Reportage / Garbadromes, Placalidromes.... : Quand le goût du plat l'emporte sur les risques de maladies


Un vendeur de garba en plein boulot.
  • Source: L'Inter
  • Date: vend. 13 mars 2015
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Il y a des lieux de restauration aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays qui ne désemplissent jamais. Ce sont les ''garbadromes'' et les ''placalidromes''. Nous avons fait un tour dans certains de ces endroits. Notre reportage.

Koumassi, carrefour du garage Akwaba. Il est midi, ce lundi 02 mars. Le soleil est au zénith et la chaleur est à la limite du supportable. L'air est presqu'imperceptible du fait de la canicule. A pareil moment, les nerfs sont à fleur de peau. Mais, à quelques 100 mètres de ce carrefour, sur la voie menant au débarcadère situé derrière le quartier précaire de Yapokro, une bicoque grouille de monde. Il s'agit d'un garbadrome, lieu de vente du garba (semoule de manioc cuite à l'étuvée appelée ''attiéké'' accompagnée de thon et assaisonnée de piment vert et d'oignon). Il est tenu par Aladji, un jeune nigérien d'environ 40 ans.

L'endroit grouille de monde. Normal, c'est la pause déjeuner dans la plupart des entreprises situées dans les parages. Les employés, aussi bien les journaliers que les contractuels, viennent se restaurer et reprendre des forces. Ils n'ont qu'une heure de pause. Pour eux, ce temps est largement suffisant pour manger leur plat fétiche. Il n'y a pas que ''les travailleurs de la zone'' comme on les appelle, qui sont des inconditionnels du garba d'Aladji. Les habitants du quartier Yapokro sont aussi des abonnés à ce garbadrome. « Son garba est doux. Le poisson est toujours chaud et il sert bien », confie Jeannette, employée dans une société de fabrication de mèches. Cissé Ahmed dit ''Cisco'', lui aussi adepte du garba d'Aladji, ne dit pas le contraire. Mais, ce qu'il apprécie le plus, c'est le prix. « Le garba est moins cher. Avec 300 fcfa ou même 200 fcfa, tu manges bien et tu es à l'aise pour toute la journée », précise-t-il. Assis derrière son plat à l'intérieur de la gargotte, il consomme le mets avec un appétit vorace qui invite à faire comme lui.

Ils sont une bonne dizaine de personnes attablées à l'intérieur de cette baraque qui tient lieu de restaurant. Mal éclairé en dépit de la lumière du jour, le garbadrome d'Aladji est un véritable four. Il y fait une chaleur suffocante. Assurément, ses clients n'en ont cure. Ils s'y engouffrent chaque fois, se trouvent une place, et se mettent tranquillement à manger. D'autres clients envahissent Aladji. C'est que les morceaux de thon qui sont en train d'être frits dans la poêle sont déjà commandés. Ils n'attendent plus qu'à se faire servir l'attiéké. Chez Aladji, c'est la bousculade à tout moment, surtout les midis et les soirs.

Au quartier campement, toujours dans la commune de Koumassi, un autre garbadrome est tout aussi célèbre. C'est celui d'Abou. Il est situé à quelques encablures de l'école Bélier. Le décor est le même. Le garbadrome d'Abou est une maison de fortune faite de planches de bois noircies par la fumée, et recouverte de vieilles tôles. Un véritable restaurant rustique, qui curieusement, attire du monde. Tout le monde veut se faire servir en même temps. Abou et ses deux ''aide-cuisiniers'', dont l'un est chargé de frire le poisson et l'autre de découper le piment frais et l'oignon, ne se mettent pas du tout la pression. Abou, qui a constamment la main droite dans le panier d'attiéké, ne la ressort que pour prendre de l'argent et faire la monnaie. Pour les Abidjanais de façon générale, cette scène est tout à fait banale, vu que le garba est un mets très apprécié par les populations vivant en Côte d'Ivoire, quelles que soient leurs couches sociales et catégories professionnelles.

 

Les placalidromes également....

S'il y a des endroits qui refusent aussi du monde comme les garbadromes, ce sont bien les placalidromes. Tenus en général par des femmes originaires du Centre du pays, les placalidromes sont beaucoup fréquentés. C'est qu'à l'instar du garba, le placali est un mets très apprécié par les Abidjanais et les populations ivoiriennes en général. La sauce qui accompagne cette pâte d'amidon de manioc et son contenu composé de ''kplo'' (peau de bœuf fumée), de tripes et de poisson attirent plus d'un.

Chez Tantie Nöelle alias ''Menton Mou'' à Koumassi-Inch' Allah, les jeunes serveuses n'ont pas de répit. Les grosses marmites se succèdent sur le foyer alimenté de bois de chauffe. Tantie Noëlle, ses sœurs et ses employées sont à la tâche tous les jours de 5h à 22h voire 23h. Il n'est pas rare de voir de grosses cylindrées et autres voitures de luxe venir garer, soit pour passer une commande, soit pour se faire servir un bon plat de placali chaud et s'installer dans le m (...)

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