires allant de 25000 à 30000 FCFA pour les garçons, et de 12000 F à 15000 FCA pour les filles. Et l'argent n'est pas versé directement à l'employer mais au démarcheur qui est libre de le remettre ou pas à l'enfant travailleur. Un des acteurs du réseau, nous a livré les secrets du trafic quand nous nous sommes fait passer pour des employeurs à la recherche de ces enfants main d'œuvre facile :«Des personnes vont spécialement à Sikasso et environnants (Mali), dorment dans des hôtels. Ensuite, elles donnent 12 000 Fcfa aux «chercheurs » qui sont des autochtones des villes du Mali, dont le système se compose comme suit : 10 000  FCFA comme prime et 2000 FCfa de ration alimentaire. Et ces gens prennent immédiatement d'assaut les villes, villages et hameaux de Sikasso, Koutiala et autres, à la recherche des filles et garçons, en leur promettant l'eldorado en Côte d'Ivoire où ils seront plus heureux et épanouis. Les enlèvements ou détournements se font généralement sans le consentement des parents. Les enfants quittent discrètement la famille biologique. Ensuite la seconde étape est le coût du transport entre la ville de Sikasso et celle de Korhogo, fixé à 17500 Fcfa par les taxis-brousse qui parcourent l'axe Sikasso- Korhogo. Pendant le parcours, ils corrompent ou trompent la vigilance des forces de sécurité des frontières terrestres des deux pays, en faisant croire que ces enfants sont des proches. Surtout que ces gamins ne possèdent aucun document administratif (ni carte nationale d'identité ni extrait de naissance). 

 

Des morts

Les éventuels employeurs de ces gamins se retrouvent tôt, chaque lundi matin, la veille du marché hebdomadaire de la ville de Sikasso à la gare routière des ‘'badjans'' de Korhogo, située à proximité de la grande mosquée du quartier koko. Là ils viennent chercher leurs proies, et le marchandage commence entre employeurs (...)

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